La médaille de l’Ordre de la Pléiade est remise à un individu qui contribue à l’épanouissement de la langue française en Ontario. Ce sont les parlementaires des différents partis politiques qui choisissent les nouveaux chevaliers et ceux-ci sont annoncés par l’Assemblée parlementaire de la francophonie. Deux personnes de Hearst, Claire Forcier et Donald Lemaire, ont eu l’agréable surprise d’être parmi les six récipiendaires cette année. Croyant à un canular, Claire Forcier n’a même pas répondu lorsqu’elle a reçu l’appel des membres du comité de sélection. Sa curiosité a été piquée et elle a tout de même rappelé au numéro indiqué. « Quand la personne au bout de la ligne m’a dit que j’avais été choisie pour recevoir la médaille de l’Ordre de la Pléiade, je lui dis : “ bien pourquoi ? Je n’ai rien fait pour mériter ça ” ! » Au contraire, ce sont toutes les petites choses que Mme Forcier a accomplies au cours de sa vie qui lui ont rapporté ce titre. Plus récemment, elle a reçu la Lettre H décernée par l’École secondaire catholique de Hearst. Selon elle, c’était pour le summum des honneurs.
« On m’a ensuite demandé de rédiger une courte biographie et j’ai trouvé cela pénible parce que ce n’est pas facile de résumer 72 ans de vie en 250 mots », raconte-t-elle. C’est l’équipe des Médias de l’épinette noire qui a soumis son nom ; le questionnaire qui devait être rempli était long et très précis. Les membres du comité de sélection ont fait de plus amples recherches par la suite afin de choisir les meilleurs candidats. Malgré la surprise de cette nomination, Donald Lemaire, de son côté, était conscient que quelqu’un avait fait de la recherche à son sujet avant la pandémie, mais ne croyait pas à une telle conclusion. « Après un peu de réflexion, je me suis réjoui de voir que j’avais été choisi pour recevoir la médaille de l’Ordre de la Pléiade. » Comme Claire, M. Lemaire voit ses accomplissements comme une panoplie de choses qu’il a faites au cours de sa vie. « Depuis 1970, il n’y a pas une année que je n’ai pas servi sur un comité quelconque.
Beaucoup de ce travail-là s’est fait dans l’éducation. J’ai fait trois mandats, donc neuf années pour le Conseil d’éducation, à vocation anglais-français à l’époque, à titre de conseiller et par la suite président », racontet-il. L’association lui avait même demandé de siéger au comité de réponse du livre blanc de l’Ontario en 1984-85. M. Lemaire a été nommé par Claudia Leboeuf qui était directrice du Rassemblement des intervenants francophones en santé et service social de l’Ontario, un organisme dont il a fait partie du conseil d’administration pendant cinq ans. Il est aussi membre du Club Rotary de Hearst depuis 23 ans et il s’implique dans des collectes de fonds pour l’Université de Hearst. « En 77, on avait commencé un fonds des anciens et des anciennes pour donner des bourses, et après ça il y a eu le fonds fiduciaire dans lequel le gouvernement jumelait tout ce qu’on pouvait aller chercher comme fonds. Ça a duré quelques années et à la fin nous étions rendus à 2 millions de dollars pour remettre en bourses à l’Université », dit M. Lemaire. En 2004, ils ont créé la Fondation de l’Université de Hearst, une entreprise sans but lucratif entièrement autonome, gérée par son propre conseil d’administration et dont M. Lemaire est le président depuis sa création.
Les deux récipiendaires devaient se rendre à Queen’s Park, à Toronto, pour recevoir leur médaille et ils avaient droit à cinq invités. À chaque table se retrouvait un député ainsi que d’autres personnes avec qui il était possible de faire connaissance. Ils ont également profité d’une tournée de l’édifice de l’Assemblée législative, et même assisté à la déposition de pétitions en Chambre. Présentés à différents députés, ils ont pu rencontrer différents chefs de partis politiques ainsi que le président de la Chambre des communes. M. Lemaire et Mme Forcier ont entendu à plusieurs reprises qu’il était surprenant de voir deux personnes de la même petite communauté francophone devenir chevaliers au même moment. Leur prix leur a été remis par la lieutenantegouverneure de l’Ontario, Elizabeth Dowdeswell, lors de la soirée.