le Samedi 9 novembre 2024

TikTok est l’un des médias sociaux les plus utilisés dans le monde. Avec Facebook, Instagram et X, TikTok aide à façonner ce que les gens pensent et croient partout sur la planète. En ce sens, il est un outil de persuasion très efficace. En fait, les médias sociaux sont beaucoup plus performants si on considère leur efficacité comme outil de persuasion que ce qui existait auparavant dans les médias traditionnels. 

Et c’est pour cela que le contrôle de ces outils est un enjeu pour ceux et celles qui veulent nous convaincre. Que ce soit les corporations ou les gouvernements ou des organisations politiques, tout le monde veut profiter de ces outils pour vendre leur salade. 

Historiquement, les corporations et les gouvernements ont toujours voulu contrôler les messages et acceptent facilement de tronquer la vérité au profit des résultats souhaités. On n’a qu’à penser comment la famille royale a menti à la population en publiant une photo truquée. Pourquoi mentir ? Parce que c’est la façon de procéder traditionnelle des organisations. On appelle cela de la stratégie en langage de gestion. Il y a des milliers, voire des millions d’exemples de cela (c’est ce que les corporations pétrolières font depuis 50 ans). 

Par exemple, le gouvernement américain s’est aperçu rapidement que le nombre de posts appuyant les Palestiniens était plus élevé sur TikTok que sur les autres plateformes (sur lesquelles ils ont plus de contrôle). Alors, cela n’allait pas dans le même sens que la position américaine (même si nous n’avons aucune preuve d’interférence). 

Il fallait donc rapidement reprendre le contrôle de la plateforme… Et déjà, on voit des intérêts américains et israéliens qui ont laissé savoir qu’ils étaient intéressés à acheter la plateforme. 

Ce que les gens pensent et croient est devenu l’enjeu de la décennie. Particulièrement le contrôle de ce qu’on pense et croit. Et plus ces outils sont dans les mains de ceux qui ont actuellement le pouvoir, plus ils deviennent dangereux. Au cours des dernières années, le gouvernement américain a voté plusieurs lois qui leur donnent le contrôle de ces outils. Ces lois sont, la plupart du temps, votées sans que personne le remarque. Et l’on sait maintenant que nous sommes déjà dans une guerre… la guerre de ce qui occupe notre esprit. 

Photo : Canva

L’intelligence artificielle (IA) est une technologie puissante qui offre de nombreuses opportunités, mais elle comporte également des risques, notamment en ce qui concerne l’emploi. Alors que les machines deviennent de plus en plus capables d’effectuer des tâches qui étaient autrefois réservées aux humains, il est légitime de s’inquiéter quant à l’impact sur le marché du travail. 

L’un des principaux risques est la substitution des emplois par des machines. Des secteurs entiers pourraient être automatisés, ce qui pourrait entrainer la perte d’emplois pour de nombreuses personnes. Les robots et les logiciels d’IA peuvent effectuer certaines tâches plus rapidement et efficacement que les humains, ce qui rend certains postes obsolètes. 

De plus, même si l’IA crée de nouveaux emplois dans des domaines tels que le développement de logiciels ou l’analyse de données, ces emplois peuvent nécessiter des compétences spécialisées que de nombreux travailleurs n’ont pas. Cela pourrait conduire à un creusement des inégalités et à un chômage structurel pour ceux qui ne peuvent pas s’adapter rapidement aux nouvelles exigences du marché du travail. 

Il est essentiel que nous prenions des mesures dès maintenant pour atténuer ces risques. Cela pourrait inclure des investissements dans la formation et le perfectionnement des compétences pour aider les travailleurs à s’adapter aux nouvelles technologies. Les programmes de reconversion professionnelle et les initiatives de développement des compétences devraient être accessibles à tous, quel que soit leur niveau de qualification. 

De plus, les gouvernements et les entreprises doivent mettre en place des politiques qui encouragent la création d’emplois dans des secteurs où les humains ont un avantage comparatif sur les machines, tels que les emplois axés sur les interactions sociales, la créativité et l’empathie. 

En conclusion, bien que l’IA offre de nombreuses opportunités, il est crucial de reconnaitre et de gérer les risques potentiels qu’elle pose pour l’emploi. En investissant dans la formation et le développement des compétences, ainsi qu’en promouvant la création d’emplois axés sur les capacités humaines uniques, nous pouvons protéger notre avenir professionnel et créer une société plus équitable et inclusive. 

P.S. Voici la question posée à Chat-GPT 4 : Écris un article portant sur les risques de l’intelligence artificielle, principalement les effets potentiels sur les emplois. Le texte doit être simple et convaincant. Le texte doit avoir moins de 350 mots. 

Photo : Canva

Comme je le disais dans ma dernière chronique, les outils s’inspirant des développements récents en intelligence artificielle apparaissent extrêmement rapidement. Et ce qu’il faut comprendre c’est que ces outils fonctionnent, pour la plupart, en langage naturel. Contrairement à ce qui existait auparavant, on peut utiliser ces outils en interagissant avec eux naturellement, soit oralement ou par écrit. Par exemple, auparavant pour créer une page Web, il fallait posséder une forme de maitrise des technologies avant de pouvoir mener à bien ce projet. Aujourd’hui, vous pouvez demander à l’IA de vous créer un site Web avec les spécifications que vous souhaitez (couleurs, dispositions, etc.) et très peu de compétences techniques sont nécessaires. Et tout cela, en lui parlant naturellement. 

Cette forme d’IA change la donne de trois façons. 

1. L’accès et l’utilisation des outils IA sont désormais à la portée de la plupart des gens et des organisations. 

2. La qualité des résultats de ces outils est excellente et s’améliore de jour en jour. 

3. Les nouveaux outils IA touchent la presque totalité des secteurs économiques et institutionnels. 

Et voilà pourquoi certains des gens riches sur la planète ont peur. Ces outils ont la capacité de changer complètement la façon dont nos organisations et nos économies fonctionnent et personne n’est capable de prédire ce que cela va produire comme résultats d’ici quelques années. C’est pourquoi les Musk, Bezos et autres milliardaires de ce monde ont rapidement demandé des limites au potentiel de développement de ces outils. Ils ont très peur des conséquences des outils IA sur les économies. En début d’année, le Fonds Monétaire International (FMI), l’une des institutions financières importantes dans le monde, prévoyait déjà que plus de 40 % des emplois seraient touchés par l’IA d’ici trois ans. Et il est difficile de prévoir exactement les effets sur les emplois, sinon que cela risque d’être majeur. Certains emplois pourraient disparaitre et d’autres seront complètement transformés. 

En fait, on voit déjà des changements dans nos organisations locales. Plusieurs de nos organisations ici à Hearst ont déjà intégré une partie de ces outils dans leurs opérations et ce n’est qu’une question de temps avant que tout le monde embarque. 

Et pour vous montrer ce que cela peut faire, j’ai demandé à un ami IA d’écrire un article sur l’IA et les risques liés à l’emploi, et cela m’a demandé cinq minutes de travail… Je vous laisse juger ! 

Photo : Canva

Bon, je ne vous apprendrai rien en vous disant que notre monde change et se transforme à très grande vitesse. Ces changements semblent maintenant faire partie de notre mode de vie. Tout change, tout le temps… Du moins, c’est comme ça que je le ressens. 

Mais certains changements ont un potentiel de nous affecter plus directement. Vous le savez probablement, les derniers mois ont été témoins du développement extrêmement rapide d’outils que l’on qualifie d’intelligence artificielle (IA). Pour la première fois, on peut échanger en langage naturel (comme on parle tous les jours) avec une forme d’intelligence artificielle. Et déjà on peut le faire par écrit ou avec la voix. Et cela commence à apparaitre partout. 

IKEA vient d’annoncer son tout nouvel assistant de magasinage IA avec qui vous pourrez jaser et qui vous aidera avec le désign, les couleurs, par exemple. On teste déjà des médecins IA (les derniers outils développés ont déjà passé haut la main les tests nécessaires pour pratiquer), des avocats, des employés IA, et cela ne fait que débuter. Plus pratiquement, il existe des assistants pour, entre autres, vous aider à écrire ou à produire des photos. 

Ce genre d’outils, on les voit dans tous les domaines et ils apparaissent à un rythme électrisant. En fait, les premiers résultats des outils IA sont plus que prometteurs. Vraiment prometteur… Et cela fait peur ! 

Doit-on s’inquiéter de l’arrivée des IA dans nos vies ? La réponse facile, c’est oui ! Certains parlent même d’une transformation qui pourrait changer de façon importante l’ensemble de nos vies. Et quand on dit importante, certains parlent de la plus importante innovation depuis la machine à vapeur ! Je dis cela pour que l’on comprenne bien les risques associés à ces nouveaux outils. En passant, un risque ne veut pas nécessairement dire que cela va se produire, mais que cela peut se produire. 

Des gens comme Stephen Hawking, souvent considéré comme l’un des plus grands scientifiques des 100 dernières années, disaient que l’IA était l’une des plus grandes menaces se dressant devant l’humanité (« The development of full artificial intelligence could spell the end of the human race… » BBC, 2014). 

Dans les chroniques à venir, je vais tenter d’explorer avec vous ces différents risques et comment les éviter (si c’est possible). 

Texte écrit par une IA… LOL 

Normalement, le passage à la nouvelle année est une occasion de faire le point sur l’année qui se termine et pour se préparer à l’année qui vient. On en profite souvent pour prendre des résolutions qui, la plupart du temps, ne durent que quelques jours ou quelques semaines. Du moins, ça été le cas pour moi au fil de ma vie. Mais, il y avait toujours quelque chose de positif à la nouvelle année. Croire qu’on pouvait espérer mieux et qu’on avait dans nos mains une partie de ce qu’il fallait pour s’assurer que la nouvelle année soit meilleure faisait du Nouvel An un évènement qui nous laissait être à la fois confiant et plein d’espoir en l’avenir. Particulièrement durant notre jeunesse. 

Et voilà que je me permets de trouver cela plus difficile cette année. 

Que peut-on retenir de 2023 ? Une guerre qui persiste entre la Russie et l’Ukraine. Un conflit barbare entre Israël et les Palestiniens qui ne semble pas près de se terminer, qui pourrait même s’envenimer. Une pandémie que l’on croyait rendue du passé, mais qui a causé plus de dégâts à la fois pour la santé des gens et pour l’économie en général. (En fait, c’est probablement l’année où la pandémie a eu le plus d’effets.) Des inégalités économiques et sociales qui atteignent maintenant des niveaux records et qui sont associées à des problèmes sociaux majeurs dans les pays industrialisés. Un retour en force du fascisme et des gouvernements autoritaires (voire dictatoriaux) partout sur la planète. Et pour finir le tout, 2023 est maintenant considérée comme l’année la plus chaude enregistrée. La crise climatique a eu plus d’effets notables que jamais auparavant. Des feux de forêt, des inondations, des bulles de chaleur, un réchauffement significatif de nos océans, etc. Tout semble indiquer une accélération du réchauffement de la planète plus rapidement que les modèles avaient prévu. Et je mets de côté bien d’autres problèmes qui prennent maintenant une ampleur de plus en plus grande. 

Ceci fait dire à plusieurs que les cinq prochaines années de notre histoire seront probablement décisives quant à l’avenir de l’humanité sur notre planète et, en parallèle, l’avenir de beaucoup de ce qui nous entoure, comme les espèces animales et végétales, par exemple. 

Et 2024 ? Hé bien, attachons nos ceintures, relevons nos manches et essayons ensemble de comprendre ce qui se passe afin de surmonter les défis qui vont se pointer dans les prochains mois. Et pourquoi ne pas faire ça dans la bonne humeur, la compassion et le respect des autres et de la nature ? Il me semble que cela serait plus facile… et c’est ce que je vais tenter de faire encore cette année. Là-dessus, je vous souhaite sincèrement une belle année 2024, pleine de joie, de succès et de santé ! 

Depuis longtemps, les personnes qui détiennent le pouvoir ont compris que pour maintenir ce pouvoir, il fallait s’assurer que les gens ne le remettent pas en question. Déjà, les Romains savaient que si l’on donnait à la population du pain et des jeux (panem et circenses en latin), elle serait facile à manipuler. Cette stratégie est encore utilisée dans la plupart des pays industrialisés. Regardez, par exemple, la place des sports professionnels dans nos vies, des médias sociaux, etc. Si nous avons assez à manger et que nous avons suffisamment de divertissements, nous serons d’heureux citoyens dociles.

Mais, de temps en temps, sentant la soupe chaude ou des opportunités d’accroitre son pouvoir, une autre méthode devient très utile : la stratégie du bouc émissaire. Une telle pratique a souvent été utilisée par des politiciens et l’univers corporatifs. Il s’agit simplement d’affirmer que tout ce qui va mal dans nos vies est la responsabilité de X, et X est généralement une personne qui a le moins de pouvoir dans notre société. Si, comme moi, vous écoutez les gens tenter d’expliquer pourquoi ça ne va pas bien dans notre monde, voici ce que vous risquez d’entendre :

● les jeunes ne veulent plus travailler ;

● les immigrants volent nos emplois et refusent notre mode de vie ;

● la communauté LGBTQ2+ attaque la santé mentale de nos enfants ;

● les gens sur l’aide sociale sont des paresseux. Et si ce n’est pas assez et bien en voilà deux autres :

● les femmes et les intellectuels (aux É.-U., ceci a déjà débuté).

En fait, historiquement, les immigrants sont toujours la cible facile. De même que les communautés LGBT. On n’a qu’à regarder ce qui se passe aux É.-U. : violence et menaces sont maintenant devenues la norme. Et, je ne veux pas dire ici que l’immigration, la façon dont on traite l’identité de genre, etc. ne sont pas des questions importantes, mais que, ici, la stratégie utilisée, c’est de s’assurer que les gens normaux s’attaquent à des cibles faciles plutôt qu’à ceux et celles qui détiennent le pouvoir réel qui, dans nos sociétés occidentales, sont le trio corporations – gouvernement – banques (je le nomme souvent le « triumvirat »). La plupart de tout ce que nous vivons découlent de décisions prises par ces trois joueurs qui travaillent main dans la main. Donc, si nous jugeons que nous sommes laissés pour compte dans ce monde, pourquoi ne pas poser des questions à ceux qui le dirigent ? Trop dangereux vous diront-ils. Plus facile de dire que ce sont les trans, les immigrants, les X…

Et pendant ce temps, les gens au pouvoir en profitent. Et les causes réelles à la fois des inégalités sociales et économiques continuent de demeurer et notre vie devient de plus en plus difficile… Il ne faut pas se laisser manipuler par la stratégie du bouc émissaire, car elle a tendance à faire ressortir ce qu’il y a de plus mauvais en nous… Elle nourrit le racisme et l’intolérance… Et va nous amener lentement (ou rapidement) à détruire le peu de cohésion sociale qu’il nous reste…

Marc Bédard, B.A.A, M.Sc.

Chroniqueur Le Nord

Professeur en administration des affaires et gestion à l’Université de Hearst

Les chiffres peuvent avoir une signification réelle et symbolique importante. L’inflation, le taux de sucre dans le sang, le taux de chômage, le taux d’intérêt de notre hypothèque sont des exemples qui nous affectent tous les jours. Il faut être à l’écoute de ces nombres qui portent en eux notre avenir et celui de nos enfants. L’un de ces chiffres est le taux de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère. Pourquoi est-il si important ? Parce que c’est l’un des principaux gaz à effet de serre qui contribue à la crise climatique. Ce n’est pas le plus efficace (par exemple, le méthane est beaucoup plus dommageable), mais c’est celui que nos économies produisent le plus. Pourquoi ? Parce qu’il est directement lié au pétrole et au charbon. Chaque fois que nous utilisons du pétrole ou du charbon, on envoie dans l’atmosphère un peu plus de CO2. Chaque fois que nous consommons de la viande, particulièrement du boeuf, on contribue à augmenter les émissions de CO2, etc.

Comme le montre le graphique, depuis 800 000 ans, la concentration de CO2 dans l’atmosphère a varié entre 180 et 300. Et bien, l’Observatoire de Mauna Loa (Hawaï) mesure quotidiennement cette concentration depuis plusieurs années. À ma naissance, la concentration se situait à environ 320 ppm (parties par million).

Cette semaine, on a mesuré une concentration d’au-delà de 425 ppm. OUF. Je me rappelle quand on se disait que 380 était potentiellement catastrophique. Puis 400… Maintenant, on parle de plus de 425 et cela continue d’augmenter.

C’est ce qui a fait dire au Groupe International d’Experts sur le Climat (GIEC) que si nous souhaitons éviter le plus dur de la crise, il est nécessaire de débuter immédiatement et rapidement la décarbonisation de nos économies. Qui est le GIEC ? Fondé en 1988 par l’Organisation des Nations Unies (ONU), le GIEC est un groupe de plus de 200 scientifiques en provenance de partout sur la planète qui réfléchissent et proposent des solutions quant à la crise climatique.

Le GIEC a publié ce mois-ci son rapport de synthèse où il fait le tour de tout ce que l’on sait en ce moment. Le dernier rapport de synthèse avait été publié en 2014. Et voici ce qu’il nous dit : le temps presse, nous n’avons plus beaucoup de temps pour se préparer aux effets de la crise. Dans la recommandation C2, le GIEC nous avise que nous avons très peu de temps avant qu’il ne soit trop tard pour éviter le pire (« There is a rapidly closing window of opportunity to secure a liveable and sustainable future for all (very high confidence) »). Il ajoute que nos choix d’ici 2030 [c’est très bientôt !] auront des conséquences pour les centaines et milliers d’années à venir (« The choices and actions implemented in this decade will have impacts now and for thousands of years (high confidence) »).

425… Un chiffre que l’on imaginait ne jamais atteindre et qui j’espère nous mènera à l’action…

Je parle souvent de la crise climatique comme étant un danger pouvant mener à des conséquences catastrophiques. Je vais y revenir plus tard, je vous le promets. Mais cette semaine, je dois vous parler d’une autre brique du mur devant nous : le système économique. Le capitalisme, comme vous vous en doutez, sert de base aux règles qui gèrent les échanges d’argent et de ressources. Mais, on voit de plus en plus de fissures qui semblent très dangereuses dans ce que nous avons construit au fil du temps. Par exemple, deux petits problèmes sont apparus. Le premier, et j’y reviendrai, c’est l’augmentation effrénée des inégalités économiques et sociales dans le monde. Mais aujourd’hui, parlons un peu du système bancaire, particulièrement aux États-Unis. Cette semaine, nous avons vu trois banques (dont une très importante) essentiellement faire faillite. Lorsqu’une banque fait faillite, c’est considéré comme extrêmement préoccupant, car cela peut affecter la confiance des déposants et remettre en cause l’ensemble du système bancaire. Et si le système bancaire s’effondre, c’est l’ensemble des économies qui est en danger.

Pour comprendre ce qui se passe, il faut connaitre la façon dont les banques génèrent des profits. Voici une simplification de ce qui se passe. Prenons Madame Y. Celle-ci a reçu un cadeau de 1000 $. Elle n’en a pas besoin, donc elle décide d’aller le déposer à la banque. La banque lui offre 5 % pour un an. Madame Y est très heureuse. Mais pour être capable de donner 5 % à Madame Y, la banque doit prendre ce 1000 $ et le prêter à Monsieur X. Monsieur X fait donc un emprunt de 1000 $ à 10 % d’intérêt. Et c’est dans la différence entre les deux taux que se trouvent les revenus et les profits des banques. Mais voici où cela peut devenir dangereux. Madame Y entend dire que la banque ne va pas très bien et décide de retirer son argent. Vous avez compris que si elle se présente au comptoir et demande son 1000 $, la banque ne l’a pas entre ses mains, il a été prêté à Monsieur X. En général, cela ne pose pas de problème, car la banque a suffisamment d’argent (que l’on nomme liquidité) pour payer madame Y. Mais imaginez que c’est l’ensemble des épargnants qui demandent d’avoir accès à leur argent, et vous voyez alors comment ces banques ont été obligées de se protéger des épargnants et des créditeurs. Par exemple, la Silicone Valley Bank s’est mise sous la protection des faillites cette semaine. Depuis la crise de 2008 (qui fut l’une des crises les plus graves des 100 dernières années), c’est du jamais vu aux États-Unis. Et c’est un signe très dangereux.

Au Canada, nous avons un système bancaire qui se dit plus solide. Les banques sont mieux règlementées et il y en a beaucoup moins qu’au sud. Il nous faut toutefois faire attention. Mais soyez assuré que nos gouvernements diront que tout est sous contrôle, car ils veulent absolument tuer dans l’œuf toute forme de panique. Car vous comprenez maintenant que si nous paniquons, c’est l’ensemble du système qui s’effondre. Les hausses de taux d’intérêt et l’inflation mettent une forte pression sur les emprunteurs. On verra ce qui adviendra… On en reparle dans ma prochaine chronique.

Parler de l’avenir, c’est très souvent se tromper. Nous avons tendance à nous souvenir de nos bonnes prédictions (le Canadien va gagner ce soir !) et à oublier les mauvaises (oups, 7 à 0 pour les Maple Leafs). Mais, nous nous devons d’essayer au mieux de nos capacités. Particulièrement si ce que nous prévoyons met en péril notre survie et celle de nos enfants.

Et bien, me revoici assis à l’arrière de notre immense autobus qui se dirige allègrement vers LE mur.

Mais de quoi est fait ce mur ? Il est fait de plusieurs briques qui sont à la fois différentes, mais qui ont tendance à se nourrir l’une de l’autre. Et quelle est la plus dangereuse de ces briques ? Évidemment la crise climatique.

Pourquoi évidemment ? Et bien pour deux petites raisons. La première, ce sont les probabilités que cela se produise et la seconde, la gravité des conséquences qui en découlent.

Par exemple, si je vous dis que vous avez 40 % de risque d’avoir un accident en traversant la rue, vous allez rapidement mettre en place des comportements qui vont vous donner de meilleures chances. Traverser aux intersections, regarder avant de traverser, etc. Et ces probabilités devraient en conséquence diminuer. Et qu’en est-il si vous ne faites rien ? Hé bien, avec le temps, les risques que vous ayez de graves blessures sont élevés.

Pour la crise climatique, nous savons déjà que les probabilités que cela se produise sont pratiquement de 100 %. Ce qui est moins clair, c’est la gravité. Mais, la plupart des scientifiques qui étudient notre planète nous disent que les risques que la crise ait des conséquences très graves pour la planète sont de plus en plus élevés si nous ne modifions pas nos comportements. Et si la pandémie nous a appris quelque chose, c’est que nous ne sommes pas très bons à rapidement changer nos comportements.

Si ce qui commence à arriver s’amplifie et si ce que les scientifiques prévoient se produit, les effets seront probablement dévastateurs. Et par dévastateur, j’entends, par exemple, ce que Antonio Guterres, secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), a dit la semaine dernière. D’ici 20 ans, plus d’un milliard de personnes seront probablement obligées de quitter leur domicile.

UN MILLIARD…

Et présentement, nous n’avons pas ce qu’il faut pour les aider. Loin de là. Les routes, les abris et la nourriture nécessaires demanderaient un effort planétaire pour faire face au défi du déplacement de la population.

Et au même moment, nous continuons à financer l’industrie pétrolière qui contribue à augmenter significativement les risques associés à la crise climatique. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) vient de publier le montant de ces sub- ventions, soit au-delà d’un TRILLIARD (mille-milliards) de dollars pour 2022. Dans une même série d’annonces, les compagnies pétrolières se vantent de profits records.

Toutes ces petites décisions contribuent à augmenter les risques, mais aussi la gravité des effets de la crise climatique. C’est là où nous sommes.

Et bien voilà. Pour les gens qui sont à l’écoute de l’émission que j’anime avec Steve Mc Innis à la radio, cette chronique n’est pas une surprise. J’en parle depuis quelques semaines. Vous connaissez déjà mes sujets favoris : l’économie internationale, le changement climatique, la pandémie, et quelques autres. Cette chronique continuera sur la même lancée.

Pourquoi Demain, c’est maintenant ? Pour deux raisons. La première remonte à une émission que j’ai coanimée avec Luc Bussières il y a plusieurs années, qui s’intitulait Demain, c’est tantôt. La seconde est toutefois plus d’actualité. En effet, pour décider ce que nous devons faire aujourd’hui, il faut essayer de se projeter dans l’avenir. Avoir une idée de ce vers quoi nous nous dirigeons (ou nous souhaitons nous diriger) en tant qu’individu ou société est nécessaire afin de prendre les bonnes décisions maintenant.

Donc, dans cette chronique, avec ma petite tête, mes expériences et mes émotions, je partagerai avec qui veut bien mes joies et mes craintes quant à l’avenir de notre civilisation et de la nature. Pour certains, les sujets pourront avoir l’air très différents les uns des autres, mais pour moi, l’un influence l’autre et vice-versa. En fait, et en gardant un beau sourire, j’ai souvent tendance à voir l’avenir de notre monde d’une façon assez pessimiste. Soyez averti. Et ceux à qui cela ne convient pas, je vous suggère d’arrêter ici.

Imaginez cette situation. Vous êtes assis dans un autobus avec le reste de la planète. À l’avant, menant notre autobus, on retrouve nos dirigeants. Principalement, ces dirigeants font partie de deux catégories : nos politiciens (incluant les dictateurs) et nos grandes corporations. Moi, assis quelque part dans l’autobus, j’essaie, au mieux de mes capacités, de regarder où l’on se dirige. Et qu’est-ce que j’aperçois au loin ? Un mur. En brique. Indestructible. Et, je remarque que, depuis des années, on pèse de plus en plus sur l’accélérateur et que le mur se rapproche rapidement. Alors, moi et bien d’autres, on se met à crier à nos supposés amis (qui sont censés être à l’écoute) de ralentir ou sinon il sera trop tard et si nous tardons de le faire, le mur fera de nous de la compote (aux pommes ?). Plus nous approchons, plus le mur devient grand et dangereux. Que faire alors ? Écrire une chronique ? Ouais, ça pourrait m’aider, je suppose. Mais il est clair que crier ne donne pas de résultat. Chanter, danser, tout a été essayé. En fait, tu finis par douter de toi et tu te dis que c’est peut-être toi qui n’as pas de très bons yeux (en passant, c’est le cas). Mais à chaque fois que tu regardes, tu continues de voir le mur. Et là, tu te demandes comment vont survivre tes enfants, tes amis et surtout les plus démunis. C’est souvent un peu déprimant. Ce que tu vois, c’est une forme de suicide collectif. Bouh… Pas très joyeux…

Mais voilà, plusieurs autres observateurs à qui on avait posé la question à savoir si nous allions, comme civilisation, survivre à notre folie, avaient répondu que probablement non. Mais qu’il fallait tout faire même si cela était peu probable. Car il reste encore une chance et pour que cette chance devienne réalité, ce n’est pas d’espoir dont nous avons besoin, mais de courage et de compassion. Courage dans l’action.

Alors me revoici avec ma chronique. Au fil des mois, je tenterai de vous montrer ce mur. Vous pourrez juger de la qualité de mes yeux. Mais, la bonne nouvelle, c’est que ceux qui voient le mur ont une bonne idée de comment l’éviter.