Le comité a recommandé que le conseil municipal autorise la demande de gratuité de loyer du Dépôt Gamelin, à condition de respecter les mêmes conditions que celles exigées des autres organismes qui louent des espaces dans les locaux municipaux. Autrement dit, il lui faudra présenter les derniers états financiers, donner la preuve du statut d’organisme sans but lucratif ainsi qu’une preuve d’assurance d’au moins 2 millions de dollars.
Fondé il y a plus de 50 ans, le Dépôt Gamelin, via son équipe de bénévoles, recycle et revalorise des vêtements donnés et les vend à un cout minime aux membres de la communauté et de la région. La perte de revenus annuels serait de 14 071,50 $ + TVH.
Le conseiller Daniel Lemaire a pris la parole avant le vote sur la résolution pour exprimer son inquiétude. « Je me demande jusqu’à quel point le Dépôt Gamelin est un organisme sans but lucratif, s’il est structuré ou si ce sont juste des bénévoles qui font ça depuis les tout débuts. Je ne sais pas à quel point les bénévoles vont assumer toutes ces conditions-là… Moi, ma crainte c’est qu’on perde le Dépôt Gamelin et j’aurais été pour l’option de statuquo. »
Il a aussi laissé entendre que les petits profits que les bénévoles font avec cela sont redistribués dans la communauté, notamment à la Soupe communautaire ou envers d’autres organismes qui aident les gens dans le besoin. « Le Dépôt Gamelin, ce n’est pas un organisme comme le hockey mineur, comme les Lumberjacks, ce sont des bénévoles qui font ça de bonne foi, pour rendre service. Je veux juste m’assurer qu’on ne voit pas leur fermeture », conclut M. Lemaire.
Le conseiller Martin Lanoix, pour sa part, suggère de peut-être demander les états financiers et les preuves et de ramener le sujet dans une autre réunion.
Prenant la parole, le conseil Lauzon a dit appuyer et partager les inquiétudes de M. Lemaire, mais croit toutefois qu’il est possible de guider l’organisme et de l’appuyer afin qu’il essaie de répondre aux exigences demandées par la résolution. « Je crois que la recommandation ici est un juste milieu : nous ne voulons pas charger de loyer du tout, mais nous voulons que ça soit fait de manière qu’ils sont chez nous et peuvent continuer à opérer comme ils le font. »
Les pensées du conseiller Nicolas Picard se dirigent dans une autre direction, car pour lui un centre récréatif est un lieu de rencontres pour pratiquer des sports et faire diverses activités. « Je sais que ça fait longtemps que c’est comme cela, mais parfois c’est bien de faire du changement. Je pense que nous pourrions réévaluer l’endroit où le Dépôt Gamelin est situé et essayer de trouver un autre endroit pour les opérations, en ville, soit dans un autre organisme sans but lucratif ou bien un organisme privé. »
« Il y a quelques années, nous avions reçu une lettre d’un membre de la communauté qui désirait voir un terrain de squash au Centre récréatif Claude-Larose, et je crois que ce local avait été conçu initialement pour la pratique de ce sport. Je pense juste qu’en général, le centre récréatif devrait être utilisé pour des affaires qui sont reliées aux sports et aux activités de loisirs. Ce que j’entends souvent dans nos réunions du comité de parcs et loisirs c’est que le personnel manque d’espace et de rangement à cause de tous les différents organismes qui occupent l’espace là-bas », conclut M. Picard.
De son côté, le conseiller Gaëtan Baillargeon est d’avis que la fermeture d’une telle organisation est hors de question et, étrangement, Nicolas Picard lui enlève les mots de la bouche. « Je pense qu’il a volé mes notes », dit-il en riant. « Je crois que nous devons les aider à trouver un endroit où ça serait plus approprié pour leurs opérations. Il y a beaucoup de marches à monter aussi pour les personnes âgées et c’est important d’aider la communauté comme ces bénévoles le font, mais c’est aussi important de se protéger en cas d’accident. »
Le maire Sigouin a pris la parole à son tour pour expliquer que ce type de démarches a été fait dans le passé, mais que le problème reste toujours la gratuité de l’espace locatif.
Le tour de table s’est complété avec la conseillère Josée Vachon qui voulait réitérer que l’objectif de la résolution n’est pas dans le but de voir la fermeture du Dépôt Gamelin, mais bien de le ramener au même titre que tous les autres organismes. « Pour qu’on puisse suivre nos politiques, aussi. Et puis, s’ils ont besoin d’aide pour devenir un organisme sans but lucratif ou avec la comptabilité, hé bien il y a des ressources pour cela. »
L’adoption de la résolution s’est avérée plus ardue que la majorité des décisions des élus municipaux. Les propositions s’enchainaient les unes après les autres. En conclusion, Roger Sigouin s’est engagé personnellement à rencontrer les membres de l’organisation composée de bénévoles du Dépôt Gamelin et a invité les conseillers Lemaire et Picard à le joindre. « Nous allons discuter et voir ce que nous pouvons faire et, entretemps, peut-être essayer de trouver une place pour eux autres. J’en ai une en tête, mais je ne la dirai pas toute de suite. »
La résolution a donc été différée et rapportée à la prochaine réunion du conseil.
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