le Jeudi 6 février 2025
le Samedi 1 février 2025 9:40 Sports

Le grand défi de Jean-Philippe Marineau et Patrice Beauparlant

Deux hommes de Hearst, Patrice Beauparlant et JeanPhilippe Marineau, parcoureront 450 km en ski de fond et raquettes sur 30 jours afin de collecter des fonds pour le Camp Source de Vie. — Photos : gracieuseté de JP Marineau
Deux hommes de Hearst, Patrice Beauparlant et JeanPhilippe Marineau, parcoureront 450 km en ski de fond et raquettes sur 30 jours afin de collecter des fonds pour le Camp Source de Vie.
Photos : gracieuseté de JP Marineau
Deux hommes de la région de Hearst se lancent dans une aventure le 6 février prochain et vont parcourir près de 450 km en ski de fond ou en raquette pour compléter le trajet de Fort Albany à Hearst en 30 jours afin d’amasser des fonds pour le Camp Source de Vie. L’intérêt pour la forêt de Patrice Beauparlant amène son ami de longue date Jean-Philippe Marineau à lui demander de se joindre à l’aventure.
Le grand défi de Jean-Philippe Marineau et Patrice Beauparlant
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L’aventure

Le grand départ se fera le 6 février en avion avec l’équipe de Hearst Air, direction le nord de la province. Une fois arrivés sur place, les gars enfileront leurs skis pour se déplacer vers Hearst sur la rivière Fort Albany et Kénogami. «Il y a une belle croute en ce moment sur la rivière, donc nous allons être bons pour faire une grande partie en ski. Sinon, les raquettes seront sur le traineau et il sera possible de changer de méthode au besoin», explique M. Marineau.

 

Départ le 6 février en avion, suivi d’un trajet en skis ou raquettes sur les rivières Albany et Kénogami.

Malgré leurs efforts pour réduire les items amenés afin que le traineau ait une pesanteur idéale de 150 lb, il était impossible d’atteindre moins que 180 lb. Les aventuriers sont bien équipés : tente de prospecteur, petit poêle à bois, sacs de couchage d’hiver, matelas, vêtements, nourriture pour les 18 premiers jours, etc. «On se fera chaque soir un genre de tapis en branches d’épinette pour l’installation, pour le confort, on met nos petits matelas là-dessus, puis ça fait une belle chaleur.»

Pour le temps, il est certain que cela dépendra de la température, mais surtout de la vitesse à laquelle ils se déplaceront. Par exemple, la vitesse moyenne en ski de fond, avec le traineau, est de 4 km/h et en raquettes c’est moins rapide. «Et 4 km/h c’est la vitesse maximale! Ajoutez à la charge de la sleigh un peu de neige et puis ça devient 3 km/h. Notre but c’est de faire 15 à 20 km par jour, c’est des assez grosses journées et il ne faut pas se bruler au début non plus.»

Quant à la nourriture, il y en aura une variété. Les soupers seront des repas déshydratés ou lymphonisés, les déjeuners seront simples avec des céréales, du gruau, de la bannique, des noix ou des viandes en jerky. Jean-Philippe ne croit pas qu’ils auront le temps de pêcher ou trapper. «Nous aimerions prendre une journée de congé tous les cinq ou six jours. Grâce à Inreach, nous allons avoir accès à des rapports sur la température et je crois que c’est dans des jours de tempête que nous allons prendre une journée de congé.»

L’idéal pour eux aurait été d’être trois à faire le voyage pour des raisons de logistique et surtout à cause du matériel qu’ils auront à trainer.

Les communications

Jean-Philippe et Patrice auront en leur possession un téléphone satellite ainsi que la technologie de «Inreach» des appareils de marque Garmin qui leur permettra d’envoyer et recevoir des messages, de partager leurs données de localisation GPS de base et en cas d’urgence de déclencher un message SOS. «Ma femme, Sophie, qui s’occupe de la page Facebook fera une mise à jour tous les soirs pour ceux qui nous suivent. Si jamais nous avons besoin d’aide, les Canadian Rangers sont au courant de nos plans et les policiers là-bas savent aussi notre itinéraire.»

À mi-chemin, près de la fourche des rivières Albany et Kénogami, des amis iront les rejoindre en motoneige afin de leur amener des denrées et du matériel pour compléter le périple. «Nous partons avec 35 lb de nourriture chaque, mais au 18e jour, lorsque nos amis vont arriver, nous allons nous rajouter du poids. Mais nous serons plus près de la maison, donc la motivation de continuer sera bonne.»

Inspiré par son père

Il y a 40 ans, le père de Jean-Philippe, Pierre Marineau, a entrepris la même expédition avec Claude Payeur et Marcel Ménard, tous de Hearst; ils ramassaient également des fonds pour le Camp Source de Vie. Le trio avait passé deux semaines à la base de Lowther où ils avaient reçu une formation avec les militaires.

M. Marineau, inspiré par son père, prévoit de refaire cette expédition en mémoire de lui.

L’équipe de 1985 avait pris 28 jours à compléter le trajet, et en raison de la neige abondante, ils avaient fait le périple en raquettes uniquement. «Mon père a gardé un journal quotidien tout au long du voyage, j’ai donc pu lire comment ça s’était passé pour lui. De la manière qu’ils fonctionnaient à l’époque, c’est que l’avion venait leur apporter de la nourriture chaque semaine et je crois qu’ils ont mis leurs skis sur l’avion dès la première fois», dit-il en riant.

Mon père est décédé en 2017 et un peu avant la fin, je lui ai dit que j’allais faire un jour la même expédition que lui. Lorsqu’on perd quelqu’un comme ça, on se sent impuissant, et faire cette expérience-là devient un geste en sa mémoire, tout en permettant à des jeunes de la communauté d’aller un jour ou l’autre au camp.

Grâce à la plateforme Gofundme, les gens peuvent donner depuis un petit moment déjà et pourront le faire tout au long du périple et même après le retour des deux aventuriers au bercail.

Jean-Philippe et Patrice se préparent depuis six ans.

«Nous avons déjà amassé plus de 11600 $. Les gens peuvent suivre la progression sur notre page Facebook et puis Gofundme est une plateforme facile à utiliser. Pour l’instant, tout se déroule bien, j’ai changé tout récemment l’objectif à 125000 $, parce que ce serait le montant idéal pour faire toutes les réparations nécessaires au camp.»

Préparation

Il y a maintenant plus de six ans que Jean-Philippe sait qu’il entreprendra un jour cette expédition. Il aurait aimé le faire plus tôt, mais une blessure au genou l’a retardé dans ses ambitions. «Sauf que depuis six ans, je fais du camping d’hiver, donc côté camping, tente, etc., nous sommes très familiers, Patrice et moi. Dans la dernière année, je dirais que c’était beaucoup du conditionnement physique et l’achat de tout l’équipement nécessaire que nous avons fait. C’était beaucoup de préparation. Nous nous sommes rencontrés deux fois déjà pour aller en forêt quatre jours et tester notre équipement», explique M. Marineau.

 

M. Marineau, formé à la survie hivernale en 2015 avec un vétéran de l’armée, a expérimenté des conditions de -45°C lors d’une nuit au lac Shannon.

Faisant carrière au sein du ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario (MNR), M. Marineau a reçu une formation de survie l’hiver en 2015 avec un vétéran de l’armée. «Par exemple, les sacs de couchage que nous avions utilisés ce jour-là sont ceux que je me suis procurés après. Ce soir-là, nous avions couché au lac Shannon et il faisait -45, quelque chose comme ça!»

Pour l’entrainement, avant l’arrivée de la neige, le duo a passé beaucoup de temps à la salle de conditionnement physique et à faire du vélo stationnaire. «Depuis l’arrivée de la neige, nous nous entrainons directement avec la sleigh pleine, à marcher dans les champs, dans la neige molle. Nous essayons vraiment d’imiter l’exercice que nous allons faire là-bas», affirme M. Marineau.

En cas de blessure, les deux hommes ont un plan de préparé et assurent qu’ils prennent la sécurité très au sérieux.

Suivons-les !

Ce n’est pas une course à la recherche de records que les deux hommes s’apprêtent à faire, il n’y donc pas d’idée de grandeur sur le temps à réaliser entre chaque point. Ils espèrent pouvoir parcourir les 20 km par jour, avec en poche leur téléphone cellulaire en guise d’appareil photo. Suivant les traces du père de Jean-Philippe afin d’amasser des dons pour la même cause, les deux aventuriers sont prêts pour le Grand challenge 2025.

M. Marineau souhaite appeler à la station CINN FM une fois par semaine pour discuter de leurs péripéties.

Il est possible de les suivre sur leur page Facebook qui se nomme The Great Challenge 2025. Et voici l’adresse du site pour faire un don. https://www.gofundme.com/f/the-great-challenge-2025.