le Samedi 2 novembre 2024
le Vendredi 18 octobre 2024 10:07 | mis à jour le 18 octobre 2024 10:08 Politique

Feuilleton de la Colline : Justin Trudeau déstabilisé et ingérence étrangère

Le premier ministre se trouve de plus en plus en mauvaise posture après qu’une lettre circule dans son caucus afin de demander son départ en tant que chef du Parti libéral du Canada. — Photo : Inès Lombardo – Francopresse
Le premier ministre se trouve de plus en plus en mauvaise posture après qu’une lettre circule dans son caucus afin de demander son départ en tant que chef du Parti libéral du Canada.
Photo : Inès Lombardo – Francopresse
Cette semaine sur la Colline : des députés libéraux réclament le départ de Justin Trudeau, ce dernier fait des révélations chocs en commission d’enquête sur l’ingérence étrangère, la tension entre le Canada et l’Inde augmente d’un cran et une francophone prendra la direction de CBC/Radio-Canada.
Feuilleton de la Colline : Justin Trudeau déstabilisé et ingérence étrangère
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FRANCOPHONIE

  • Une francophone à la tête de CBC/Radio-Canada

Marie-Philippe Bouchard, actuelle PDG de TV5 Québec Canada, prendra les rênes de la société d’État en janvier, à la fin du mandat de Catherine Tait. L’information, dévoilée mardi par Le Devoir, n’a toutefois pas encore été confirmée par Patrimoine canadien.

La prochaine PDG de CBC/Radio-Canada serait Marie-Philippe Bouchard, actuelle PDG de TV5 Québec Canada. 

Photos : Courtoisie TV5 Québec Canada

Pourquoi ça compte : Une francophone originaire du Québec à la tête de CBC/Radio-Canada et l’expérience de Marie-Philippe Bouchard laisse espérer que la voix et les préoccupations de la minorité linguistique seront entendues et prises en compte. Aussi, dans un contexte préélectoral, elle devra défendre la société d’État face à la promesse de Pierre Poilievre, qui assure depuis plusieurs années qu’il «définancera» la CBC s’il devient premier ministre.

Ce qu’ils disent : Pierre Poilievre a cependant mentionné dans le passé qu’il maintiendrait Radio-Canada, pour «préserver une petite partie pour les minorités de langue française, les minorités linguistiques, parce que, franchement, elles n’obtiendront pas de services d’information sur le marché».

À lire : «Presque impossible» de sabrer le financement de CBC sans nuire à Radio-Canada en milieu minoritaire

CANADA

  • Justin Trudeau aurait les noms de conservateurs impliqués dans l’ingérence étrangère

Le premier ministre a affirmé mercredi, devant la commission d’enquête sur l’ingérence étrangère, qu’il détenait des noms de candidats et de députés conservateurs canadiens qui seraient impliqués dans l’ingérence étrangère ou qui risque de l’être».  Il a aussi indiqué que des parlementaires et candidats d’autres partis ont également été visés.

Le chef conservateur refuse d’obtenir les codes de sécurité nécessaires pour obtenir les renseignements sur les parlementaires conservateurs concernés par les révélations de Justin Trudeau. 

Photo : Inès Lombardo – Francopresse

À la base : La juge Marie-Josée Hogue mène la commission chargée d’examiner «l’ingérence de la Chine, de la Russie et d’autres acteurs» étrangers dans les processus électoraux canadiens. Le premier ministre a témoigné lors de la dernière journée d’audience. Le rapport final est attendu avant le 31 décembre 2024.

Qui est concerné : Justin Trudeau a chargé le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) d’avertir Pierre Poilievre pour que ce dernier ait accès à ces informations et prenne des dispositions pour protéger son parti. Mais pour avoir ces informations, le chef conservateur doit obtenir la cote de sécurité nécessaire, ce qu’il refuse depuis plusieurs mois.

Ce qu’ils disent : Le premier ministre considère que c’est un «manque de gros bon sens» de la part de son adversaire. Pierre Poilievre a qualifié de «mensonges» les déclarations de Justin Trudeau sur le réseau social X.

À lire : L’ingérence électorale étrangère : il est temps de prendre la menace au sérieux

  • Rébellion contre Justin Trudeau au caucus libéral

Sean Casey, député de Charlottetown, à l’Île-du-Prince-Édouard, a exprimé publiquement son souhait que Justin Trudeau quitte son poste de chef du Parti libéral du Canada (PLC).

Pourquoi est-ce important : Cette sortie, faite mardi lors de l’émission Power & Politics, sur les ondes de CBC News, ajoute à la démarche d’une partie du PLC. Une lettre endossée par une vingtaine de députés, dont les noms sont toujours inconnus à l’heure d’écrire ces lignes, circulerait pour demander au chef de penser à quitter son poste, selon des informations rapportées par des médias samedi dernier.

En outre, Radio-Canada révélait jeudi matin que quatre ministres du gouvernement Trudeau ne se représenteraient pas aux prochaines élections : le Franco-Manitobain Dan Vandal (Affaires du Nord), Marie-Claude Bibeau (Revenu national), Carla Qualtrough (Sports) et Filomena Tassi (Développement économique pour le Sud de l’Ontario).

L’article assure aussi que ces quatre noms seront écartés du Cabinet lors d’un remaniement qui s’annonce très prochainement.

Ce qu’ils disent : Sean Casey a assuré à CBC que «le message que je reçois très clairement et de plus en plus fortement [de mes électeurs], c’est qu’il est temps qu’il parte, et je suis d’accord».

  • L’inflation en baisse

L’indice des prix à la consommation (IPC) a connu une hausse de 1,6 % depuis septembre 2023, a annoncé Statistique Canada mardi. L’augmentation du cout des aliments est la principale source de l’augmentation tandis que le cout de l’énergie a reculé en un an.

En détails : Si l’inflation est en baisse par rapport à la hausse de 2,0 % observée en aout, «il s’agit de la plus faible progression annuelle enregistrée depuis février 2021 (+1,1 %)».

Même si certains secteurs, comme les biens durables, ont vu leurs prix se stabiliser ou diminuer, la pression demeure forte pour les ménages canadiens. Depuis septembre 2021, l’IPC a grimpé de 12,7 %.

Qui est affecté : Cette hausse a un impact significatif. Selon l’agence fédérale, elle peut accroitre le stress financier, particulièrement pour les ménages à revenu fixe ou ceux déjà en difficulté économique.

Les Mères Mohawks devant la Cour suprême du Canada pour lui demander d’intervenir dans la réintégration d’un panel d’experts chargé de rechercher les sépultures anonymes de victimes d’expérimentations médicales à l’ancien hôpital Royal-Victoria de Montréal. «Nous n’arrêterons jamais de chercher nos enfants», a lancé l’une d’entre elles. 

Photo : Inès Lombardo – Francopresse
  • Tombes anonymes d’enfants : une requête des Mères mohawks à la Cour suprême

Les Mères mohawks et leurs alliées étaient devant la Cour suprême du Canada mardi pour lui demander d’intervenir dans la protection des sépultures anonymes d’enfants autochtones et allochtones enterrées clandestinement sur les terres kanien’kehà:ka/ rotiononhsión:ni, aujourd’hui occupées par l’Université McGill.

Ce groupe se heurte au refus de l’établissement et de la Sûreté du Québec d’accéder à ces terres.

L’enjeu : Une requête a été déposée mardi devant la Cour suprême du Canada pour garantir que la recherche des sépultures anonymes des enfants autochtones et allochtones victimes d’expérimentations médicales à l’ancien hôpital Royal-Victoria de Montréal soit effectuée sous la supervision d’un panel d’experts en archéologie, sélectionné en partenariat avec McGill et la Société québécoise des infrastructures (SQI) en avril 2023.

Ce panel, qui avait été licencié par l’Université et la SQI durant l’été 2023, a vu sa réintégration ordonnée par la Cour supérieure du Québec, mais cette décision a ensuite été annulée par la Cour d’appel du Québec. Les Mères mohawks se tournent vers la Cour suprême dans l’espoir d’infirmer la dernière décision.

INTERNATIONAL

  • Le Canada et l’Inde au bord de la crise

Lundi, Affaires mondiales Canada a expulsé six diplomates indiens, le temps d’enquêter sur leur rôle dans le transfert d’informations visant des Canadiens, conduisant notamment à l’assassinat d’un leadeur sikh  en Colombie-Britannique l’été dernier, Hardeep Singh Nijjar.

Justin Trudeau a affirmé en point presse lundi que l’Inde est une «démocratie importante». «Aucun de nous ne souhaite être dans cette situation. Ce n’est pas un choix du gouvernement canadien de créer un froid dans les relations entre le Canada et l’Inde.»

Photo : Inès Lombardo – Francopresse

Le gouvernement indien affirme qu’il n’a pas reçu de preuves concernant les accusations portées par le Canada sur le rôle de l’Inde.

Pourquoi c’est important : Cette situation fait croitre les tensions existantes entre les deux pays, avec des conséquences sur les relations diplomatiques et commerciales.

Ce qu’ils disent : En conférence de presse lundi, le premier ministre, Justin Trudeau, a paru particulièrement déstabilisé sur le sujet. «Je crois que l’Inde a fait une erreur monumentale en choisissant d’utiliser leurs diplomates et le crime organisé pour attaquer les Canadiens, pour venir faire sentir les Canadiens pas en sécurité ici chez eux. C’est inacceptable.»

«L’Inde est une démocratie importante. C’est un pays avec lequel nous entretenons des liens historiques profonds entre les peuples et les entreprises, à une époque où l’instabilité géopolitique oblige les démocraties à se serrer les coudes», a-t-il ajouté.