La municipalité de Russell augmentera d’environ 20 % le salaire des éducateurs en garderie. Cette stratégie vise à combler la pénurie de personnel qui subsiste dans le milieu.
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Charles Fontaine – IJL – Réseau.Presse –Le Droit
« On fait face à la difficulté de recrutement. On a décidé d’augmenter [les salaires] pour être plus compétitifs », évoque le maire de Russell, Pierre Leroux.
Il assure que les coûts d’utilisation des garderies et les fonds gouvernementaux leur permettent d’augmenter les salaires sans engendrer d’impact sur la taxation.
Cette nouvelle mesure établit un salaire de départ de 22,91 $ l’heure pour les éducateurs diplômés et de 18,78 $ l’heure pour les éducateurs non diplômés, les cuisiniers et les assistants de programme des garderies
La municipalité espère attirer de nouveaux employés et garder ceux en place dans leurs trois garderies. Elle souhaite également rouvrir la garderie de l’école catholique Mother Theresa qui pourra ajouter 186 places. Pour ce qui est de l’école élémentaire catholique St-Joseph Russell, elle pourrait passer de 108 à 270 places. La nouvelle main-d’œuvre acquise dictera le nombre de nouveaux enfants que ces garderies pourront accueillir.
Étant donné que la municipalité de Russell a cru de manière significative dans les dernières années, trouver une place en garderie devient de plus en plus compliqué pour les parents, reconnaît le maire.
Lorsque le nouveau complexe récréatif verra le jour, dont le début de la construction est prévu pour 2023, la municipalité prévoit d’étudier la possibilité de transformer les arénas actuels en garderie.
Pas dans la bonne direction
Le salaire du personnel de la petite enfance est la principale préoccupation de l’Association des éducateurs à la petite enfance de l’Ontario. Elle revendique un salaire minimum de 30 $ pour les éducateurs et de 25 $ pour le personnel non accrédité. Présentement, le taux horaire de base actuel des éducateurs en Ontario est fixé à 19$ de l’heure et augmente de 1 $ de l’heure chaque année jusqu’à un maximum de 25 $ de l’heure.
« Je félicite la municipalité de Russell de faire ce pas vers l’avant parce qu’on sait que la rétention de personnel est un problème partout en Ontario, soutient la directrice de l’Association des éducateurs à la petite enfance de l’Ontario, Rachel Vickerson. C’est un bon exemple à suivre. »
Elle revendique également des conditions de travail décentes comme des assurances maladie et des congés de maladie payés. « Les municipalités ont plus de contrôle là-dessus, car elles ont déjà les ressources humaines pour fournir ces besoins aux éducateurs », mentionne-t-elle.
Percevant une inaction de la province dans ce dossier, elle encourage les municipalités et les villes à prendre les actions nécessaires afin de pallier la pénurie d’éducateurs.
« C’est la responsabilité du gouvernement de la province d’établir ces standards, mais en ce moment nous ne voyons pas d’initiatives de leur part pour augmenter le salaire des éducateurs. Alors c’est bien de voir les municipalités qui prennent l’initiative en l’absence du leadership de la province. »
Le gouvernement de l’Ontario n’a pas réagi spécifiquement à cette augmentation de salaire, mais tient des consultations avec les acteurs du milieu pour créer des incitatifs avec comme objectif de pallier la pénurie de personnel.
« Nous aurons besoin de beaucoup plus de travailleurs parce que nous allons créer beaucoup plus d’espaces […] », a mentionné le ministre de l’Éducation Stephen Lecce en décembre dernier.
Le gouvernement de l’Ontario annonçait à la mi-janvier un objectif de recruter 14 700 éducateurs d’ici 2026.
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La municipalité de Russell augmentera d’environ 20 % le salaire des éducateurs en garderie. (123RF)
Pierre Leroux (Patrick Woodbury, Le Droit)