Les conservateurs ontariens ont présentement 79 députés élus en Chambre, tandis que l’opposition officielle, le Nouveau Parti démocratique en a 28, les libéraux ne sont qu’à neuf sièges, les indépendants sont six et le Parti vert deux. « Il y a la possibilité qu’ils perdent du terrain c’est certain, mais lui croit qu’il peut venir chercher des sièges dans le Nord et ils mettent le gros paquet », dit Guy Bourgouin.
Il cite par exemple la venue de quatre ministres à Iroquois Falls vendredi dernier. Il s’agissait d’une soirée de rencontre avec Tory Delaurier, les députés Greg Rickford, Paul Calandra, George Pirie et Prabmeet Sarkaria à l’occasion de la Soirée du hockey. Le cout du billet était de 3375 $. « Ça démontre quoi ça ? Il y en a beaucoup qui aimeraient rencontrer les ministres et adresser des problèmes comme justement les routes ! Si t’as pas d’argent, t’as pas accès à ce monde-là ! Moi j’espère qu’ils ont pris la route pour se rendre à Iroquois Falls, s’ils l’avaient fait, ils seraient probablement arrivés en retard à leur rencontre… », lance le député.
Selon lui, une situation comme celle-là démontre que le gouvernement en place privilégie l’accès à ceux qui ont les poches pleines. « Pour les autres, bien, continuez à nous envoyer des lettres et nous allons continuer notre mandat. Je trouve que c’est un manque de respect pour la population ontarienne. On avait ça dans le passé et des règlements ont été mis en place pour enlever ce qu’on appelle dans le milieu “Access-for-cash”. Ford avait même promis d’enlever complètement ce genre d’évènements et c’est maintenant pire que jamais. »
Selon les données d’Élections Ontario, les conservateurs de Doug Ford ont amassé 10,6 millions de dollars en dons durant 2024. Le Parti libéral de l’Ontario arrive au second rang avec un peu moins de 2,5 millions de dollars. Les partis ne sont pas obligés de déclarer les dons en dessous de 200 $, malgré que bon nombre d’entre eux le fassent. Or, les libéraux ont déclaré avoir recueilli plutôt une somme de 5,4 millions de dollars l’an dernier, dans un communiqué de presse.
Toujours selon les données d’Élections Ontario, le NPD a recueilli 2,3 millions de dollars l’année dernière, mais le parti affirme avoir recueilli 5,3 millions de dollars en 2024, ce qui inclut les dons aux circonscriptions qui, selon le NPD, ne sont pas pris en compte dans les données de l’agence.
Le député NPD explique que son parti reçoit beaucoup plus de dons, mais de petits montants, démontrant une solidarité d’un plus grand nombre de personnes. Selon lui, les autres partis ont accès à des gens plus riches tout simplement.
Les élections sont officiellement déclenchées depuis hier et les Ontariens sont conviés aux urnes le mois prochain. « Les gens s’impliquent quand vient le temps des élections et s’ils apprennent à connaitre Marit, notre cheffe, ils vont voir que c’est quelqu’un de dynamique et c’est la seule qui parle français, la seule capable de faire des entrevues ou des débats en français. On a été l’opposition officielle, les seuls capables de faire reculer Doug Ford dans le dossier de la ceinture de verdure, on a fait du bon travail et on a mis ce gouvernement-là au pied du mur ! »
Ensuite, il y a la question du logement. M. Bourgouin souligne que le taux de loyers disponibles n’a pas été aussi bas depuis la fin des années 1950, et ce, malgré la promesse du gouvernement Ford de construire 1,5 million de logements. « Il tire de l’arrière et n’arrive pas dans les chiffres. Nous avons proposé de soutenir des projets comme des logements de transition ou des habitations coop et ils ont toujours voté contre ! Pourtant c’est de ce genre de projets que nous avons besoin. Ce gouvernement-là a toujours dans l’idée que c’est le privé qui va tout régler. »
Guy Bourgouin rappelle que les investissements gouvernementaux, dans le passé, destinés à la construction de maisons ont été délaissés au fil du temps. Selon le député, si de tels programmes étaient toujours en place, la pénurie de logements serait moins accentuée. « Il y a un nombre record de campements et de sans-abris partout en province, même dans nos régions. Leur réponse me fait rire lorsqu’ils répliquent que c’est parce que ce ne sont pas des circonscriptions de conservateurs. Même dans leurs circonscriptions le problème existe. »
Bourgouin affirme que même si le gouvernement ontarien laisse sous-entendre que tout va bien, plusieurs gros problèmes persistent en Ontario, notamment le cout de la vie, la santé qui est en crise, le système d’éducation et le logement. « L’argent n’arrête pas de rentrer dans la région, avec tous les investissements qu’ils font dernièrement : l’ajout de nouveaux lits dans les foyers de longue durée, l’ajout de nouvelles ailes dans les hôpitaux de Hearst et Kapuskasing, la construction d’un nouvel hôpital et d’un poste de police à Moosonee. Le comté est le deuxième plus vaste en Ontario, c’est donc difficile parfois de voir tout ce qui s’y fait. »
Selon lui, un projet de longue haleine sur lequel il a travaillé pour la région de Kapuskasing a de bonnes chances d’être annoncé pendant les élections. « C’est certain qu’ils vont vouloir faire avancer leur candidat à Kap ! Les rumeurs disent qu’il s’agirait du maire de la Ville, Dave Plourde. Nous l’avons su de bonne source, est-ce que c’est vrai ? Nous le verrons lorsqu’il en fera l’annonce. »
À noter que lors de la campagne électorale, Guy Bourgouin ne pourra plus participer à l’émission de Steve Mc Innis, L’info sous la loupe, comme il a l’habitude de le faire. Il pourra toutefois collaborer avec les fonds de sa campagne électorale ; c’est à suivre.