le Lundi 2 décembre 2024
le Samedi 30 novembre 2024 8:00 Chroniques

Dans le temps comme dans le temps – La musique western au début des années 50

Gérald St. Pierre - Don du Spectacle de Variétés Hearst 1978 — Photo : provient de Ecomusée de Hearst
Gérald St. Pierre - Don du Spectacle de Variétés Hearst 1978
Photo : provient de Ecomusée de Hearst
Avant l’arrivée d’Elvis Presley au milieu des années 50, le palmarès canadien-français est dominé par les chansons folkloriques et les chansons françaises et américaines. Après les succès de La Bolduc et du Soldat Lebrun des années 30 et au début des années 40, le Canada fait face à la montée en popularité de la musique country et western.
Dans le temps comme dans le temps – La musique western au début des années 50
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Celle-ci est inspirée des styles américains plutôt que de la musique traditionnelle canadienne-française. Elle contient un répertoire de chansons originales et des traductions de succès américains.

Dans le Nord de l’Ontario, on explique le succès de la musique country et western chez les Canadiens français du fait que, comme les chanteurs américains, ces gens sont en majorité cultivateurs ou travailleurs de bois, vivant en campagne avec les mêmes mœurs que l’on retrouve dans ces chansons. Les tournures de phrases leur sont également familières.

Le 16 septembre1951, le journal La Patrie écrivait : « Elmer Small de Cochrane est le roi des jukebox de l’Ontario septentrional. Sa chaîne de 45 cabinets à musique beugle sur une distance de 350 milles entre la ville à bois de Hearst à l’ouest et la paisible Haileybury au sud. Il parcourt 700 milles par semaine pour en faire l’inspection. Le baromètre de la popularité des chanteurs est désorientant. C’est un phénomène particulier au monde de la musique. Le gâteau va à des chanteurs du type cowboy qui vocifèrent en français, mais avec un accent du Texas. Il y a toute une école de ces cowboys du Texas qui parlent français et qui tournent des disques à Montréal. C’est épatant de les entendre nasiller leur français avec une tournure américaine. “Le client y va irrésistiblement de sa pièce de 25 cents. J’en remplis mes boîtes à Kapuskasing et à Hearst. Bing Crosby ne ferait pas un nickel à ces endroits. Quelques cowboys anglophones comme Ernest Tubb, Red Foley, Wilf Carter et Hank Snow viennent à bout de se faire entendre malgré l’obstacle de la langue.” Elmer se targue d’être l’opérateur de jukebox le plus progressiste de la province. Il possède 100 beaux tourne-disques à Hearst, à Cochrane et à Kirkland Lake. Ils valent 1 700 $ pièce. »

Les as de la musique western sont Paul Brunelle, Willie Lamothe, Marcel Martel et Roger Miron, avec le violoneux Ti-Blanc Richard et l’auteur de chansons à répondre Oscar Thiffault. Je me souviens bien de cette musique des années 50, avant Elvis. Ma grande sœur Pauline aimait beaucoup cette musique et nous avions toujours des disques de ces chanteurs à la maison, en plus de les entendre constamment à la radio CFCL.

Je me surprends souvent en train de fredonner à voix basse ces chansons. De Paul Brunelle : Ma petite maison dans ma vallée, J’attendrai ton retour, Au loin là-bas dans ma prairie, Bonne nuit mon amour, Sur ce vieux rocher blanc, Tyrolienne de mon pays, C’est Noël dans notre beau petit village, Pousse pas y’a pas de côte — De Willie Lamothe : Je suis un cowboy fantaisiste, Embarque on n’ira pas vite, Pourquoi donc as-tu brisé mon cœur, Quand le soleil dit bonjour aux montagnes — De Marcel Martel : Hello central, Un coin du ciel, C’est Nl, Vaya con dios — De Roger Miron : À qui le p’tit cœur après neuf heures, C’est jour de fête pour toi maman, Dans ma vallée, L’écho mystérieuse, Checke tes claques, Vogue lune d’argent, Ôte ta gomme Joséphine — Les reels de Ti-Blanc Richard — D’Oscar Thiffault : Je suis le Père Noël, J’ai fait une banqueroute, Trou-la-la, Le nouveau wing à hein, Si tu maries ma fille.

Il faut dire, cependant, que certains de leurs titres me font encore sourire : L’amour d’une cowgirl (WL), Je suis un as du rodéo (WL), Quand je swing mon lasso (WL), À cheval dans Montréal (WL), Rock’n’roll à cheval (WL), Mon cheval est mort (PB), Poupée d’amour (PB), Appelle-moi Ti-Phonse (PB), Mon cheval et moi (PB), Le rock de ma grand-mère (PB), Mon cœur est comme un train (MM), Noël à 30 sous zéro (MM), Moi j’bois de la bière (MM).

Pousse pas y’a pas de côte (Paul Brunelle) : (1er couplet) – chanson complète sur Internet

Pousse pas y’a pas de côte je te dis toujours ça
Pousse pas y’a pas de côte, mais tu ne m’écoutes pas
Pousse pas y’a pas de côte tu vois bien que ça monte pas
Pousse pas y’a pas de côte et je ne te crois pas

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Je suis un cowboy fantaisiste (Willie Lamothe) : 1er couplet – chanson complète sur Internet

Je suis un cowboy fantaisiste
Je ris de tout ce qui existe
Pour être franc j’’ai peur des chevaux
Et même encore plus des taureaux
J’aime chanter avec une guitare
Et je déteste toutes les bagarres
J’’aime mieux me promener en auto
C’’est plus facile que de monter un bronco

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Hello central (Marcel Martel) : 1er couplet – chanson complète sur Internet

Hello central oh longue distance
Je veux parler à ma mère
Elle est là-haut avec les anges
Moi je suis orphelin sur terre
Quand sur son lit de mourante
Elle m’a dit en sanglotant
Finies mes peines et mes misères
Ne m’oublie jamais mon enfant

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À qui le p’tit cœur après neuf heures (Roger Miron) – Refrain – chanson complète sur Internet

À qui le p’tit cœur après neuf heures ?

Est-ce à moi, rien qu’à moi ?

Quand je suis parti loin de toi chérie

À qui le p’tit cœur après neuf heures ?

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Si tu maries ma fille (Oscar Thiffault) – Refrain – chanson complète sur Internet

Tout d’un coup tu maries ma fille

Tout d’un coup tu la maries pas

Tout d’un coup tu pars en Égypte

Tout d’un coup tu restes au Canada

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