Depuis le 13 décembre 2022, il n’y a officiellement plus de services vétérinaires à Hearst. Les membres du comité de services vétérinaires de Hearst sont à élaborer une stratégie afin d’attirer un nouveau spécialiste pour animaux dans la clinique locale, mais la tâche s’annonce ardue puisque les vétérinaires sont rares au Canada.
Depuis près de 20 ans, le Dr Ram Ramkumar utilisait les locaux de la clinique vétérinaire locale une journée par semaine. Ce vétérinaire et sa femme, qui ont leur clinique à Kapuskasing, assuraient la couverture médicale pour les animaux de Cochrane à Longlac, mais ce couple se dirige vers la retraite dans les deux prochaines années.
Le comité vétérinaire local, avec à sa tête la présidente Jessy Lemieux, travaille sur un plan de séduction pour attirer un vétérinaire à Hearst. « Notre but est de sensibiliser la population et les élus à l’impact de l’absence de services de santé animale dans notre communauté en mettant sur pied une campagne de recrutement avec un incitatif financier pour augmenter nos chances de succès », explique la présidente.
Dans le meilleur des mondes, l’équipe locale aimerait trouver un vétérinaire pour occuper la clinique locale, mais elle demeure réaliste. « Il y a tellement de compétition que nous devons travailler main dans la main avec les autres communautés de Cochrane à Longlac pour trouver quelqu’un le plus vite possible. »
Une fois la clinique de Kapuskasing fermée, les propriétaires d’animaux devront se tourner vers Timmins. « Les cliniques vétérinaires à Timmins sont à pleine capacité et refusent de prendre de nouveaux patients », déplore Mme Lemieux.
Le comité souhaite également sensibiliser la population sur les conséquences à long terme. « Ce ne sont pas seulement les animaux de compagnie. Les fermes et entreprises agricoles ont besoin des services d’un vétérinaire pour assurer leur survie. Les gouvernements n’arrêtent pas d’encourager le retour à la terre ; ça ne se fera pas avec des animaux dans notre région si on ne trouve pas une solution. »
L’absence de services vétérinaires pourrait également être critique lorsque viendra le temps d’attirer de la main-d’œuvre. « Actuellement, on fait des campagnes pour vanter le Nord de l’Ontario dans le but d’encourager les gens à venir s’y établir. Pour plusieurs personnes pouvant être intéressée à venir s’installer ici et qui sont propriétaires d’animaux risquent clairement de changer d’idée et ainsi nuire à cette initiative. »
Le comité de services vétérinaires de Hearst est à ses débuts pour cette initiative, et il est à espérer que la population s’engage dans ce mouvement. La population est invitée à la prochaine rencontre qui aura lieu à la salle du Tournoi des deux glaces le mercredi 8 mars à 19 h pour expliquer le projet, connaitre les personnes intéressées à y participer et aussi entendre les idées potentielles.
La Ville de Hearst avait, le 31 juillet 2018, adopté une résolution pour mettre fin à la représentation du conseil sur le comité de services vétérinaires de Hearst. Le comité a rencontré le conseil municipal en délégation pour que cette décision soit réétudiée. Le maire de Hearst, Roger Sigouin, a mentionné lors de sa dernière entrevue à l’Info sous la loupe sur les ondes de CINN 91,1 qu’un élu sera assigné prochainement pour siéger au comité.
Plusieurs idées sont actuellement sur la table, comme le recrutement à l’international. « Encore dernièrement, un vétérinaire de l’Ukraine a ouvert une pratique en Colombie-Britannique, donc on n’écarte aucune idée », assure Jessy Lemieux.
La campagne de recrutement peut déjà compter sur les installations locales. « On sait que le bail avec le propriétaire de la bâtisse est bon jusqu’en 2025 et entièrement payé par le gouvernement de l’Ontario.
Notre communauté a beaucoup à offrir, mais dans le but d’assurer la réussite de la campagne, on propose d’offrir un incitatif financier au vétérinaire qui viendra s’installer à Hearst. Pour l’instant, aucun montant minimum n’a été établi, mais on veut faire une levée de fonds. »
Les bénévoles qui se sont lancés dans cette aventure ont vraiment à cœur le bien-être des animaux, mais aussi le développement économique de Hearst et de la région. L’équipe aimerait pouvoir compter sur une personne rémunérée pour accomplir des recherches et mettre en place un plan d’action sérieux et efficace.
Elle tentera de mettre la main sur une subvention qui permettrait l’embauche d’un chargé de projet.