Plusieurs types de groupes d’aide sont offerts à la clinique de l’Équipe de santé familiale Nord-Aski. Cet automne, les rencontres ont recommencé à se faire en personne et l’intervenante Michelle Case affirme que ce retour a fait des heureux. Elle et son équipe donnent des ateliers de groupe sur divers sujets qui touchent la santé mentale, à la fois éducatifs et constructifs.
L’atmosphère de groupe peut sembler intimidante de prime abord, mais Mme Case conseille à tous ses clients en individuel de l’essayer. Les groupes sont composés d’une dizaine de personnes et malgré la réticence de certains, les clients cheminent plus vite lorsqu’ils font partie d’un groupe, explique l’intervenante. « On l’entend beaucoup, on est dans une petite ville et ça peut sembler gênant de partager au début. Je les rassure en disant que tous ont la même raison pour participer au groupe et personne ne sera forcé à partager. Vous pouvez partager aussi peu ou autant que vous voulez. D’habitude, même après une session les clients commencent à s’ouvrir parce que c’est toujours le même groupe, composé des mêmes personnes, il y a des liens et des amitiés qui se forment. »
Le groupe le plus populaire est celui de la gestion du mal pour les personnes vivant avec des douleurs chroniques. Mme Case utilise sa technique SMART goals avec ses patients à la fin de chaque session afin d’établir des objectifs atteignables pour la semaine. La durée est de sept semaines à raison d’une rencontre par semaine. Ayant un haut niveau de participation, le groupe de gestion du mal est celui qui revient le plus souvent, soit deux fois par année en général.
Il y a aussi un atelier de groupe sur la pleine conscience pour en apprendre davantage sur comment vivre dans le moment présent de tous les jours. « Cet atelier est moitié éducation et moitié méditation, c’est vraiment le fun. La méditation c’est de se tourner vers nous-même, méditer sur ta respiration, le battement de ton coeur, comment ton corps se sent, c’est plutôt d’être présent avec toi-même. Plusieurs personnes peuvent angoisser lorsqu’elles font de la méditation et si ça vous fait sentir comme cela, c’est justement le temps de commencer à faire de la pleine conscience », dit Mme Case. La méditation n’a pas besoin de durer très longtemps et aide, au quotidien, à ne pas se sentir sur l’autopilote. Elle suggère de prendre le temps d’observer son environnement, par exemple lorsqu’on marche, il suffit d’observer les oiseaux, la nature ou les gens autour.
L’équipe de santé offre un atelier de groupe sur la gestion de l’anxiété pour aider à avoir plus de contrôle sur les crises de panique, les moments anxiogènes. « L’anxiété c’est isolant parfois, mais une fois en groupe et que le client réalise que tous vivent la même chose que lui, c’est plutôt rassurant. »
Le groupe d’aide avec le deuil sera de retour ce printemps. Ce processus est l’un des plus difficiles à traverser et affecte la santé mentale de ceux qui le vivent à plusieurs occasions au cours d’une même année. Les premières années peuvent être plus pénibles, chaque petite chose qui rappelle l’être cher décédé peut devenir un déclencheur d’une série d’émotions. « Dans le groupe de deuil, on parle des étapes du deuil, du déroulement des funérailles, etc. Parce que dans le deuil ce qui est important c’est d’en parler. C’est intéressant parce que nos groupes misent souvent sur l’éducation, mais pour le deuil c’est vraiment le partage des gens qui font le plus et qui parle le plus de leur cheminement qui aide les autres. C’est vraiment beau à voir », confie-t-elle. Des conflits peuvent survenir aussi lors du décès de quelqu’un, notamment en ce qui concerne les questions monétaires ou même sur les divergences d’opinions quant aux choix des arrangements funéraires. Certains clients parlent aussi d’une amnésie totale à la suite d’un décès soudain.
Le deuil n’implique pas toujours la mort ; c’est aussi lorsqu’un changement arrive dans la vie des gens et que ceux-ci doivent adopter un nouveau mode de vie. Par exemple, une personne qui vit avec des douleurs chroniques et ne peut plus pratiquer ses activités sportives préférées, ou bien lorsque quelqu’un arrête de consommer et doit changer ses habitudes, faire le deuil de sa vie d’avant.
L’important pour la santé mentale, c’est d’en parler. À Hearst, il y a des services de counseling qui sont même axés sur des sujets précis et entièrement francophones.