le Vendredi 4 octobre 2024
le Lundi 23 septembre 2024 15:37 | mis à jour le 23 septembre 2024 15:38 Actualités

Peu de francophonie et beaucoup d’élections au menu des partis fédéraux

Les caucus des partis fédéraux se sont tenus la semaine précédant l’ouverture de la session parlementaire, le 16 septembre. — Photo : Inès Lombardo – Francopresse
Les caucus des partis fédéraux se sont tenus la semaine précédant l’ouverture de la session parlementaire, le 16 septembre.
Photo : Inès Lombardo – Francopresse
Le principal enjeu de la rentrée au Parlement est de savoir si le Parti conservateur va parvenir à faire tomber le gouvernement libéral, et quand. C’est pourquoi les partis politiques fédéraux ont relégué la francophonie au second plan de leurs caucus, qui se sont tenus la semaine dernière, jusqu’à dimanche.
Peu de francophonie et beaucoup d’élections au menu des partis fédéraux
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Le député franco-ontarien Francis Drouin confirme que la francophonie et les dossiers connexes n’ont pas été «un symptôme du caucus» libéral qui s’est tenu juste avant la rentrée parlementaire. En revanche, «ça donne toujours une chance aux [députés francophones] de se rencontrer», affirme-t-il. 

Après une discussion avec les ministres des Langues officielles, Randy Boissonnault, et de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marc Miller, Francis Drouin veut surtout «s’assurer qu’on a compris ce qu’on allait faire», soit avancer sur les dossiers plutôt que d’accorder trop de temps aux «crises qui agitent les bureaux de ministres». 

Francis Drouin fait une référence à peine voilée à la controverse dont il a été le point de départ au printemps, après ses propos à l’endroit de témoins lors d’une réunion du Comité permanent des langues officielles. 

Si les conservateurs spéculent sur le retour ou l’absence de Francis Drouin au Comité, l’élu ne semble pas s’en préoccuper. 

«À ce que je sache, je suis encore là, rappelle-t-il, légèrement agacé. Je contesterais la volonté de certains collègues membres du Comité des langues officielles à continuer à parler de moi. Je ne vois pas comment cela va servir la situation minoritaire dans le pays. Je ne suis pas à Ottawa pour me représenter [mais] pour représenter mes concitoyens. Je n’ai pas un chat qui me parle de ça chez nous.» 

Toujours des travaux en langues officielles 

Du côté des autres partis, rien de concret ni de nouveau sur la francophonie n’est à l’agenda pour la rentrée parlementaire, à part les dossiers en cours. 

Joël Godin, le député québécois à qui Pierre Poilievre a confié le dossier francophone au sein du Parti conservateur, assure qu’il souhaite mettre la pression sur la règlementation de la partie VII de la Loi sur les langues officielles «adoptée depuis un bout de temps maintenant». 

Le règlement sur la partie VII 

Le règlement sur la partie VII de la Loi sur les langues officielles, rédigé par le Conseil du Trésor, touche à l’application de la Loi en ce qui concerne l’obligation des institutions fédérales de faire la promotion de l’égalité du français et de l’anglais au sein de la société, autant le statut que l’usage. 

Le porte-parole du Bloc québécois en matière de langues officielles, Mario Beaulieu, manifeste le même désir : «On continue avec la même approche, c’est-à-dire que tout ce qui est bon pour le Québec, on l’appuie. Ce qui est mauvais, on va voter contre.» 

Il assure qu’une étude sur le continuum en éducation en français sera sur la table du Comité des langues officielles. 

Une ambiance préélectorale 

Le député québécois rappelle ce qui a été dit au caucus du Bloc la semaine dernière : la priorité d’Yves-François Blanchet n’est pas de faire tomber le gouvernement, mais de voter pour les intérêts du Québec. «Le caucus va évaluer ça à mesure que [la session] avance», garantit Mario Beaulieu. 

Au premier jour de session le 16 septembre, la leadeure du gouvernement à la Chambre des communes, Karina Gould, a ouvert les hostilités en qualifiant Pierre Poilievre d’«imposteur», car il «ne dit jamais la vérité». 

Elle a notamment assuré que, quelles que soient les menaces de motion de censure des conservateurs contre le gouvernement libéral minoritaire, son parti continuera de faire avancer les projets de loi en cours. 

Sur les sept jours auxquels auront droit les partis d’opposition pendant la session qui s’amorce, cinq sont destinés au parti conservateur. C’est à cette occasion que Pierre Poilievre pourra déposer sa motion de censure sur la taxe carbone. Ce qu’il promet de faire depuis plusieurs semaines, notamment depuis que Jagmeet Singh, le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), a rompu son pacte avec le Parti libéral. Cette entente devait maintenir les libéraux au pouvoir au moins jusqu’en juin 2025. 

Joël Godin affirme que la motion sera déposée lors d’une journée d’opposition, sans donner de date : «C’est le gouvernement qui est à l’agenda». 

«Il y a sept journées d’opposition. On va donner les jours d’opposition dans le processus normal, comme on l’a fait d’habitude», a confirmé Karina Gould en conférence de presse lundi. 

Sur la question, le nouveau chef de cabinet de Jagmeet Singh, Jonathan Gauvin, affirme que les députés du NPD «n’excluent aucune option» quant à leur vote sur une prochaine motion de censure qui serait déposée par les conservateurs.