Papa Mountaga Diagne
Un disciple de la confrérie mouride, Papa Mountaga Diagne voit dans cette célébration plus qu’un simple évènement religieux. Elle symbolise l’ouverture d’esprit et la reconnaissance de la diversité culturelle et religieuse au sein de l’institution. « En tant que talibé mouride, je suis profondément reconnaissant de voir une activité aussi spirituellement significative que le Maouloud être célébré ici », a-t-il déclaré avec fierté.
Originaire du Sénégal, il est au Canada depuis janvier 2021 et il est titulaire d’un baccalauréat en gestion. Il voit dans l’initiative des organisateurs une opportunité de renforcer les liens entre les membres de la communauté musulmane. Il s’agit également d’un moment qui permet à d’autres de découvrir les enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba, le fondateur du mouridisme.
Pour Papa, le Maouloud représente un moment sacré, un temps de communion et de renouvèlement de sa foi. Ce moment permet aussi de méditer sur ses qualités, telles que la patience, l’humilité, la générosité et la piété, des vertus que chaque croyant aspire à incarner au quotidien.
M. Diagne souligne également le rôle clé de Cheikh Ahmadou Bamba dans la transmission de cette tradition spirituelle.
Pour Papa Mountaga, la commémoration de la naissance du Prophète va au-delà d’une simple tradition ; c’est un moyen de renforcer son engagement et d’approfondir sa compréhension des valeurs de paix, de justice et de dévotion qui caractérisent la mission du Prophète.
Le Maouloud est aussi pour lui une période de prière intense et de gratitude. Il considère ce moment comme une opportunité pour les fidèles de se reconnecter avec l’héritage prophétique à travers la prière, mais aussi par des actes de bienveillance et de service à l’humanité, conformément aux enseignements du guide de sa confrérie.
La confrérie mouride a joué un rôle crucial dans l’histoire politique et sociale du Sénégal, notamment pendant la colonisation.
Magatte Diop
Les disciples tijanes, ou tidjanes, font partie de la confrérie soufie Tijaniyya, fondée par le Cheikh Ahmad Tijani au XVIIIe siècle en Afrique de l’Ouest. Cette confrérie est l’une des plus importantes dans le monde musulman, en particulier en Afrique, où elle a une forte influence.
L’un des organisateurs de l’évènement, Magatte Diop, est un disciple tidjane originaire de la région de Saint-Louis, située au nord de Dakar, la capitale sénégalaise. Il a une perspective similaire à celle de Papa et pour lui, cette célébration à Hearst est une mission accomplie.
Magatte fait partie des diplômés de la cohorte de 2024 en psychologie à l’Université de Hearst. Âgé de 25 ans, après avoir obtenu son diplôme de fin d’études secondaires en 2018 et trois ans d’études en philosophie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, M. Diop a décidé de venir poursuivre ses études au Canada en décembre 2021.
Bien qu’éloignée de Tivaouane, la ville où cette célébration est traditionnellement fêtée, il se réjouit de pouvoir perpétuer cette tradition en terre étrangère.
Dans la confrérie Tijaniyya, le Wird Tidjane est considéré comme une pratique fondamentale qui marque l’engagement d’un disciple envers les enseignements de Cheikh Ahmad Tijani.
Il considère le Gamou comme une occasion de revisiter l’oeuvre de ce grand homme, notamment à travers son ouvrage Xillasou Zahab, expression en wolof signifiant la robe d’or.
Cette expression évoque souvent un symbole de dévotion et de spiritualité. Dans le contexte tijane, elle peut faire référence à un état élevé de spiritualité ou à une bénédiction particulière accordée à ceux qui s’engagent sincèrement dans leur cheminement religieux.
Il souligne également que cette tradition, particulièrement forte au Sénégal, transcende les distinctions confrériques et unit les musulmans dans un même objectif.
M. Diop décrit la célébration du Maouloud comme une nuit d’enseignement et de prière. Pour lui, cette soirée est l’occasion d’approfondir sa compréhension des qualités morales et des vertus coraniques.
Les tidjanes se concentrent davantage sur la spiritualité individuelle et l’intercession, tandis que les mourides mettent l’accent sur le travail et l’autonomie.
Au-delà de la religion, les deux hommes s’entendent pour dire qu’il s’agit d’un moment de ressourcement spirituel et de renforcement des liens communautaires. Aux disciples de chacune des confréries, la célébration a offert une plateforme pour exprimer leur foi, honorer le Prophète Muhammad et revivre les enseignements de leurs guides spirituels respectifs. Ils ont tous une même quête : paix, justice et proximité avec Dieu et leur modèle commun.
Le Nord vous tient au courant de ce qui se passe dans votre communauté !
Soyez les premiers informés de nos nouveauté, nos concours, nos podcasts et plus encore !