Le député franco-ontarien Francis Drouin confirme que la francophonie et les dossiers connexes n’ont pas été «un symptôme du caucus» libéral qui s’est tenu juste avant la rentrée parlementaire. En revanche, «ça donne toujours une chance aux [députés francophones] de se rencontrer», affirme-t-il.
Après une discussion avec les ministres des Langues officielles, Randy Boissonnault, et de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marc Miller, Francis Drouin veut surtout «s’assurer qu’on a compris ce qu’on allait faire», soit avancer sur les dossiers plutôt que d’accorder trop de temps aux «crises qui agitent les bureaux de ministres».
Francis Drouin fait une référence à peine voilée à la controverse dont il a été le point de départ au printemps, après ses propos à l’endroit de témoins lors d’une réunion du Comité permanent des langues officielles.
Si les conservateurs spéculent sur le retour ou l’absence de Francis Drouin au Comité, l’élu ne semble pas s’en préoccuper.
Toujours des travaux en langues officielles
Du côté des autres partis, rien de concret ni de nouveau sur la francophonie n’est à l’agenda pour la rentrée parlementaire, à part les dossiers en cours.
Joël Godin, le député québécois à qui Pierre Poilievre a confié le dossier francophone au sein du Parti conservateur, assure qu’il souhaite mettre la pression sur la règlementation de la partie VII de la Loi sur les langues officielles «adoptée depuis un bout de temps maintenant».
Le règlement sur la partie VII
Le règlement sur la partie VII de la Loi sur les langues officielles, rédigé par le Conseil du Trésor, touche à l’application de la Loi en ce qui concerne l’obligation des institutions fédérales de faire la promotion de l’égalité du français et de l’anglais au sein de la société, autant le statut que l’usage.
Le porte-parole du Bloc québécois en matière de langues officielles, Mario Beaulieu, manifeste le même désir : «On continue avec la même approche, c’est-à-dire que tout ce qui est bon pour le Québec, on l’appuie. Ce qui est mauvais, on va voter contre.»
Il assure qu’une étude sur le continuum en éducation en français sera sur la table du Comité des langues officielles.
Une ambiance préélectorale
Le député québécois rappelle ce qui a été dit au caucus du Bloc la semaine dernière : la priorité d’Yves-François Blanchet n’est pas de faire tomber le gouvernement, mais de voter pour les intérêts du Québec. «Le caucus va évaluer ça à mesure que [la session] avance», garantit Mario Beaulieu.
Au premier jour de session le 16 septembre, la leadeure du gouvernement à la Chambre des communes, Karina Gould, a ouvert les hostilités en qualifiant Pierre Poilievre d’«imposteur», car il «ne dit jamais la vérité».
Elle a notamment assuré que, quelles que soient les menaces de motion de censure des conservateurs contre le gouvernement libéral minoritaire, son parti continuera de faire avancer les projets de loi en cours.
Sur les sept jours auxquels auront droit les partis d’opposition pendant la session qui s’amorce, cinq sont destinés au parti conservateur. C’est à cette occasion que Pierre Poilievre pourra déposer sa motion de censure sur la taxe carbone. Ce qu’il promet de faire depuis plusieurs semaines, notamment depuis que Jagmeet Singh, le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), a rompu son pacte avec le Parti libéral. Cette entente devait maintenir les libéraux au pouvoir au moins jusqu’en juin 2025.
Joël Godin affirme que la motion sera déposée lors d’une journée d’opposition, sans donner de date : «C’est le gouvernement qui est à l’agenda».
Sur la question, le nouveau chef de cabinet de Jagmeet Singh, Jonathan Gauvin, affirme que les députés du NPD «n’excluent aucune option» quant à leur vote sur une prochaine motion de censure qui serait déposée par les conservateurs.