FRANCOPHONIE
-
Violence fondée sur le sexe : une «absence de prise en compte» des femmes issues de minorités linguistiques
L’Alliance des femmes de la francophonie canadienne (AFFC) déplore l’absence de mesures adaptées aux femmes francophones et acadiennes dans le Plan d’action national contre la violence fondée sur le sexe.
L’enjeu : Selon le rapport annuel sur le Plan, seulement 3 % des femmes issues de minorités linguistiques ont été touchées par les initiatives, révélant un manque d’engagement pour ces groupes vulnérables.
Ce qu’elles en disent : «Le faible pourcentage de femmes francophones et acadiennes bénéficiant des mesures du plan d’action national contre la violence fondée sur le sexe est le résultat prévisible d’une absence de prise en compte de leurs spécificités dans l’élaboration de ce plan», affirme la présidente de l’AFFC, Nour Enayeh, dans un communiqué de presse.
L’AFFC critique que le plan ne tienne pas compte des spécificités des communautés linguistiques en situation minoritaire, malgré les obligations de la Loi sur les langues officielles.
Ce manque de soutien est décrié comme une violation des droits fondamentaux de ces femmes. L’AFFC appelle à des mesures immédiates pour garantir un accès équitable aux services dans la langue de leur choix pour toutes les femmes.
-
Le patron d’Air Canada ne parle toujours pas français
Trois ans après la polémique, le PDG d’Air Canada, Michael Rousseau, a été incapable de répondre en français à des questions lors de son témoignage devant le comité permanent des transports le vendredi 13 décembre. Il a affirmé qu’il suivait des cours, mais que son apprentissage était plus long que prévu.
Sous surveillance : Le député du Bloc québécois Xavier Barsalou-Duval a déposé une motion, adoptée à l’unanimité par le comité, pour produire un rapport sur le nombre d’heures de cours suivies par Michael Rousseau depuis la polémique en 2021.
Cette année-là, il avait déclenché un tollé national en assurant qu’il n’avait pas besoin de parler français, alors qu’il dirige une entreprise privée sous juridiction fédérale.
À lire aussi : Langues officielles : onze institutions fédérales toujours à la traine
-
Une entente sur les services en français en Alberta
Une nouvelle entente a été scellée entre le gouvernement fédéral et celui de l’Alberta sur les services en français. Le financement annuel passera de 650 000 $ à plus de 2 millions pour six ans.
Ce qu’ils disent : Cette hausse reflète la reconnaissance des besoins croissants de la francophonie albertaine, estime l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) dans un communiqué.
«Ce financement permettra de mettre en œuvre les actions stratégiques du Plan d’action de la politique en matière de francophonie de l’Alberta et apportera des améliorations tangibles dans des domaines cruciaux comme l’éducation, la santé, la justice, la petite enfance et plus encore», souligne la présidente de l’organisme, Nathalie Lachance.
À lire aussi : Garderies : une offre francophone toujours insuffisante en Alberta
CANADA
-
Démissions de ministres
Lundi, une heure avant le dépôt de l’énoncé économique d’automne, la ministre des Finances et vice-première ministre, Chrystia Freeland, a claqué la porte du Cabinet de Justin Trudeau, créant une onde de choc au Parlement.
La veille, le ministre fédéral du Logement, Sean Fraser, annonçait également sa démission, pour des raisons familiales. Contrairement à Chrystia Freeland, ce dernier ne se représentera pas aux prochaines élections.
La crise : Quelques jours avant le dépôt de l’énoncé économique, le premier ministre, Justin Trudeau, a signifié à Chrystia Freeland son souhait de lui retirer son poste de ministre des Finances pour lui donner un poste non ministériel. Il lui a toutefois demandé de présenter le minibudget, qui fait état d’un déficit de 22 milliards de dollars de plus que les prévisions.
Dans les plans de Justin Trudeau, c’est l’ancien gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, qui allait hériter du ministère des Finances. Toutefois, selon plusieurs sources, il n’avait pas encore accepté lorsque Justin Trudeau l’a annoncé à Chrystia Freeland.
Le refus de ce dernier a été entériné au moment où le monde politique canadien a appris la nomination à ce poste de Dominic LeBlanc, déjà ministre de la Sécurité publique, des Institutions démocratiques et des Affaires intergouvernementales du Canada et proche de Justin Trudeau.
À lire aussi : Économie : un déficit de 62 milliards et silence sur les langues officielles
-
Les chefs de l’opposition veulent la tête de Justin Trudeau
Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a confirmé en mêlée de presse mardi, dernier jour où la Chambre des Communes a siégé, qu’il «faut une élection dès que possible. C’est irresponsable de maintenir le Canada dans un état aussi instable.»
L’enjeu : Il a toutefois précisé qu’il ne voyait pas arriver une campagne électorale pendant le congé des Fêtes : «Les gens ne seront pas à l’écoute à une semaine avant Noël.»
Il en a profité pour critiquer le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, qui, à ses yeux, «est la principale, sinon la seule raison, que le gouvernement de Trudeau est encore au pouvoir».
De son côté, le chef néodémocrate a réclamé la démission de Justin Trudeau. Pierre Poilievre a fait la même demande. «On est témoin aujourd’hui du pire chaos au sein du gouvernement du Canada dans l’histoire moderne de notre pays», a souligné le chef conservateur, quelques heures après la démission de la ministre fédérale des Finances, lundi.
Il s’est ensuite adressé aux «libéraux patriotes de ce pays», en leur demandant de choisir les conservateurs aux prochaines élections fédérales.
-
Raz-de-marée conservateur en Colombie-Britannique
Les conservateurs ont remporté lundi l’élection partielle dans la circonscription de Cloverdale–Langley City, dans le sud-est de la Colombie-Britannique.
L’enjeu : Plus de 66 % des voix sont allées à la conservatrice Tamara Jansen, contre 16 % pour la libérale Madison Fleischer.
INTERNATIONAL
-
Renforcement des contrôles à la frontière canado-américaine
Des ministres du gouvernement Trudeau ont dévoilé un plan de 1,3 milliard de dollars sur six ans pour renforcer la sécurité à la frontière des États-Unis et répondre aux exigences du président désigné Donald Trump.
Ce qu’il dit : Le plan prévoit une coopération accrue avec les États-Unis, la création d’escadrons conjoints contre le trafic de fentanyl et le renforcement des outils de surveillance pour la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Il inclut des drones, des tours mobiles et des hélicoptères pour une surveillance aérienne continue.
De nouvelles technologies de détection seront déployées et les pénalités pour trafic de drogue et non-conformité bancaire seront durcies. Les agents frontaliers pourront désormais inspecter les marchandises destinées à l’exportation.
Côté immigration, il ne sera plus possible de faire le «tour du poteau» à la frontière pour renouveler un visa temporaire. L’objectif affiché est de réduire la pression sur les frontières.
«Le tour du poteau»?
Cette pratique consiste à quitter brièvement le Canada par un poste frontalier terrestre, sans toutefois entrer officiellement aux États-Unis, puis à demander un renouvèlement du visa auprès des douaniers canadiens, au retour. Elle permet aux titulaires de permis d’éviter les procédures plus longues des demandes en ligne ou par courrier.
La motivation : Ce plan survient dans un contexte tendu, alors que Donald Trump a menacé d’imposer des tarifs douaniers au Canada et au Mexique s’ils ne prennent pas de mesures contre le trafic de drogue et l’immigration illégale. Par ailleurs, les provinces canadiennes restent divisées sur la réponse à adopter.