le Mercredi 6 novembre 2024

 

D’après ses collègues, Mélanie Delage est plus qu’une coordonnatrice, elle est un pilier de soutien pour les nouveaux arrivants dans le Nord-Est de l’Ontario. Son parcours diversifié, son engagement passionné et sa capacité à naviguer à travers les défis en font une figure essentielle dans la communauté. À travers ses efforts, elle transforme Hearst en un lieu d’accueil et d’opportunités pour les familles venues des quatre coins du monde. Photos : Mélanie Delage

Originaire de Hearst et âgée de 43 ans, Mélanie a quitté sa ville natale à l’âge de 18 ans pour s’installer à Edmonton, en Alberta. En effet, pendant une décennie, elle a travaillé comme gérante chez La Senza, un poste qui lui a permis d’acquérir une précieuse expérience en gestion des ressources humaines et des services à la clientèle. « Planifier, diriger et évaluer les activités des ventes, développer des stratégies de commercialisation et former le personnel m’ont permis de comprendre les besoins diversifiés de mes clients », explique Mélanie. Ces compétences, combinées à une exposition à la diversité culturelle, ont jeté les bases de son engagement actuel dans le secteur de l’aide sociale. 

De retour à Hearst en 2011, Mélanie a multiplié les rôles professionnels. Elle a été concierge à l’Université de Hearst, suppléante dans les écoles et conseillère pour les étudiants en résidence à l’université. Elle a également servi comme agente de liaison internationale tout en veillant à l’accueil des étudiants étrangers. « Chaque poste m’a apporté une perspective unique sur les défis et les opportunités de l’intégration dans notre communauté », précise-t-elle. 

En tant que coordonnatrice aux Services d’établissement, Mme Delage dirige un organisme dédié à l’intégration des immigrants et des réfugiés. « Notre mission est de faire de nos communautés un véritable chez-soi pour chaque nouvel arrivant, en valorisant leur unicité », déclare-t-elle. L’organisme fournit des services d’accueil et d’établissement personnalisés, favorisant la participation active des nouveaux membres dans les sphères sociales, professionnelles et économiques. 

Le programme d’établissement du nord-est de l’Ontario est un projet de cinq ans financés par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) avec une possibilité de renouvèlement qui, selon elle, joue un rôle crucial dans la région. Il aide les nouveaux arrivants à surmonter les obstacles spécifiques qu’ils peuvent rencontrer, assurant une intégration à long terme sans discrimination. « Nous travaillons étroitement avec les employeurs, les propriétaires et les divers acteurs locaux pour offrir un soutien complet », ajoute Mélanie. 

Parmi les initiatives actuelles, l’organisme prépare un évènement intitulé « Chez nous, c’est chez vous » prévu pour les 23, 24 et 25 aout à Moonbeam, au Camp Ongrandi. Cette activité, lancée en 

2022, vise à promouvoir la culture canadienne et la vie en chalet, typiques du Nord de l’Ontario. « C’est une occasion unique de rassembler les nouveaux arrivants, les membres de la communauté et les employeurs dans un cadre convivial », explique Mélanie. 

Le 13 aout prochain, il y aura aussi une activité pour les nouveaux arrivants à l’Écomusée de Hearst intitulée Thés du monde, qui a comme but de partager les belles histoires fascinantes dans la région avec les participants. 

Elle occupe ce poste depuis six mois, et bien que le contrat initial avec IRCC doit prendre fin en décembre 2025, Mme Delage et ses collègues ont déjà soumis une nouvelle demande à IRCC afin de poursuivre le financement pendant la prochaine période, soit de 2025 à 2030. « Notre objectif est de fournir aux nouveaux arrivants les informations nécessaires pour prendre des décisions éclairées et les compétences linguistiques pour atteindre leurs objectifs d’intégration. » Le financement de l’IRCC permet de soutenir ces initiatives cruciales à travers le pays. « Je travaille fort pour créer des liens sociaux entre la communauté et les nouveaux arrivants (un cercle social, des amis, des mentors, etc.). » 

Travailler avec les nouveaux arrivants présente des défis uniques. « Le manque de logements, l’hiver rigoureux, l’adaptation culturelle et l’intégration sociale sont nos principaux défis », admet Mélanie. Toutefois, elle reste fascinée par la capacité des nouveaux arrivants à surmonter ces obstacles. En plus, elle part de temps en temps pour aller chercher les nouveaux arrivants à l’aéroport, aider ces derniers à inscrire leurs enfants à l’école tout en s’occupant aussi des papiers nécessaires (carte de santé, NAS, les banques, etc.) « Ce qui me fascine le plus, c’est de trouver des solutions aux problèmes rencontrés par les nouveaux arrivants. Leur résilience et leur détermination sont une source d’inspiration constante. » 

D’après ses collègues, Mélanie Delage est plus qu’une coordonnatrice, elle est un pilier de soutien pour les nouveaux arrivants dans le Nord-Est de l’Ontario. Son parcours diversifié, son engagement passionné et sa capacité à naviguer à travers les défis en font une figure essentielle dans la communauté. À travers ses efforts, elle transforme Hearst en un lieu d’accueil et d’opportunités pour les familles venues des quatre coins du monde. 

D’après Mme Delage, le bilan de l’organisme est impressionnant. Depuis 2020 jusqu’à nos jours, au total huit ateliers ont été offerts aux employeurs de la région pour parler de différents sujets incluant la sensibilisation à la diversité culturelle au sein de leur organisation. Actuellement, près de 150 clients actifs sont sur le territoire qu’elle représente et plus d’une centaine ont participé à des activités d’intégration sociale comme des formations et des ateliers liés à la vie au Canada, par exemple initiation au patin sur glace, sessions d’information concernant les déclarations de revenus, potluck d’échange de repas internationaux, etc. 

Cette année, quatre nouvelles familles devraient s’installer à Hearst. « Chaque famille apporte une richesse culturelle et contribue à la diversité de notre communauté », souligne-t-elle. 

 

Photos : Mélanie Delage

Fayssal Zidwemba est originaire du Burkina Faso qui incarne l’exemple parfait d’un professionnel dévoué ayant su traverser les continents pour apporter son expertise en finance à la Caisse Alliance de Hearst, en Ontario, Canada. Son parcours, riche et diversifié, témoigne d’une volonté constante de se surpasser et d’apporter une contribution significative où qu’il se trouve dans cette institution financière qui vise à servir les communautés francophones du nord de l’Ontario.

 

Né et ayant grandi au Burkina Faso, Fayssal Zidwemba, âgé de 32 ans, a débuté sa carrière professionnelle comme comptable à Pyramide Sécurité Sarl à Ouagadougou, Burkina Faso, où il était responsable de la tenue de la comptabilité, de la fiscalité, de la gestion de la paie et de la trésorerie, ainsi que de l’élaboration des états financiers. Son expertise s’est consolidée lorsqu’il a rejoint Philip Morris International (PMI) à Dakar, Sénégal, où il a occupé le poste d’analyste financier pendant quatre ans. Au sein de cette entreprise, il gérait les opérations financières pour plusieurs pays africains, en se conformant aux référentiels locaux et internationaux (SYSCOHADA et USGAAP), et en assurant la gestion des audits financiers.

 

Avec un master professionnel en comptabilité gestion financière du Centre Africain d’Études Supérieures en Gestion (CESAG) à Dakar et une licence en gestion option comptabilité contrôle et audit de l’Institut Burkinabè des Arts et Métiers (IBAM) à Ouagadougou, le gestionnaire a démontré une grande rigueur académique et professionnelle.

 

En effet, désigné nouvellement directeur de compte dans le département commercial de la Caisse Alliance, Fayssal est reconnu, d’après ses collègues, comme étant un gestionnaire comptable-analyste financier très organisé et minutieux, avec une expertise et une expérience en matière de finances d’entreprise autant dans une multinationale que dans des structures plus modestes en passant par une société d’État. En plus, toujours d’après ses collègues, le Burkinabè est très technique, avec un esprit d’équipe qui est capable d’adopter rapidement les décisions à l’initiative de propositions et de solutions stratégiques haut de gamme pour la croissance de l’institution.

 

Lorsque l’opportunité de rejoindre la Caisse Alliance de Hearst s’est présentée, Fayssal n’a pas hésité à accepter de venir occuper ce poste en février 2023. « La description du poste correspondait parfaitement à mon profil. Je voulais exploiter mes compétences et mon expertise à l’international tout en découvrant le secteur financier canadien. »

 

Désigné nouvellement directeur de compte dans le département commercial de la Caisse Alliance, Fayssal est reconnu, d’après ses collègues, comme étant un gestionnaire comptable-analyste financier très organisé et minutieux, avec une expertise et une expérience en matière de finances d’entreprise autant dans une multinationale que dans des structures plus modestes en passant par une société d’État. Photo : Ndery Dione

Il a commencé par le poste de conseiller services aux entreprises à la Caisse Alliance avant d’être directeur de compte commercial. Il gère un portefeuille diversifié de membres, analyse et octroie des prêts, et fournit un support financier étendu.

Arriver au Canada en plein hiver a été un choc climatique pour Fayssal. « C’était un peu compliqué pour moi, car au Burkina, le climat peut aller jusqu’à 30 degrés de chaleur. À mon arrivée à Timmins, il faisait -30 degrés », se souvient-il. Malgré cette rude épreuve, il a su s’adapter et apprécie la résilience des Canadiens vivant dans des zones moins accessibles.

Fayssal est actuellement au Canada avec un permis de travail, et bien qu’il n’ait pas encore la citoyenneté canadienne, il envisage sérieusement de l’obtenir pour consolider sa carrière professionnelle dans le pays. « La législation canadienne pour les employés est très favorable. J’acquiers de nouvelles compétences et des attitudes professionnelles enrichissantes », confie-t-il.

La crise du logement partout au Canada n’a pas épargné Hearst. Cependant, Fayssal a pu bénéficier du soutien des services d’établissement du Nord-Est de l’Ontario, basés à Hearst, qui l’ont aidé à trouver un logement dès son arrivée. « Leur assistance a été précieuse et m’a permis de m’installer sereinement », souligne-t-il.

Fayssal vit actuellement avec sa femme, qui l’a rejoint il y a deux mois. Ensemble, ils découvrent les multiples facettes du Canada, un pays que Fayssal trouve fascinant pour la résilience de sa population et son étendue géographique. D’après M. Zidwemba, l’adaptation au climat canadien, plus particulièrement l’hiver, constitue un défi majeur pour lui, mais il reste toujours optimiste et déterminé à s’intégrer pleinement, car ce qui le fascine le plus, c’est la capacité des Canadiens à vivre et prospérer dans des conditions climatiques souvent difficiles comme dans le Nord.

 

Photos : Ndery Dione

Dimanche passé était une journée spéciale pour la communauté de Hearst. En effet, l’Écomusée de Hearst a célébré son ouverture officielle et le lancement de sa nouvelle programmation estivale avec une série d’évènements captivants. Ce moment festif s’accompagnait de champagne et de fraises, ce qui symbolise non seulement le début de la saison estivale, mais aussi le renouveau de l’Écomusée après une période de préparation et de réorganisation.

 

Sabrina Picard est la nouvelle assistante à la gestion et à la conservation du patrimoine de l’Écomusée ; elle a révélé les détails de la programmation à venir, annoncé les nouveautés de l’été et parlé de son rôle au sein de l’organisme, incluant la durée de son contrat.

 

La célébration débuta avec une messe dominicale suivie de l’ouverture officielle de l’exposition au Lac Sainte-Thérèse. Cet évènement vise à retracer la vie des Slovaques de la communauté de Bradlo qui, elle, représente une partie intégrante de l’histoire locale. Sabrina Picard explique que cette exposition est conçue pour offrir une immersion dans le quotidien de cette communauté tout en permettant aux visiteurs de comprendre et d’apprécier les racines historiques et culturelles de Hearst.

 

L’Écomusée de Hearst ne se contente pas de préserver le passé, mais aussi d’innover pour rendre l’histoire accessible et attrayante. C’est pour cela, cet été, que plusieurs nouveautés sont à l’affiche en commençant par la réouverture tant attendue du jeu d’évasion. Disponible sur réservation tout au long de l’été, ce jeu propose une expérience interactive et éducative qui met à l’épreuve les compétences en résolution de problèmes des participants.

 

En automne, l’Écomusée organisera un évènement intitulé « Un thé à l’Écomusée », une activité sociale et culturelle qui promet d’attirer les amateurs de traditions et de convivialité. De plus, un concours photo sera lancé sous le thème de « Votre été de rêve », invitant les gens de la communauté à capturer et partager leurs moments estivaux mémorables. Et pour les amateurs de jeux de rôles, l’Écomusée proposera aussi des sessions de style Donjons et Dragons tout en offrant une variété d’activités pour tous les gouts. Tous ces évènements seront annoncés en détail sur la page Facebook de l’Écomusée par Mme Picard pour garantir une large diffusion et une participation optimale.

 

Pour ce qui est de Sabrina Picard, un nouveau visage peut-être pour certains, elle est une jeune femme de 22 ans, originaire de Thunder Bay, et récemment diplômée en psychologie de l’Université de Hearst. Sa passion pour le patrimoine et l’histoire locale apporte aussi un vent de fraicheur à l’Écomusée de Hearst.

 

En tant qu’assistante à la gestion et à la conservation du patrimoine, son rôle est multiple : guider les visiteurs, interpréter les expositions de la Maison Blais, faire des annonces et des publications sur Facebook, créer et planifier la programmation, et assurer l’entretien de la Maison Blais.

 

La nouvelle assistante incarne aussi le dynamisme et l’engagement nécessaires pour revitaliser l’Écomusée. En plus, elle confie que son contrat, de courte durée, est subventionné par Jeunesse Canada ; il se terminera en décembre prochain. Malgré ce cadre temporaire, elle est déterminée à laisser une empreinte durable à travers ses initiatives et ses projets.

 

L’histoire de l’Écomusée de Hearst

 

Pour comprendre pleinement l’importance de l’Écomusée de Hearst, d’après Laurent Vaillancourt, originaire de Hearst et architecte paysager, il est essentiel de se pencher sur son histoire. Situé dans l’une des plus anciennes maisons de la communauté, l’Écomusée est un don de la Ville. Il s’agit d’une maison qui a été construite en 1919 par l’entrepreneur Adélard Blais et qui est considérée comme étant une structure patrimoniale en pierres, agrandie en 1945. En plus, elle a conservé ses fenêtres d’origine ce qui ajoute une authenticité à l’expérience des visiteurs.

 

La mission de l’Écomusée est étroitement liée à la communauté de Hearst. Exploité principalement par des bénévoles et soutenu par des subventions municipales et estivales pour l’emploi d’étudiants, l’Écomusée explore les origines francophones de la région. Ses expositions illustrent la vie quotidienne à Hearst au début du développement de la collectivité, mettant aussi en lumière les thèmes de la religion, de la francophonie et de l’industrie forestière de 1922 à 1947.

 

Toujours selon M. Vaillancourt, l’Écomusée de Hearst offre une fenêtre sur le passé tout en permettant aux visiteurs de découvrir et d’apprécier le patrimoine et les origines de la communauté. En plus, chaque exposition est une invitation à voyager dans le temps et à comprendre les fondements de la vie actuelle à Hearst.

 

Photo : Renée-Pier Fontaine