Cette annonce survient quatre semaines après que le premier ministre Ford eut menacé de couper l’approvisionnement en électricité à certains États américains, en guise de représailles contre le plan de Donald Trump d’imposer des droits douaniers de 25% aux produits canadiens.
«Avec une nouvelle administration prête à prendre ses fonctions à la Maison-Blanche, notre gouvernement a un plan ambitieux pour renforcer la forteresse Amérique-Canada», a soutenu le premier ministre Ford durant une conférence de presse à Darlington, mercredi.
Donald Trump a proféré la menace de tarifs douaniers au Canada et au Mexique parce qu’il souhaite que ses voisins au sud et au nord resserrent leurs mesures de sécurité frontalières.
Cette «forteresse» que propose Doug Ford, qui vise à accroître les relations économiques entre l’Ontario et les États-Unis, est donc l’une des mesures qu’il entrevoit pour faire face à la menace de Donald Trump.
La province espère améliorer le réseau énergétique et électrique intégré du Canada et des États-Unis et établir des groupes de travail transfrontaliers experts dans les domaines énergétique et de la sécurité pour y parvenir, notamment.
«Nous ne pouvons y parvenir qu’en travaillant ensemble et en nous respectant mutuellement», a indiqué Doug Ford.
Cette «forteresse Am-Can» devrait être alimentée par l’énergie de tous les types qui sont produits et consommés par les deux pays, y compris celle qui provient du parc nucléaire existant de l’Ontario et de ses petits réacteurs modulaires, propose la province.
Idées ridicules
«Arrêtons de perdre du temps et d’avoir des idées ridicules comme la fusion [du Canada et des États-Unis] et concentrons-nous plutôt sur les efforts visant à restaurer la fierté du “fabriqué au Canada” et du “fabriqué aux États-Unis”», a-t-il insisté.
Doug Ford fait référence à la proposition de Donald Trump de faire du Canada le 51e État des États-Unis.
«Je suis toujours inquiet lorsqu’un président du pays le plus puissant du monde fait de telles déclarations. Mais cela n’arrivera pas, et nous allons veiller à travailler en collaboration, aux côtés des élus des États-Unis», a répété le chef du Parti progressiste-conservateur.
Manque de leadership
Le premier ministre ontarien a aussi expliqué en point de presse qu’il sent le besoin de s’exprimer auprès du public au nom du Canada, puisqu’il y a «un manque de leadership actuellement au gouvernement fédéral, et quelqu’un doit défendre l’Ontario, quelqu’un doit défendre le Canada».
Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a annoncé sa démission, lundi. Il quittera ses fonctions dès qu’un successeur à la direction du Parti libéral du Canada sera choisi.
Au cours des dernières semaines, le bureau du premier ministre Ford a organisé une large campagne publicitaire et médiatique pour faire connaître le partenariat économique «fort» entre le Canada, l’Ontario et les États-Unis.
Plus tard mercredi, Doug Ford, qui préside le Conseil de la fédération, rencontrera virtuellement ses homologues provinciaux et territoriaux pour discuter de la menace Trump et des prochaines mesures à prendre après le départ de M. Trudeau.
Le 15 janvier, ce dernier prévoit convoquer les premiers ministres pour une réunion en personne à Ottawa pour discuter de la crise des droits de douanes.