Les municipalités de l’Ontario devront obtenir l’accord de la province pour construire des pistes cyclables qui réduisent les voies de circulation des véhicules, si le projet de loi que prévoit déposer le ministre des Transports, Prabmeet Sarkaria, est adopté.
Les villes devront «démontrer que les pistes cyclables proposées ne nuisent pas à la circulation automobile», et le gouvernement demandera aux municipalités des données sur les projets de pistes cyclables lancés au cours des cinq dernières années.
Le ministre Sarkaria en a fait l’annonce mardi dans un restaurant d’Etobicoke, sur la rue Bloor Ouest, à Toronto.
Cette rue est au centre du débat concernant les pistes cyclables à Toronto – et maintenant à travers la province.
Des résidents et des entrepreneurs à proximité sont nombreux à s’être opposés à des pistes cyclables protégées qui y ont été installées, en 2023, et le premier ministre Doug Ford, un résident d’Etobicoke, a récemment fait écho à leurs frustrations.
Le projet de loi du ministre Sarkaria devrait donner «le coup d’envoi» à la session d’automne de l’Assemblée législative de l’Ontario, qui doit débuter lundi prochain.
La décision finale d’accepter ou de refuser l’installation d’une piste cyclable reviendra au ministre des Transports, et non aux bureaucrates du ministère, a fait savoir Prabmeet Sarkaria.
Toronto semble être au centre de cette mesure du gouvernement de Doug Ford.
«Je ne suis pas favorable à la limitation des pouvoirs des villes», a toutefois déclaré la mairesse de Toronto, Olivia Chow, en réaction à l’annonce du ministre Sarkaria.
«Il est toujours préférable de travailler ensemble pour faire les choses correctement. Pour lutter contre la congestion et assurer la sécurité des gens sur les routes de la ville, nous avons besoin de tous les types de transport», a-t-elle indiqué, ajoutant que la province devrait se concentrer sur l’ouverture des différentes voies de transports en commun actuellement en chantier et qui accumulent les délais.
Limites de vitesse
Le projet de loi que déposera le ministre Sarkaria devrait comprendre plusieurs autres mesures visant à réduire les embouteillages et «simplifier la vie des automobilistes».
Il comprendra l’initiative d’augmentation de la limite de vitesse à 110 km/h «là où c’est sécuritaire» sur toutes les autoroutes de la série 400.
Quant aux autoroutes qui seront construites en Ontario à l’avenir, la province veut mettre en place une «norme de conception» pour permettre aux automobilistes de circuler «en toute sécurité à des vitesses supérieures à 120 km/h».
Cette mesure exclut toutes les autoroutes existantes et celles qui sont actuellement en chantier.
Nids-de-poule
Le ministre des Transports prévoit par ailleurs consulter les municipalités pour créer un fonds de prévention et de réparation des nids-de-poule qui sera ouvert pendant la saison de la construction de 2025.
Le gouvernement progressiste-conservateur propose également d’entériner le gel actuel des frais d’examens de conduite pour que toute augmentation future nécessite une modification législative.
«Le gel des augmentations de frais, qui devaient augmenter d’environ 4,5 % par an, permettra aux Ontariens d’économiser 72 millions de dollars au cours de cette décennie», selon la province.