Grâce aux pressions exercées par Guy Bourgoin et d’autres défenseurs des droits de la personne, un financement réduit a été octroyé ce mois-ci.
La remise en œuvre du programme s’est faite graduellement, puisque tous les employés avaient été remerciés. « La Corporation de Services juridiques autochtones du Nord avait encore des employés, mais ceux qui travaillaient exclusivement dans le cadre de ce programme n’y étaient plus. Ils ont été en mesure de recruter à nouveau du personnel pour gérer le retour des détenus. Ce rétablissement est perçu comme une victoire, même si les impacts de la coupe temporaire continuent d’être ressentis. »
Ce programme offrait également un soutien logistique, comme des réservations d’hôtel pour les personnes devant attendre plusieurs jours avant leur vol. Cependant, en novembre 2023, la province a décidé de couper le financement de ce programme. Cette décision a laissé les individus dans des situations critiques, augmentant les délais de détention et les abandonnant souvent à eux-mêmes après leur libération.
Il explique que lorsqu’une personne autochtone est arrêtée, elle est emmenée hors de sa communauté vers des centres de détention temporaire dans l’attente d’un procès, de sa libération sous caution, ou au complexe correctionnel de Monteith pour purger sa peine. Une fois le dossier judiciaire finalisé, l’État est censé organiser son retour dans sa communauté. Cependant, ce processus est souvent trop lent, entrainant des délais de plusieurs jours, qui ne devraient pas avoir lieu lorsque les individus sont admissibles à leur libération. « Ce retour leur couterait très cher, les billets d’avion pour se rendre de Timmins dans leur communauté sont parfois jusqu’à 1500 $, c’est pour cela que la province paye l’avion et un taxi du centre de détention jusqu’à l’aéroport, mais sans plus. » Ce qui laisse souvent les personnes libérées dans une situation précaire, sans moyens financiers si jamais leur vol est annulé ou remis au lendemain.
« Chaque heure passée en détention après leur libération légale est une violation de leurs droits. Il y avait aussi des exemples de jeunes personnes qui étaient accusées, âgées de 14 à 16 ans, subissant également ces injustices, devant parfois rester plusieurs jours de plus en détention puisque ça prend du temps faire les arrangements. Avant la suppression du programme, ces jeunes pouvaient retourner plus rapidement dans leur communauté, évitant ainsi des détentions inutiles », indique Me Lehoux.
En conclusion, Me André Lehoux affirme que la pandémie a accéléré l’adoption des comparutions virtuelles, mais celles-ci ne remplacent pas les audiences en personne, qui permettent un contact humain essentiel. Les audiences virtuelles peuvent être utiles dans des situations exceptionnelles, comme pour les témoins éloignés, mais elles ne doivent pas devenir la norme. Le système judiciaire doit trouver un équilibre entre modernisation et maintien des principes fondamentaux de justice et d’humanité.