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Selon l’analyse dirigée par le chercheur australien Timothy Graham, de l’Université de technologie du Queensland, les comptes de personnalités populaires qu’il a ciblés et qui sont identifiés au parti républicain, ont davantage bénéficié de ce changement, que les comptes identifiés à des démocrates. En plus du compte d’Elon Musk lui-même. La période couverte par l’analyse va du 1er janvier au 25 octobre 2024 et comprend 56 000 messages.
Et on ne trouve pas que du contenu politique, puisque parmi les contenus relayés pendant ces trois mois figuraient de fausses informations sur le taux de criminalité, sur le nombre d’immigrants, sur l’inflation ou sur les ouragans.
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« Dans l’ensemble », lit-on, les résultats impliquent « que des avantages de visibilité spécifiques ont été appliqués sélectivement, ce qui suscite d’importantes questions sur l’impact potentiel, dans le discours public, des ajustements aux algorithmes, et sur la « neutralité » des plateformes de réseaux sociaux ».
Par le mot « portée », on désigne le nombre de fois qu’un message a été vu, partagé ou « aimé ». Dans le cas de Musk, c’est l’indicateur des partages qui l’emporte, avec un bond de 238% après le 13 juillet. Dans le cas des républicains, et de seulement eux, on observe une augmentation du simple au double du nombre de « vues » et du simple au triple du nombre de partages.
Ce n’est pas la première fois dans cette élection qu’une telle manipulation de l’algorithme est suggérée. Le Washington Post avait publié en octobre que les messages de républicains avaient plus de chances de devenir viraux, et le Wall Street Journal avait révélé le même mois que les nouveaux arrivants sur la plateforme étaient submergés de « contenus politiques » pro-Trump. Un an plus tôt, Musk lui-même avait suggéré qu’il aurait fait pression sur ses programmeurs pour qu’ils ajustent l’algorithme afin de favoriser ses propres messages.
Dans un commentaire publié une semaine après la parution de son étude —et le soir de l’élection— Timothy Graham souligne que le flux impressionnant de messages publiés sur X par Musk peut sembler « chaotique », mais révèle une stratégie : d’une part, « submerger l’espace informationnel » et ainsi, aspirer toute l’attention d’une partie essentielle de l’électorat; d’autre part, nourrir la théorie du complot d’une coordination entre les démocrates, les médias et le « Big Tech » pour soi-disant voler l’élection.