La rencontre qui a eu lieu avec Johanne Morin-Corbeil, bibliothécaire chevronnée de l’Université de Hearst, va permettre de donner des détails sur ce projet.
Johanne Morin
La création de la librairie universitaire s’inscrit dans une volonté de combler le vide laissé par la fermeture de la Librairie Le Nord, une institution culturelle emblématique de Hearst. « La Librairie Le Nord a toujours été un atout majeur pour la communauté francophone de notre région. Sa fermeture a laissé un grand vide, et c’est dans ce contexte que l’idée de la librairie universitaire a germé », explique Mme Morin-Corbeil.
L’idée a vu le jour grâce à la rectrice de l’Université de Hearst, Aurélie Lacassagne, qui a proposé ce projet audacieux afin d’enrichir l’offre littéraire francophone. « C’est Aurélie qui a lancé cette initiative. Elle voulait rendre plus accessibles des œuvres de qualité en français, et c’est ainsi que nous avons décidé de matérialiser cette idée », précise Mme Morin-Corbeil.
La librairie a démarré modestement avec une collection initiale de 90 titres publiés par Prise de parole, une maison d’édition franco-ontarienne pour tout ce qui date de 2021 et reconnue pour son engagement envers la culture franco-canadienne. « Nous avons débuté sobrement, mais notre objectif est de nous agrandir avec le temps. Nous souhaitons ajouter d’autres ouvrages, notamment de littérature africaine, pour répondre aux gouts variés de notre population étudiante, qui est multiculturelle. »
Cette ouverture prudente reflète une stratégie à long terme. Pour le moment, la librairie cible principalement la communauté universitaire, mais ses portes sont également ouvertes à tous les amateurs de poésie et de romans franco-ontariens de la région.
Johanne Morin-Corbeil n’est pas étrangère à la littérature et à la culture francophones. Originaire de Hearst, elle est une figure bien connue du milieu culturel local. Présidente du conseil d’administration de la Bibliothèque municipale de Hearst et bibliothécaire de l’Université depuis 46 ans, elle a consacré sa carrière à soutenir la diffusion du savoir et de la culture.
Diplômée en français et en philosophie en 1974, Mme Morin-Corbeil a poursuivi ses études avec une maitrise en bibliothéconomie de l’Université Western, à London, avant de revenir à Hearst pour contribuer à l’épanouissement de la bibliothèque universitaire. Elle a attribué une grande partie de sa réussite à son mentor, Maurice Saulnier, un prêtre originaire de Val-Côté. « Maurice a joué un rôle clé dans mon parcours. C’est lui qui m’a encouragée à continuer mes études et qui m’a transmis les compétences que j’utilise encore aujourd’hui », confie-t-elle avec émotion.
Avec cette librairie, l’Université de Hearst réaffirme son rôle de promoteur de la culture francophone. Johanne Morin-Corbeil espère que l’initiative prendra de l’ampleur dans les mois à venir. « Pour l’instant, nous comptons sur le bouche-à-oreille, mais des communiqués officiels viendront bientôt pour annoncer le projet à un public plus large », précise-t-elle.
Durant sa longue carrière, Mme Morin-Corbeil a porté de nombreux chapeaux à l’Université de Hearst. En plus de son rôle de bibliothécaire, elle a donné le cours intitulé Méthodes de travail intellectuel pendant 15 ans, et a contribué à plusieurs initiatives, entre autres au service de mentorat de l’institution. Elle a également été témoin des nombreuses évolutions pédagogiques de l’Université, notamment le passage au mode en bloc, une approche innovante qui caractérise désormais son offre éducative.
Pour Johanne Morin-Corbeil, ce projet représente une nouvelle étape dans une carrière déjà bien remplie.
L’ouverture de cette librairie représente un tournant pour la communauté universitaire et locale de Hearst, qui pourra désormais accéder à une offre littéraire de qualité en français. Autrement dit, grâce à Johanne Morin-Corbeil et la vision de la rectrice Aurélie Lacassagne, l’Université de Hearst continue de se positionner comme un pilier de la culture francophone dans le Nord de l’Ontario.