Même si l’inflation actuelle cause des défis à la population en général, les personnes qui vivent uniquement de l’aide sociale ou d’un revenu fixe sont particulièrement touchées. Les bénéficiaires du programme Ontario au travail (OT) et du Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées (POSPH) survivent difficilement. Ils demandent toujours que les paiements qui leurs accordés soient doublés. Entretemps, le gouvernement ne liera les augmentations annuelles à l’inflation, pour le POSPH, qu’à partir de juillet 2023.
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Venant Nshimyumurwa – IJL – Réseau.Presse – Le Voyageur
Des organismes en Ontario tiraient la même sonnette d’alarme l’année dernière. Plus de 200 groupes de défense des droits signaient, en juillet 2022, une lettre ouverte demandant au gouvernement de l’Ontario de doubler les prestations des bénéficiaires de l’aide sociale et de s’assurer qu’elles reflétaient le cout de la vie. Le gouvernement a, deux mois plus tard, mis en exécution ce que les progressistes-conservateurs avaient promis lors des élections provinciales de juin. Il a augmenté les taux du Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées (POSPH) de 5 %.
« Cette hausse de 5 % est insuffisante. Que ce soit pour Ontario au travail ou POSPH, on a besoin du seuil de pauvreté garanti. Mais pour les personnes handicapées, on a besoin d’un autre un tiers additionnel du seuil de pauvreté pour prendre soin de notre handicap », souligne un Sudburois bénéficiant de l’aide sociale du POSPH, Charles Tossell.
M.Tossell explique que les 706 $ qu’on leur donne pour les besoins essentiels et 522 $ pour le logement sont très peu face au niveau d’inflation actuel. « Il faudrait doubler les frais des besoins essentiels et tripler la somme réservée au logement, car le cout d’un appartement à Sudbury est entre 1500 et 2000 $ », suggère-t-il.
Le gouvernement force les gens à aller aux banques alimentaires
Le député provincial de Sudbury, Jamie West, trouve que la principale préoccupation pour Sudbury et la province de l’Ontario est la crise d’abordabilité des prix du marché. Il déplore que, pour nourrir leurs familles, certains résidents de la ville, même ceux qui travaillent à temps plein, sont obligés de compter sur les banques alimentaires. « Une personne qui travaille à temps plein ne devrait pas recourir aux banques alimentaires », dit-il.
Pour ceux qui reçoivent l’aide sociale, Jamie West rappelle qu’en 2018, le gouvernement libéral a promis d’augmenter le montant de 3 %. À son arrivée au pouvoir, le gouvernement Ford a coupé ce pourcentage en deux, en n’offrant que 1,5 %.
« Maintenant, c’est le POSPH qui a bénéficié d’une augmentation de 5 %. Remarquez que c’est moins de 100 $. Rien n’a été donné à ceux qui sont sous OT. Ceux-ci ne touchent que 900 $ par mois. Il n’y a pas beaucoup de places où on peut louer un logement avec ce montant. C’est le programme du gouvernement qui a forcé les gens de l’Ontario à aller vers les banques alimentaires », regrette le député.
Des conséquences chez les retraités aussi
Les prix élevés des produits de base et l’inflation sont également un gros problème pour les personnes qui n’ont pas de revenu majeur autre que les pensions, surtout celles qui sont fixes.
« La conséquence de ces augmentations est que les gens doivent réallouer leurs budgets. Ainsi, ils ne sortiront pas autant. Ils ne vont pas participer aux activités sociales à l’extérieur. Certains vont jusqu’à annuler leur connexion internet, ce qui les empêche de participer aux activités sociales en ligne. Cela les isole de plus », fait savoir le directeur général de la Fédération des ainés et des retraités francophones de l’Ontario (FARFO), Michel Tremblay.
« Les problèmes de dépression et de santé mentale surgissent », ajoute-t-il.
Rajustements annuels aux paiements du POSPH dès juillet
Le POSPH annonce sur son site web qu’il augmentera, le 1er février 2023, l’exemption de gains mensuels pour le POSPH, de 200 $ à 1000 $ par mois, sans qu’il y ait une incidence sur le montant de soutien du revenu et de prestations que les bénéficiaires reçoivent du POSPH et sur leur admissibilité. Ce changement sera visible dans le paiement de mars 2023, mais ne comprend que ceux qui sont sous POSPH et qui travaillent.
Le POSPH apportera aussi des rajustements annuels aux paiements qui sont liés à l’inflation. Cela signifie que lorsque les prix augmentent, les paiements du POSPH augmenteront aussi. Le prochain ajustement sera effectué en juillet 2023.
Reste à voir si cet ajustement prendra la situation des prix sur le marché et qu’il permettra aux bénéficiaires de pouvoir s’approvisionner correctement.
Le député provincial de Sudbury, Jamie West — Photo : Archives
Le nouveau livre Histoire de CINN 91,1 La radio de Hearst permet au lecteur de découvrir et de garder en mémoire les efforts que les bénévoles et les employés ont fournis pour faire évoluer la radio communautaire à Hearst. Il retrace les hauts et les bas que la radio a connus pendant ses 35 ans au service de cette communauté francophone. Il a été lancé le 19 décembre.
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Venant Nshimyumurwa – IJL – Réseau.Presse – Le Voyageur
Arrivé en poste en 2013, l’actuel directeur général des Médias de l’épinette noire, Steve Mclnnis, a découvert que les archives de la radio étaient éparpillées. « Il n’y avait rien qui parlait de la radio du début jusqu’à aujourd’hui », dit-il.
Il y a cinq ans, il a approché Lucie Paquin pour écrire quelque chose sur cette histoire. Elle avait non seulement une expérience en écriture, mais elle et son mari ont beaucoup travaillé pour qu’une radio communautaire s’implante dans la région de Hearst dans les années 1980.
Photo : Courtoisie
« J’ai estimé que c’était la personne idéale pour raconter ce qui s’est fait dans les 35 années. Les employés futurs de la radio ainsi que les prochaines générations allaient ainsi avoir quelque chose de tangible, dans leur main, pour lire et connaitre la radio. Je trouvais que c’était un bon legs à offrir à la population », explique Steve Mclnnis.
Lucie Paquin s’est alors mise à la besogne. Elle est d’abord partie de sa propre connaissance sur les débuts de la radio communautaire, mais elle a aussi fouillé toutes les archives, les caisses de la comptabilité. Elle a parlé à beaucoup de personnes, elle a tout mis ensemble.
Le gout d’écrire
Lucie Paquin a commencé à écrire des nouvelles en 2014 dans le cadre du concours Écrire pour se raconter, des éditions David. « J’ai écrit deux nouvelles pour ces éditions-là. Ça m’a donné le gout d’écrire. Ensuite j’ai écrit un livre pour enfants. Celui-ci a été publié en 2020. Entre temps en 2018, j’avais commencé à ramasser de l’information pour l’écriture sur l’histoire de la radio », raconte Lucie Paquin.
Le livre Histoire de CINN 91,1 La radio de Hearst contient plusieurs chapitres décrivant la vie de la radio communautaire dès ses débuts jusqu’à aujourd’hui. « La radio a connu un début difficile financièrement. Pour qu’elle devienne viable financièrement, ça a pris plusieurs années », fait savoir le directeur général des Médias de l’épinette noire, Steve Mclnnis.
Lucie Paquin se rappelle aussi qu’avec le financement fédéral, il fallait envoyer les factures et les employés étaient payés après que les factures eurent été envoyées et vérifiées par le fédéral. « Je raconte dans le livre que c’était difficile au début, mais que les gens ont pu passer au travers par la suite. Celui qui lit le livre trouve que la radio communautaire est une entreprise qui a eu des finances qui montaient et descendaient. Il trouve qu’il y a eu quelquefois des mésententes avec certains employés, comme dans toutes les entreprises, mais que finalement, c’est une entreprise qui est soutenue par sa communauté », dit-elle.
L’autrice souligne que l’ouvrage s’adresse à tous les gens de Hearst qui veulent soutenir la radio et ceux qui veulent savoir comment une entreprise radiophonique francophone a pu émerger du travail des membres de la communauté.
Militantisme pour une radio communautaire
Lucie Paquin est arrivée à Hearst dans les années 1980. Elle a vite commencé à s’impliquer avec la radio communautaire avec son conjoint qui, lui, faisait aussi partie d’autres organismes francophones, dont le Comité de la Saint-Jean et autres.
« On a travaillé fort pour que la radio puisse voir le jour. L’idée de mettre en place une radio communautaire était là et nous nous sommes impliqués. Nous avons commencé les démarches pour l’obtenir. On faisait venir les artistes francophones dans la région. On voulait que les gens puissent les connaitre. La radio, c’était un bon médium pour avoir accès à cette musique », souligne l’autrice du livre Histoire de CINN 91,1 La radio de Hearst.
À la naissance de la radio en 1988, Lucie en fut présidente et restera membre du Conseil d’administration pendant plusieurs années.
L’impact de l’épinette noire
Pour le directeur général des Médias de l’épinette noire, l’impact de la radio communautaire de Hearst est énorme dans la communauté. « La radio a joué un rôle important dans la diversification de l’économie. Elle a aidé la communauté à avancer. Quand il y a urgence à Hearst, la radio est toujours impliquée pour informer la population », raconte-t-il.
Lucie Paquin ajoute que pendant ses 35 ans, la radio a été active avec le Carnaval et plusieurs autres activités. « La radio a permis que les gens participent en français dans leur communauté », félicite-t-elle.
La radio a grandi. Il y a 6 ans, l’épinette noire a acheté le journal Le Nord. « Au lieu que ça soit vendu à des intérêts de l’extérieur de la ville de Hearst, la radio a décidé d’acheter ce journal et de le rendre communautaire », confie Steve Mclnnis.
Il est fier que la population ait toujours été fidèle à sa radio. « Depuis qu’elle est en numérique, la radio a énormément d’auditeurs qui l’écoutent via l’internet. Les statistiques de bonnes cotes d’écoute montrent que beaucoup d’anciens de Hearst vivant actuellement dans l’Est ontarien (Ottawa) continuent de nous écouter et nous suivent », se réjouit Steve Mclnnis.
Le livre Histoire de CINN 91,1 La radio de Hearst est disponible au cout de 25 $.
Le livre Histoire de CINN 91,1 La radio de Hearst — Photo : Courtoisie des Médias de l’épinette noire