Lorsque les médias sociaux comme Facebook ont fait leur apparition entre 2005 et 2010, peu d’utilisateurs s’en méfiaient. À notre époque, les réseaux sociaux connaissent certains revers, comme le non-respect de la vie privée et le voyeurisme. Malheureusement, les photos d’enfants se partagent à une vitesse incroyable entre les plus pervers du dark Web. Je fais partie de la génération qui utilisaient Facebook pour montrer des photos de nos enfants. Quel bel outil pour partager avec la famille vivant à plusieurs centaines de kilomètres de nous les premières de notre progéniture ! Naïvement, à cette époque, on était loin de penser que ces photos pouvaient tomber dans de mauvaises mains. Lorsqu’une photo d’enfant est publiée sur les réseaux sociaux, les experts indiquent que nous n’avons aucune idée qui peut les voir et surtout ce que certaines personnes en font. Pensant bien faire, plusieurs parents interdisent l’accès des médias sociaux à leurs enfants, mais partagent des photos d’eux sur le Web depuis qu’ils sont très petits. En moyenne, 1300 photos sont déjà sur le Web avant qu’un enfant atteigne l’âge de 13 ans.
Avez-vous déjà entendu parler de cette maman blogueuse qui affichait régulièrement des photos de ses enfants sur son site Internet jusqu’au jour où elle s’est rendu compte qu’une page comptait un nombre de vues particulièrement élevé, soit celle comportant la photo de ses enfants dans leur bain ! Ce cliché couramment vu dans les albums de photos d’enfants est maintenant sur le Web au grand plaisir des pédophiles. Il y a même de fortes chances qu’une telle photo soit volée et publiée sur les pires sites Internet des pires pervers de la planète.
Vous placez sur Facebook la vidéo de votre fille de huit ans lors de sa compétition de gymnastique ? Vous êtes fier de sa robe et ses petits collants, mais cette vidéo risque d’être regardée très souvent et même apparaitre dans des compilations YouTube et… vous préférez ne pas savoir qui les regarde et surtout dans quel but. Des experts calculent que 50 % des photographies qui s’échangent sur les forums pédopornographiques ont initialement été publiées par les parents sur leurs réseaux sociaux. Autant les parents que les grands-parents devraient être prudents. La Police provinciale de l’Ontario répète qu’il est important de protéger la vie privée des enfants en donnant le moins d’informations possible via Internet. Il n’est pas rare, surtout en début d’année scolaire, de voir des photos d’enfants tenant fièrement un carton avec leur nom, leur âge, leur degré scolaire et bien d’autres informations qui peuvent paraitre banales, mais tellement importantes pour des fraudeurs. La publication de clichés montrant des personnes mineures se fait bien souvent sans leur consentement. En bas âge, il est assez difficile de donner son consentement. Outre les problèmes de pédophilie, les photos d’enfants peuvent revenir les hanter des années plus tard et même une fois adultes, et ce, pour toutes sortes de raisons. Aux Pays-Bas, en 2021, la justice a condamné une grand-mère pour avoir publié des photos de ses petits-enfants sur Facebook et Pinterest sans l’accord préalable de leur mère. Elle a dû retirer le plus rapidement possible les photos des enfants, sous peine d’une amende de 75 $ par jour de retard.
Pornographie infantile
Au Canada, avoir une photo de vos enfants nus dans leur bain pourrait être vu par la justice comme de la possession de pornographie infantile. La sensibilisation est importante pour les parents, mais également pour les adolescents qui estiment inoffensive l’idée d’échanger des photos sexuellement explicites entre amoureux. La Police provinciale de l’Ontario est très claire à ce sujet et les agents le répètent lorsqu’ils rencontrent les étudiants : une ou des photos de sa petite amie complètement nue dans son cellulaire est illégal et vu comme de la production de pornographie juvénile.
Vie privée
S’il est conseillé de ne pas afficher de photo des enfants, c’est tout aussi vrai pour des photos de nos biens. Des photos de nos véhicules, notre maison et surtout l’intérieur de notre résidence exposent tout ce qui est disponible pour les voleurs professionnels. On offre même sur un plateau d’argent les divisions de la maison pour faciliter le travail des cambrioleurs. Il faut également s’abstenir de partager des clichés de toute forme de party, surtout si vous êtes passablement amoché. Malheureusement, la première chose qu’un employeur fait lorsqu’il reçoit un CV, c’est de scruter la page Facebook du candidat ou de la candidate ! Finalement, les photos sur le Web, c’est un non à 90 % du temps.