La rencontre qui a eu lieu avec Patrice Villeneuve et Fatoumata Diaraye Ba va permettre de mieux comprendre l’impact de cette initiative sur la communauté universitaire. 

Patrice Villeneuve 

Patrice Villeneuve, responsable de la programmation du Club de cinéma, est un passionné de cinéma. Jeudi dernier, il a présenté Incendies (2010), un film du réalisateur québécois Denis Villeneuve, reconnu comme l’un des grands succès internationaux du cinéma canadien. Selon Patrice, Incendies est un chef-d’œuvre qui illustre parfaitement l’ampleur du conflit humain à travers une histoire intime et poignante. Le film suit Jeanne et Simon Marwan, des jumeaux canadiens originaires du Moyen-Orient, qui entreprennent un voyage au pays natal de leur mère décédée. Ils y découvrent une réalité qu’ils ignoraient totalement : l’histoire de leur mère, réfugiée d’une guerre civile. 

Pour M. Villeneuve, Incendies est un film qui ne laisse personne indifférent. « C’est un film très lourd émotionnellement. Il met en lumière la souffrance d’une génération qui a été marquée par la guerre et le conflit, mais aussi la manière dont le passé et les secrets de famille peuvent bouleverser des vies », explique-t-il. Ce film, au-delà de son aspect cinématographique, porte un message puissant sur les conséquences des conflits armés et sur la résilience humaine. « La cinématographie magnifique et les nombreux flashbacks permettent au spectateur de vivre une expérience immersive, une exploration émotionnelle du passé de la mère des deux protagonistes. » 

Les films présentés au Club ne sont pas choisis uniquement pour leur valeur artistique, mais aussi pour leur capacité à susciter des débats et à ouvrir des perspectives sur des sujets de société. Incendies en est un parfait exemple : bien que le film raconte l’histoire de personnages fictifs, il soulève des questions sur l’identité, la guerre, les cicatrices du passé et la quête de vérité, des thèmes universels qui résonnent avec une large audience. 

Fatoumata Diaraye Ba 

Fatoumata Diaraye Ba, étudiante en première année de baccalauréat en psychologie à l’Université de Hearst, fait partie des nombreux étudiants qui fréquentent régulièrement le Club de cinéma. Originaire du Sénégal, elle est arrivée au Canada il y a six mois pour poursuivre ses études après avoir obtenu son diplôme de fin d’études secondaires en Sciences expérimentales en 2023 dans son pays d’origine. Pour elle, le Club de cinéma représente une bouffée d’air frais dans son quotidien d’étudiante. « C’est un excellent moyen de me détendre après les cours. Les films sont un excellent moyen de m’évader tout en découvrant des aspects de l’histoire et de la culture que je ne connaissais pas. » 

Fatoumata a souligné également l’aspect didactique des projections. Par exemple, le film Incendies lui a permis de mieux comprendre des réalités historiques et sociales comme l’histoire des peuples autochtones au Canada. « Le film était difficile à comprendre au début, mais il est très intéressant, surtout d’un point de vue moral. Il m’a permis de voir des situations humaines sous un autre angle, de réfléchir sur des concepts comme la guerre, l’identité et la famille », précise Mme Ba. 

Le Club de cinéma, au-delà de ses projections, offre un espace de discussion où les étudiants et les membres de la communauté peuvent échanger leurs points de vue et partager leurs réflexions. Ces discussions permettent d’approfondir les thèmes abordés dans les films et d’explorer des perspectives diverses. « Ce que j’apprécie beaucoup, c’est la façon dont les gens sont ouverts et sympathiques après chaque projection. Il y a une vraie volonté de comprendre les points de vue des autres et de dialoguer sur les sujets abordés », raconte Fatoumata. 

Pour Patrice Villeneuve, certains films comme Incendies (2010) suscitent une forte réaction émotionnelle chez les spectateurs, évoquant une empathie profonde de manière souvent surprenante. Lors de la projection de ce film, plusieurs personnes présentes dans la salle ont d’ailleurs exprimé leur émotion, certains allant jusqu’à verser des larmes avant la fin du film.