le Lundi 13 janvier 2025
le Dimanche 22 Décembre 2024 6:10 Chroniques

Dans le temps comme dans le temps – Hommage aux nôtres : Nicole Doucet

  Photo : Courtoisie
Photo : Courtoisie
La famille Doucet est une des familles pionnières de la région de Hearst. Gaétan Doucet était un homme de métier, qui a complété sa carrière comme enseignant dans le secteur de la technologie à l’École secondaire de Hearst. Blanche (Boissonneault) Doucet ou tante Blanche comme plusieurs l’ont connu était enseignante au primaire et plus tard directrice de l’école Ste-Thérèse.
Dans le temps comme dans le temps – Hommage aux nôtres : Nicole Doucet
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Elle a aussi siégé longtemps comme membre du conseil municipal de Hearst. Gaétan et Blanche ont eu trois enfants : Nicole, Paul et Joanne.

Nicole est née en 1955. Dans les années 50 et 60, Nicole grandit en préférant nettement les promenades en motoneige, les tournois de pêche et les grands espaces peuplés d’épinettes noires. Malgré cela, elle avait aussi un penchant pour les arts tels que démontrent sa participation au groupe artistique La Pitoune et au camp Potion Magique 2, un camp d’été pour la formation de jeunes dans les arts.

Dans les années 70, Nicole fait un bac en psychologie béhavioriste à l’Université de Windsor. «En faisant de la suppléance à l’école française, j’ai découvert un milieu qui m’intéressait beaucoup et dans lequel je souhaitais m’impliquer davantage.» Elle organise d’abord des ateliers de théâtre pour la communauté francophone de Windsor, ensuite des spectacles et participations à des festivals franco-ontariens.

À 21 ans (1976), elle s’établit à Ottawa et devient directrice de Théâtre Action, un centre de ressources voué au développement du théâtre franco-ontarien, pendant quatre ans. Elle participe à la création du journal Liaison et de compagnies qui jouent, depuis, un rôle important dans l’évolution du théâtre jeunesse comme La Vieille 17 et La Corvée. Nicole complète aussi un bac en arts visuels à l’Université d’Ottawa.

En 1980, Nicole se retrouve au Conseil des arts du Canada où, pendant dix ans, elle se dévoue à divers titres dans les programmes de théâtre. Entre autres, elle est responsable de la gestion du programme d’Aide à la tournée, et de l’administration du programme de soutien aux compagnies de théâtre français. Elle acquiert ainsi une expérience concrète du théâtre jeunesse au Canada tout entier.

En 1990, Nicole se déplace à Montréal pour prendre la direction administrative du Théâtre de Quat’Sous.

En 1993, Nicole est nommée directrice de la Maison Théâtre à Montréal. Fondée en 1984, Maison Théâtre est une initiative de trois compagnies vouées au théâtre pour la jeunesse : Le Carrousel, Théâtre de l’Oeil et la Marmaille. En 1993, la situation de la Maison Théâtre était précaire : déficit impressionnant, conflits internes, manque de communication, rien n’allait plus. Nicole n’avait pas l’intention de fermer boutique. En un peu plus de cinq ans, l’assistance a doublé, tout comme le nombre de spectacles présentés. Le financement gouvernemental ne représente plus que 36 % du budget global de 1,8 million de dollars de la Maison, budget qui, lui, par ailleurs, a triplé depuis l’arrivée de Nicole Doucet. La patronne de la Maison Théâtre pour les petits est une femme de conviction, on l’aura deviné. En plus de s’associer à un programme d’échange avec la maison de la culture Frontenac, également située en milieu défavorisé, elle met sur pied un autre projet à caractère social : Le théâtre devant soi. Le théâtre devant soi, c’est le bâtiment même de la Maison Théâtre. Nicole Doucet veut y drainer les enfants des Habitations Jeanne-Mance. Elle s’est donné trois ans pour y arriver.

De 2002 à 2005, elle occupe le poste de directrice du théâtre, des arts multidisciplinaires et des arts du cirque au Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ), organisme qui s’occupe du financement des arts dans cette province. Elle devient ensuite directrice de la musique et de la danse au Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ).

Le 20 décembre 2007, M. Robert Sirman, directeur du Conseil des arts du Canada, annonce que Mme Nicole Doucet est nommée directrice de la Division des disciplines artistiques. Comme directrice des disciplines artistiques, elle est responsable de la gestion du développement et du fonctionnement des programmes de subventions du Conseil des arts à l’appui des artistes et organismes artistiques canadiens. En 2006, le Conseil a accordé plus de 140 millions de dollars aux artistes et organismes artistiques sous forme de subventions dans les disciplines de la danse, de la musique, du théâtre, des arts médiatiques, des arts visuels, des lettres et de l’édition et de l’interdisciplinarité.

Le 14 novembre 2012, Mme Doucet devient la directrice générale du CEAD. Rappelons que le Centre des auteurs dramatiques (CEAD) est une association d’auteurs dramatiques professionnels qui, depuis sa fondation en 1965, se voue au soutien, à la promotion et à la diffusion de l’écriture théâtrale de langue française au Québec et au Canada. Quant à la Fondation du CEAD, elle soutient le Centre des auteurs dramatiques, en particulier par la dotation des prix Michel-Tremblay, Louise-LaHaye et Gratien-Gélinas.

Depuis 2011, Nicole Doucet est formatrice/instructrice à l’Institut de développement professionnel de l’Université d’Ottawa. Elle donne quelques formations en gestion d’équipe, en gestion intergénérationnelle et en Management from a Woman’s Perspective. Elle est aussi consultante dans le milieu culturel, accompagnant des directions générales.

Depuis 2017, Nicole Doucet est lobbyiste pour une association d’éditeurs de magazines au Québec et la Coalition des magazines canadiens pour le secteur fédéral. Elle fait découvrir le travail de cette industrie dynamique et de grande importance culturelle en période de désinformation. Depuis la pandémie, Nicole s’implique auprès d’un centre de femmes de sa région (Lanaudière). Le centre a acheté 90 tablettes qu’il prête à des femmes pour briser l’isolement et acquérir des connaissances numériques. Elle donne ces formations depuis 2020, dans plusieurs lieux.

Ce que Nicole dit

    • (à Windsor) : «J’ai dû choisir ma langue et ma culture. En poursuivant la filière psycho, j’allais devoir travailler en anglais dans un milieu anglophone. Par contre, en faisant de la suppléance à l’école française, j’ai découvert un milieu qui m’intéressait beaucoup et dans lequel je souhaitais m’impliquer davantage.»
    • «Le marché du théâtre jeunesse n’est pas ce qu’il devrait être. Il faut absolument que les paliers de gouvernement collaborent davantage.»
    • «Nos villages se meurent, le Québec rural et régional se vide au profit des grandes villes et nous avons toutes les peines du monde à présenter nos spectacles aux gens qui vivent encore dans leur coin de pays. L’accès à la culture pour les régions, c’est primordial!»
    • «Tout juste devant chez nous, il y a des centaines d’enfants parlant quelque chose comme 67 langues différentes et qui n’ont jamais mis les pieds dans une salle de théâtre; il faut absolument trouver la façon de les rejoindre parce que je pense profondément que le théâtre est un instrument puissant, une ressource capitale débouchant sur l’éveil culturel des citoyens.»
    • «La retraite c’est vraiment choisir ce qu’on aime faire.»