Les États-Unis restent le plus gros investisseur mondial en recherche scientifique. Mais ils se font rattraper par la Chine. Et en termes de publications scientifiques, ils ont déjà été dépassés. Sans que rien n’indique que la nouvelle équipe à la Maison-Blanche va inverser la tendance.
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L’un des indicateurs de « performance » les plus souvent utilisés —quoique le plus souvent critiqué— est celui du nombre de citations. De la même façon qu’on peut mesurer l’importance d’une recherche par le nombre de fois qu’elle a été citée par d’autres recherches, on peut aussi mesurer le nombre de citations d’un pays. Si on se concentre sur le 1% des recherches les plus souvent citées, la Chine a dépassé les États-Unis en 2020. L’Union européenne suit en troisième place.
Si on se concentre plutôt sur les plus grands contributeurs aux revues scientifiques de plus haut niveau —Science, Nature, Cell, Geophysical Research Letters, etc.— la Chine a dépassé les États-Unis en 2022.
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Et si on parle plutôt d’argent, les États-Unis restent en tête. Mais les courbes révèlent une accélération des investissements en Chine: à ce rythme, il y aura égalité en 2030, selon une compilation publiée le mois dernier dans un reportage de la revue Nature.
Trois facteurs jouent contre les États-Unis: la volonté politique de mettre un frein aux investissements de l’État, la polarisation des dernières années autour de certains enjeux-clefs comme le climat et la COVID, et d’éventuelles restrictions à l’immigration. En août dernier, un rapport de l’Académie des sciences, du génie et de la médecine avait prévenu que le pays « ne pourra plus prendre pour acquis qu’il reste la destination de choix pour les meilleurs cerveaux du monde ».
En octobre, en prévision de l’élection qui approchait, le reportage de Nature concluait que « le prochain président et le prochain Congrès joueront un rôle central » pour décider de la direction que prendra l’écosystème scientifique aux États-Unis, « en établissant des plans d’investissement, des politiques de l’immigration et des mesures de sécurité nationale qui affecteront la collaboration internationale ».