Le Conseil scolaire public du Nord-Est a tendu la main au Conseil scolaire catholique de district des Grandes Rivières pour, entre autres, le partage du système d’autobus, mais il semble que le catholique ne veut rien savoir de travailler avec le public.
Depuis quelques années, les différents conseils scolaires de la province sont aux prises avec une pénurie de conducteurs d’autobus. Il en va de même pour les conseils du nord-est qui peinent toujours à effectuer leurs trajets d’autobus.
« C’est une réalité, il ne faut pas s’en cacher, les autobus à Hearst, surtout l’année dernière, paraissent très mal », avoue Denis Labelle, président du Conseil scolaire public du Nord-Est (CSPNE). « Il y avait une pénurie de conducteurs d’autobus, c’est moins la situation en ce moment. »
La question que plusieurs se posent, c’est à savoir si les différents conseils scolaires œuvrant dans une région distincte ne pourraient pas combiner leurs routes d’autobus, ce qui réduirait à la fois le nombre de conducteurs nécessaires et le nombre d’autobus en circulation dans les quartiers.
À cela, le haut placé du CSPNE raconte que son conseil se retrouve à l’intérieur d’un consortium de transport qui regroupe trois des quatre conseils scolaires de la région. Le CSPNE, conseil francophone, ainsi que les deux conseils anglophones : District School Board Ontario North East et le Northeastern Catholic District School Board. Le grand manquant dans cette affaire est le Conseil scolaire catholique de district des Grandes Rivières (CSCDGR).
« L’objectif, c’est toujours de maximiser les services disponibles et travailler ensemble », raconte M. Labelle. « Nous travaillons étroitement avec nos fournisseurs de transports afin de minimiser la pénurie de chauffeurs. »
Si le but est bel et bien ce que prétend le président du CSPNE, pourquoi ne pas intégrer le CSCDGR dans le consortium ? Une question à laquelle M. Labelle détient déjà une réponse. « Nous avons fait la démarche avec le Conseil des Grandes Rivières à ce sujet-là », déclare-t-il. « Il n’y a aucun intérêt à ce moment [de la part du CSCDGR] de rentrer dans le groupe du consortium, ce qui pallierait, quant à moi, la pénurie de chauffeurs et en même temps, il y aurait une meilleure coordination. »
Selon le patron du CSPNE, c’est redondant de devoir faire l’usage de deux autobus francophones sur une même rue alors qu’un seul transport pourrait combler la demande. Il ajoute aussi les couts rattachés à la division des tâches.
D’après lui, si un partenariat venait à exister, il y aurait une possibilité d’économiser de l’argent pour chaque conseil.
Partage d’établissement
Un autre partenariat que le CSPNE a mis de l’avant dans ce projet était la possibilité d’un partage d’établissements scolaires avec le CSCDGR pour sa population étudiante du secondaire. Ce ne serait pas la première expérience de ce genre d’exercice entre les deux conseils. À Iroquois Falls, l’École secondaire Alliance accueille à la fois des étudiants du conseil catholique et du public dans des classes séparées.
« On aurait espéré avoir ce genre de collaboration avec Grandes Rivières, pour Hearst, mais malheureusement ils ne sont pas parés à ce moment », raconte Denis Labelle.
Ils disent qu’il y a un moratoire en 1997, qui aurait été approuvé, qui précise qu’on ne pouvait pas fermer d’école. Donc le moment n’était pas propice pour envisager cette collaboration. »
Le président s’explique mal ce raisonnement, car selon lui, aucune école du CSCDGR ne serait obligée de fermer ses portes. Ayant déjà une collaboration fonctionnelle à Iroquois Falls, il ne voit pas pourquoi le même système ne serait pas utilisé à Hearst.
« Pour nous autres, c’est une étape de franchie et nous allons maintenant passer à la prochaine », explique-t-il. « Nous allons voir le ministère de l’Éducation de l’Ontario pour leur dire qu’on a démontré un effort d’essayer de travailler en collaboration et que maintenant, nous avons besoin d’argent pour répondre aux besoins de nos élèves. »
Expropriation, entente et poursuite
Le CSPNE finalise un projet d’expropriation pour répondre aux attentes et besoins de la communauté scolaire de l’école Passeport Jeunesse. L’école ajoute à sa propriété le terrain adjacent à sa cour de récréation.
« Maintenant, ce terrain est intégré à la cour d’école des élèves et l’usage de l’édifice [des scouts] demeure à être déterminé, selon les besoins de l’école », informe le président du CSPNE.
Concernant l’entente de cohabitation avec la Place des Arts et le Conseil des Arts, celle-ci présente des incertitudes du côté des deux camps.
« Quant à moi, il est tout à fait normal que l’entente soit interprétée de façon différente de part et d’autre », indique M. Labelle.
« Il est évident pour nous autres que les deux entités doivent s’entendre, et il faut clarifier et confirmer certains éléments du bail pour entretenir un partenariat positif et bienveillant pour la communauté scolaire et aussi élargir celle de Passeport Jeunesse. »
Et puis, le CSPNE prévoit avoir recours à des mesures judiciaires pour faire valoir les droits de sa population étudiante, précisément les droits à un lieu propice à l’apprentissage. Dans plusieurs de ces cas, les « écoles » du conseil sont considérées comme des établissements de seconde classe, comme à Parry Sound où les classes se retrouvent à l’intérieur d’un centre commercial. « On a le droit de revendiquer le droit des francophones, on n’en veut pas plus que les anglophones », déplore Denis Labelle. « On veut justes êtres égaux, avoir des services pour la francophonie. »