le Mercredi 16 octobre 2024
le Vendredi 10 février 2023 16:43 | mis à jour le 19 août 2024 20:42 Actualités

Fromagerie St-Albert : la force de se relever d’un incendie

Fromagerie St-Albert : la force de se relever d’un incendie
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Le 3 février 2013, la fromagerie St-Albert était ravagée par les flammes. Dix ans plus tard, le nom du fromage cheddar de lEst ontarien est toujours reconnu partout à travers la région et plus loin encore.

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Charles Fontaine – IJL – Réseau.Presse –Le Droit

La coopérative située dans la municipalité de La Nation a passé à travers toutes les épreuves pour renaître de ses cendres. « Le défi, c’est que lorsque tu ne planifies pas de passer au feu, tu n’as pas de plan, se rappelle le directeur général Éric Lafontaine. Tu planifies juste à améliorer ce que tu as. C’est un cheminement assez long et difficile. […] Ça a été difficile sur le plan personnel, mais c’est beaucoup d’expérience. On avait une belle équipe. »

 

  1. Lafontaine occupe différents postes à la fromagerie depuis 27 ans. Au moment du drame, il était directeur général depuis à peine 34 jours. Toute une épreuve pour débuter cette nouvelle fonction.

 

« Un de mes employés m’a appelé pour me dire ce qu’il se passait à la fromagerie. Je savais tout de suite que c’était grave. Je sentais le trémolo dans sa voix. J’ai sauté dans mon camion et je me suis rendu à l’usine. Je voyais déjà la boucane noire dans le ciel. La bâtisse étant faite en bois, je savais que ça ne durerait pas longtemps. »

Son prédécesseur, Réjean Ouimet, qui l’avait engagé à ce poste, était en retraite progressive. Sauf que cet événement a tout changé. Il a tenu à faire partie de l’équipe de reconstruction. « C’est une grande partie de sa vie qui est partie en même pas 24 heures. Ce sont tous les souvenirs, les projets qu’on a entrepris… On est passé par toute la gamme des émotions », rappelle Éric Lafontaine.

Dépenser pour la pérennité

Servant la communauté en fromage depuis 1894 et en étant une coopérative, il était évident que la bâtisse maintenant en ruine allait être rebâtie.

« On a passé au feu le dimanche et le lundi on était déjà en mode solution. J’avais déjà des rendez-vous avec d’autres fromageries pour qu’ils produisent notre fromage et qu’ils acceptent certains de nos employés dans leurs équipes, raconte M. Lafontaine. Après ça, on a mis une équipe en place pour planifier la reconstruction. »

Comme les employés étaient tous impliqués dans le processus de reconstruction, il n’y a pas eu beaucoup d’heures de travail perdues, souligne M. Lafontaine.

L’entreprise a dépensé «des millions supplémentaires par rapport à ce que les assurances leur donnaient», ce qui leur a permis d’agrandir la superficie du bâtiment de 30 %.

La boutique a rouvert en août 2014, 18 mois après l’incendie. Avec ses 72 000 pieds carrés, la fromagerie abrite maintenant un restaurant et une salle d’observation de l’usine de fabrication du fromage. Elle est d’ailleurs en rénovation et sera de nouveau accessible dans quelques semaines.

« On voulait se donner une marge de manœuvre pour la croissance à long terme. […] Aujourd’hui, avec du recul, on se dit que ça a été une excellente décision parce qu’on utilise pleinement les locaux. Même que des fois on se dit qu’on aurait pu construire encore plus grand ! », lance M. Lafontaine.

Clientèle fidèle

Le meilleur moyen pour assurer la survie de l’entreprise était que la clientèle soir fidèle au fromage St-Albert, souligne Éric Lafontaine. « La beauté là-dedans, c’est que nos clients ont été vraiment compris qu’on allait être loin d’être parfait. »

Il se rappelle que son équipe devait étiqueter manuellement les sacs vierges des emballages, car ils avaient tous brûlé. « C’était fait de manière artisanale. »

Aujourd’hui, il remarque qu’il y a davantage de clients qui fréquentent la fromagerie depuis leur réouverture.

« Ça devient une habitude d’arrêter chez nous quand on passe par l’autoroute. On attire de plus en plus de touristes. On travaille de plus en plus pour amener des autobus de touristes pour faire une petite visite chez nous. »

Après 129 ans d’histoire, la fromagerie qui constitue un des symboles phares de l’Est ontarien ne peut que continuer à grandir.

Photos

Le 3 février 2013, la fromagerie St-Albert était ravagée par les flammes. Dix ans plus tard, le nom du fromage cheddar de l’Est ontarien est toujours reconnu partout à travers la région et plus loin encore. (Courtoisie)

Le DG de la fromagerie St-Albert, Éric Lafontaine et son prédécesseur, Réjean Ouimet (Émilie Pelletier, Le Droit)