le Mercredi 16 octobre 2024
le Mardi 31 octobre 2023 9:54 | mis à jour le 19 août 2024 20:43 Chroniques

Cahier spécial Halloween : Don ou malchance ?

Cahier spécial Halloween : Don ou malchance ?
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Ce récit débute dans un village le long de la route 11, un village qui a survécu à ses voisins limitrophes de Reesor et Lowter. Gigi était enfant, en visite chez sa grand-mère. La bande de cousins aimait jouer dehors et l’endroit privilégié des enfants était le parc de la cour de l’école.

Dans cette cour d’école qui faisait face au cimetière, Gigi a aperçu au loin dans le champ, une petite fille aux cheveux blonds, portant une robe rouge. Les traits précis du visage, elle ne se souvient pas de les avoir vus, mais la petite fille, elle, était la seule dans les cousins qui la voyait.

Les années passent, Gigi ne revoit pas la petite fille, mais elle voit plutôt des ombres, surtout au crépuscule, pendant l’ensemble de sa jeunesse. Les manifestations d’ombres noires ne sont jamais bon signe. Un soir alors qu’elle était très jeune, elle voit une ombre et la porte de son placard s’ouvre soudainement. Figée, elle se colle sur son mur, il y a du poids sur son matelas. Elle sent une main lui agripper le bras, elle la voit aussi, une main en décrépitude avec de longs ongles. Gigi crie pour se convaincre que ce n’est pas réel. Son père, alerté, vient la voir et ouvre la lumière : il n’y a rien dans la pièce. Juste une trace de main sur son petit bras, exactement à l’endroit où elle l’avait sentie.

À l’adolescence, alors qu’elle gardait un enfant au camping, un autre phénomène s’est produit. Le petit dormait dans la chambre au fond de la roulotte et Gigi décide d’aller s’allonger dans le salon pour ne pas le déranger. Juste au moment où elle s’assoupit, la petite fille à la robe rouge apparait à ses côtés. Gigi ouvre ses yeux et sursaute. Aussitôt, la petite fille s’enfuit en courant vers la chambre de l’enfant que Gigi garde. Sur son passage, toutes les portes d’armoire et les tiroirs de la cuisine de la roulotte s’ouvrent soudainement, les rideaux bougent et Gigi est prise de panique. La petite fille ne s’est plus jamais manifestée. Curieuse d’en savoir plus, Gigi a consulté des médiums qui lui ont confirmé que cette petite fille a bel et bien existé, mais son nom, lui, un mystère bien gardé.

Tout au long de sa vie, Gigi a fait face à toute sorte d’expériences paranormales : voyage astral, manifestation, etc. Elle s’est rendue à une boutique d’objets ésotériques et la propriétaire, Julie, offrait aussi un service d’alignement des chakras. Curieuse de vivre cette expérience, Gigi décide de l’essayer, puisque ça faisait plusieurs années qu’elle ne se sentait pas au meilleur de sa forme.

Dès qu’elle se met à travailler sur l’alignement, la femme ressent une lourdeur et dit à Gigi qu’elle sent un « attachement » entre elle et le monde des esprits. Avec son vécu, Gigi sait que c’est possible, mais aimerait mieux croire que ce n’est pas son cas. Depuis l’enfance, elle évite de se mettre dans une position où des esprits pourraient « s’attacher », donc pas de partie de Ouija, ni de visite de maison abandonnée ou même de toucher quelque chose ayant appartenu à quelqu’un de décédé.

À cette époque, son voisin avait été retrouvé mort dans l’appartement d’à côté. Puisque Julie croyait dur comme fer qu’elle sentait un « attachement », elle accepte de procéder au « détachement ». Cette technique, c’est le père de la propriétaire qui s’en occupe, à distance, à l’aide d’une photo de la personne.

Gigi est installée dans une salle du commerce, seule, entourée de roches de sel qui inspirent la positivité et la bonne énergie. De la sauge brule pour chasser les mauvais esprits. Gigi se sent étourdie, elle grelote, tremble, sue, sans avoir froid. Le processus doit être commencé.

Un soulagement s’empare d’elle une fois la séance terminée, mais ce sentiment ne reste pas longtemps. Bien des lunes sont passées depuis la dernière manifestation perçue par Gigi avant le « détachement ». Quelques mois plus tard, c’est pire que jamais, son quotidien est dominé par la peur. Les choses bougent dans son appartement sans raison. Des bruits de pas, de vaisselle dans l’évier et d’eau qui coule se font entendre. Chaque fois, Gigi est seule à la maison, enceinte de son premier enfant.

Tout au long de sa grossesse, elle souffre de la paralysie du sommeil, l’impression d’être réveillée et le corps dort encore. Parfois, ça prend trois ou quatre fois avant de se lever réellement de ces rêves éveillés. Maintenant, tout s’est calmé, Gigi a déménagé et elle se sent bien depuis quelques années. Le fait de ressentir tous ces phénomènes, est-ce un don ou une malchance ?