le Lundi 2 décembre 2024
le Vendredi 22 novembre 2024 8:30 | mis à jour le 22 novembre 2024 15:59 Chroniques

Une bourse de la FPJQ pour une journaliste de Francopresse

Marianne Dépelteau est journaliste chez Francopresse depuis 2021 en plus d’être étudiante à temps plein. — Photo : Mélanie Tremblay
Marianne Dépelteau est journaliste chez Francopresse depuis 2021 en plus d’être étudiante à temps plein.
Photo : Mélanie Tremblay
Marianne Dépelteau, journaliste chez Francopresse depuis 2021, a remporté la bourse Arthur-Prévost 2024 de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ). Une reconnaissance de son talent, mais aussi de celui des journalistes francophones du Canada.
Une bourse de la FPJQ pour une journaliste de Francopresse
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L’annonce a été faite lors du congrès annuel de la FPJQ, le 16 novembre. La bourse Arthur-Prévost est remise chaque année à un ou une journaliste qui a moins de cinq années d’expérience et qui démontre déjà un talent prometteur.

La bourse est financée par le legs testamentaire du journaliste Arthur Prévost, qui voulait que soit reconnu le travail exceptionnel d’une personne qui pratique le métier avec passion comme il l’a fait. 

Photo : Mélanie Tremblay

Marianne Dépelteau remporte cet honneur à l’aube de l’ouverture de la FPJQ aux journalistes francophones de l’extérieur du Québec. Ces derniers peuvent effectivement devenir membres de la FPJQ depuis cette année.

Le jury a justifié son choix ainsi lors de la remise de la bourse : «Marianne Dépelteau se distingue par la qualité de ses articles et par le choix de ses sujets, mais aussi pour son dynamisme et son engagement dans le métier. Œuvrant pour une petite agence en milieu minoritaire, elle fait montre d’une réelle capacité de saisir le sujet et de l’illustrer de manière convaincante. Toujours aux études, elle trouve le temps de publier de manière professionnelle. La passion qu’elle y met est le gage d’une belle promesse pour la profession.»

Ayant grandi à Sudbury, en Ontario, elle est bien placée pour comprendre les enjeux de la francophonie minoritaire. Donnons la parole à une journaliste qui tient avant tout à laisser parler les autres.

Francopresse : La FPJQ vient d’ouvrir ses rangs aux journalistes francophones en situation minoritaire au Canada. En quoi cette reconnaissance pour une journaliste qui évolue dans ce milieu revêt un caractère particulier?

Marianne Dépelteau : Qu’une Franco-Ontarienne qui écrit pour un média francophone hors Québec obtienne cette reconnaissance, c’est assez spécial. J’ai pris ça comme une reconnaissance de la part des médias québécois envers le travail des médias francophones en situation minoritaire.

Le fait que je n’avais pas besoin de travailler pour un média québécois afin de faire partie de la relève journalistique francophone, c’est la preuve que notre langue nous unit au-delà des frontières. J’ai confiance que ce lien sera tout aussi fort, sinon plus, entre les journalistes de la relève.

Tu as grandi dans la francophonie en situation minoritaire. Qu’est-ce qui reste à raconter à propos de ces communautés? Pourquoi t’intéressent-elles particulièrement?

Il reste tout à raconter à leurs propos! Il y a, bien sûr, des sujets moins faciles, comme le déclin du poids démographique des francophones en situation minoritaire, les défis du postsecondaire et des médias francophones. Mais il y a aussi de bons coups à souligner.

En général, et c’est peut-être naïf de ma part, je ressens quelque chose dans l’air francophone. Que ce soit au Québec ou ailleurs, la défense du français fait couler de l’encre et les prochaines générations devront raconter leur histoire. Tant qu’il y aura des francophones dans ce bout du monde, il y aura besoin de plumes journalistiques.

C’est impossible pour moi de ne pas m’intéresser à la francophonie. J’ai été élevée par la communauté franco-ontarienne de Sudbury, qui compte parmi elles des gens fiers, brillants, créatifs et résilients. La question de la francophonie en situation minoritaire m’intéressera donc toujours. 

Peu d’enquêtes se font en francophonie canadienne et, pourtant, il ne manque pas de sujets. J’y vois là un potentiel journalistique particulièrement intéressant.

Qu’est-ce qui t’attire dans le journalisme?

J’aime écrire, j’aime apprendre, et j’ai un petit côté «fouille-merde»; le journalisme est un mélange parfait de tout ça. C’est aussi un métier qui nous accorde un certain sentiment d’utilité. Que l’impact d’un article soit immédiat ou à long terme, comme pour les recherches d’un futur historien, c’est une contribution à la société.

Dans un monde pris d’assaut par la désinformation, où règnent l’image et l’opinion, j’espère apporter un peu de lumière. Il y a quelque chose d’honorable dans ce métier, car il oblige à mettre l’égo de côté, à parler des autres, à obtenir la confiance du public et à demeurer intègre et rigoureux, peu importe la situation.

J’ai une bonne idée des défis qui attendent la relève journalistique, mais malgré tout, c’est une voie très attirante. Des centaines d’histoires attendent d’être écrites, on n’aura jamais trop de journalistes.

Les propos ont été réorganisés pour des raisons de longueur et de clarté.