le Lundi 13 janvier 2025
le Samedi 21 Décembre 2024 6:00 Société

Du Congo à Hearst : le parcours courageux de Gael Kabwe Kalenda

L’arrivée de Gael au Canada, en avril 2024, a marqué le début d’une nouvelle aventure. — Photo : Ndery Dione
L’arrivée de Gael au Canada, en avril 2024, a marqué le début d’une nouvelle aventure.
Photo : Ndery Dione
Originaire du Congo et étudiant en première année en administration des affaires à l’Université de Hearst, Gael Kabwe Kalenda est venu au Canada en avril 2024. La rencontre qui a eu lieu avec lui va illustrer son ambition en quête d’un avenir meilleur, mais aussi sa capacité d’adaptation dans un environnement totalement différent de son pays natal.
Du Congo à Hearst : le parcours courageux de Gael Kabwe Kalenda
00:00 00:00

Gael Kabwe Kalenda

Après avoir obtenu en 2021 un diplôme en sciences au terme de ses études secondaires en RDC, Gael s’est lancé dans le monde du travail. Il a intégré une entreprise spécialisée dans la vente de meubles, d’habillement et de produits de décoration. Ce rôle lui a permis de développer des compétences en gestion et en communication tout en nourrissant son intérêt pour le domaine des affaires.

Cette expérience professionnelle, combinée à son désir de poursuivre des études, l’a motivé à chercher des opportunités internationales. L’idée de poursuivre ses études au Canada s’est imposée, en raison des occasions économiques et éducatives favorables qu’offre le pays.

L’arrivée de Gael au Canada, en avril 2024, a marqué le début d’une nouvelle aventure. Après avoir passé quelques mois à Ottawa, il a décidé de rejoindre l’Université de Hearst, où il entame un baccalauréat en administration des affaires. Ce choix, selon lui, est motivé par plusieurs facteurs. «Au Canada, c’est plus facile de cumuler études et travail. En RDC, cela est presque impossible pour un étudiant.»

Gael Kabwe Kalenda, étudiant congolais en administration des affaires à l’Université de Hearst, a su s’adapter à la vie canadienne en conciliant études et travail, tout en surmontant les défis climatiques et culturels, dans l’espoir d’un avenir meilleur.

Photo : Ndery Dione

Hearst, bien que petite et éloignée des grands centres urbains, offre une expérience unique grâce à son mode de fonctionnement académique particulier. M. Kelenda apprécie notamment le système de blocs, qui permet de se concentrer sur un seul cours pendant trois semaines.

«Ce système me permet de mieux gérer mon temps et de bien approfondir chaque matière. Contrairement à mon pays, où le tronc commun rend les études plus complexes, ici je peux aussi participer à des activités extrascolaires et travailler en parallèle.»

«C’est un défi, mais c’est aussi une chance. Le Canada m’a permis de combiner études et travail sans compromis sur l’un ou l’autre.»

Photo : Ndery Dione

Gael Kabwe Kalenda jongle entre plusieurs responsabilités à Hearst. Il travaille comme concierge à l’Université tout en maintenant son poste au McDonald’s. Cette double activité exige de lui une discipline rigoureuse, mais il considère cela comme une opportunité précieuse pour apprendre à équilibrer ses priorités. 

Pour M. Kalenda, les possibilités académiques et professionnelles sont attrayantes, mais l’hiver canadien reste une épreuve pour lui. Habitué au climat tropical de Kinshasa, il a dû faire face à des températures glaciales, allant jusqu’à -30 degrés Celsius. «Je n’ai jamais aimé le froid, même dans mon pays. Ici, c’est pire, surtout avec les tempêtes. Mais je commence à m’y habituer», dit-il avec un sourire.

Gael n’est pas totalement isolé au Canada. Il a des cousins à Montréal, bien qu’il vive à Hearst, loin des grandes villes. Cette distance n’empêche pas le jeune étudiant d’apprécier pleinement son nouveau pays d’accueil.

J’aime les infrastructures canadiennes, le fonctionnement de l’administration et surtout les opportunités que le pays offre. C’est une ouverture incroyable pour un étudiant comme moi.

En plus des infrastructures modernes, ce qui fascine particulièrement Gael à Hearst est la diversité culturelle qu’il y trouve. La petite ville accueille des personnes de divers horizons, ce qui enrichit son expérience personnelle et académique. «Cela me permet de rencontrer de nouvelles personnes, d’échanger des idées et de découvrir d’autres cultures», dit-il.

Cependant, tout n’a pas été facile. Passer de Kinshasa, une ville dynamique, à Hearst, un endroit beaucoup plus calme et isolé, a représenté un grand choc pour Gael.

À Ottawa, il y avait beaucoup plus de choses à faire. Ici, c’est plus petit, mais cela a aussi ses avantages, comme la tranquillité et un environnement propice aux études.

Contrairement à de nombreux nouveaux arrivants qui font face à la crise du logement au Canada, Gael a eu la chance de bénéficier d’un logement en résidence universitaire dès son arrivée. «C’était une grande aide. Je sais que beaucoup d’étudiants ont du mal à trouver un logement, mais ici à Hearst, c’était facile pour moi grâce à l’Université.»