Depuis quelques années, les parents d’enfants d’âge scolaire ont beaucoup de difficulté à se fier au transport en autobus. De plus en plus d’itinéraires sont annulés pour une journée ou même une semaine, parfois. Sam Fortier a accepté de se vider le coeur au journal Le Nord.
Chaque conseil scolaire fait de la sous-traitance avec différentes compagnies d’autobus pour le transport des élèves. Il y a quelques années, pour une raison inconnue, les étudiants des écoles publiques se sont retrouvés avec des autobus différents de ceux des écoles catholiques. Dans une région avec une population inférieure à 10 000 comprenant des familles de moins en moins nombreuses, les parents et surtout les contribuables se posent des questions. « Pourquoi le transport scolaire n’est-il pas fusionné ? »
Sam Fortier est mère de famille qui travaille à temps plein, avec deux enfants. Son fils est en première année et sa fille en 5e année à l’école publique Clayton Brown. La petite famille a emménagé à Coppell, dans la concession qui mène au lac Coppell, quelques semaines après avoir vendu leur propriété en ville.
Quand le temps est venu de faire des arrangements pour le transport scolaire, Sam a été scandalisée d’apprendre que ses enfants ne pourraient pas prendre l’autobus devant leur cour, mais plutôt au coin de la route 583. La distance entre la maison familiale et cette intersection est de 1,2 kilomètre. Il n’y a pas de lumières ni de trottoirs dans cette concession.
Selon le site Web des trois conseils scolaires de la région, les distances maximales que les enfants doivent marcher jusqu’à l’arrêt d’autobus sont de 0,5 kilomètre pour les élèves de la 1re à la 8e année et de 1 kilomètre pour les étudiants du secondaire. Elle a fait part de ses inquiétudes au Service de transport des trois conseils scolaires du Nord-Est, en vain, leur réponse demeura la même. « J’ai même contacté le ministère des Transports et on m’a assuré qu’ils allaient mettre de la gravelle au bout du chemin pour que l’autobus puisse se retourner comme avant et qu’ils allaient même faire un snow turnaround pour l’hiver », explique Sam.
Certaine que cette initiative du ministère des Transports ferait changer d’idée les décideurs, elle recommunique avec le Conseil et demande que l’autobus tourne dans sa cour ou au bout de la concession, mais sa demande a été encore une fois refusée. « Ils me disent que c’est la compagnie d’autobus qui trouve ça trop dangereux de venir se retourner dans ma cour, mais que c’est moins dangereux de se retourner dans une pente sur le highway 583, ça ne fait pas de sens. J’ai l’impression que les chauffeurs devraient être plus formés à se retourner si c’est ça qui est le problème », dit-elle.
Mme Fortier s’inquiète surtout parce que l’hiver approche et que la clarté du soleil diminue considérablement plus les semaines avancent. « Mon mari habitait dans cette concession et jamais il n’a été obligé de marcher au highway. La concession est large, donc pas trop dangereuse, et en plus on a une cour avec deux grandes entrées où l’autobus pourrait se virer. »
Pour ajouter à ce problème, l’an dernier le transport scolaire de ses enfants a été annulé à plusieurs reprises. Puisque Sam vivait en ville, il avait été possible de négocier des arrangements au travail pour accommoder la famille. « J’en ai parlé à l’école et ils m’ont dit qu’il y avait beaucoup d’absences quand un autobus ne circule pas de la semaine. Pourquoi nous les mamans ont doit vivre cela ? S’il manque de chauffeurs, on devrait mettre les élèves de toutes les écoles dans le même bus, ça va couter moins cher et tout le monde va pouvoir envoyer ses enfants à l’école. On entend souvent que prendre l’autobus est un privilège. Depuis quand c’est un privilège ? C’est une nécessité, sauf pour les cas de comportement que je comprends, mais… » raconte-t-elle.
Sam Fortier a bien l’intention de continuer à mettre de la pression et d’accomplir le plus de démarches possible pour se faire entendre. Cette mère de famille espère qu’il y ait du changement pour tous les parents et non pas seulement pour sa famille. Depuis la rentrée scolaire, au moins quatre itinéraires d’autobus auraient été annulés par semaine.