Du 11 mai au 23 juin prochain, la Galerie 815 accueillera le premier vernissage de Renée-Pier Fontaine. Une vingtaine de peintures, à vendre, seront exposées, ainsi que quelques tableaux de sa collection personnelle.
Renée-Pier Fontaine à découvert la peinture à un très jeune âge, lorsqu’elle venait séjourner chez ses grands-parents.
« Ma grand-mère était artiste », explique-t-elle. « Elle faisait de l’acrylique, de la peinture à l’huile et quand je venais à Hearst, quand j’étais plus jeune, elle me faisait peindre. »
C’est en 2016 cependant, en habitant avec sa grand-mère, que ce passe-temps de jeunesse se développe en véritable passion.
« Je ne sais pas pourquoi, j’ai été dans son atelier de peinture et il y avait encore plein de peinture et des canevas vides. Je lui ai demandé si je pouvais emprunter quelques petites affaires. C’est là que j’ai créé mon premier tableau », raconte la peintre.
Les amateurs de peinture pourront être témoins de cette première création, qui sera exposée aux côtés de quelques oeuvres dans sa collection personnelle, ainsi que de l’évolution du coup de pinceau de l’artiste autodidacte. Renée-Pier prévoit afficher une vingtaine de tableaux qui seront mis en vente.
Sans thème bien précis pour résumer ses tableaux, Renée-Pier dit que la nature se retrouve au fond de ses toiles abstraites comme de ses reproductions.
« Je fais des toiles abstraites, je fais des reproductions d’images. J’ai fait quelques paysages qui sont inspirés de places ici dans région. »
son style est dicté par « ce qui se passe dans le moment » ainsi que par ce que ses connaissances et capacités lui permettent de faire. Elle avance aussi que son utilisation de couleurs éclectiques lui permet d’en allier des tape-à-l’oeil à des plus sombres. Elle précise aussi son affinité pour l’acrylique plutôt que la peinture à huile, comme sa grand-mère.
« La peinture à l’huile c’est une tout autre technique, ça sèche moins vite comparé à l’acrylique et ce que j’aime de l’acrylique, c’est la grande variété de couleurs », indique la peintre.
Le jeudi 11 mai, un 5 à 7 sera organisé pour lancer le vernissage. L’exposition sera ouverte à la population jusqu’au vendredi 23 juin, ce qui clôturera la programmation de cette année.
L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, l’AFO, presse le gouvernement ontarien de s’attaquer aux problèmes de santé qui irritent les communautés francophones de la province. Deux mémoires ont été déposés aux ministères de la Santé, des Soins de longue durée, des Affaires francophones ainsi qu’à l’organisme Santé Ontario.
Le président de l’AFO, Fabien Hébert, espère qu’avec cette documentation, le gouvernement progressiste-conservateur de Doug Ford pourra améliorer et modifier le système de santé francophone.
« On exprime essentiellement les désirs de la communauté franco-ontarienne dans ces documents-là avec des pistes d’action, des pistes de solutions pour permettre d’améliorer et changer le système de santé », indique le président de l’AFO. « On manque de main-d’oeuvre dans le domaine de la santé. Présentement, il y a 2500 postes d’infirmières désignés bilingues ou francophones dans des établissements, qui sont vacants. »
Plus précisément cependant, les recommandations émises par l’AFO s’adressent au niveau systémique plutôt qu’au recrutement ou à la formation. Fabien Hébert parle de changement. L’organisme porte-parole des Franco-Ontariens souhaite établir une « lentille francophone » au sein du système actuel, l’objectif étant de faire un gros plan sur les effets des conditions sur les francophones si les responsables venaient à apporter de nouveaux changements dans le système. « Présentement [le gouvernement] relâche une stratégie, on met ça sur le terrain puis tout d’un coup après que tout est implémenté il y a quelqu’un qui dit : puis les francophones nous autres ? Le gouvernement se retrouve dans une situation où il est obligé de pédaler par en arrière puis essayer d’adapter le système pour la communauté francophone, puis ça ne marche pas, puis ça ne donne pas de résultats comme on peut le constater. »
Le président de l’AFO ajoute que selon des études, des soins adaptés culturellement et linguistiquement donnent de meilleurs résultats, un principe que l’organisation tente de faire voir au gouvernement. « Si vous voulez sauver de l’argent, assurez-vous que vous adaptez vos soins aux personnes à qui vous les donnez. Si tu es capable de te faire comprendre quand tu donnes un soin, tu vas probablement éviter plein de tests de sang, des examens, etc., et le résultat va être mieux pour le patient puis pour le système. »
Voilà maintenant près d’un mois que les recommandations ont été déposées. Entretemps, l’AFO a déjà rencontré diverses personnalités des trois ministères provinciaux et a reçu des réactions préliminaires de la part des responsables. « Ils accueillent les recommandations. Est-ce qu’ils vont prendre action dessus, c’est un autre sujet. »
Quant à l’organisation Santé Ontario, un contact a eu lieu avec la direction générale et le personnel de soutien. Fabien Hébert souligne que l’organisme est à l’écoute et qu’une constatation a été faite de leur part. « Ils ont clairement réalisé qu’ils ont des problèmes avec la santé en français en Ontario. La problématique qu’ils ont, c’est qu’ils n’ont pas de mécanisme pour mesurer l’impact sur les services en français dans le système. Ils n’ont pas d’indicateur de rendement. »
Prochainement, l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario entamera un processus public pour impliquer et informer la population. Des publications seront émises pour inciter les gens à appuyer l’AFO dans son mémoire. Le président demande aussi à la communauté de se prononcer directement auprès des élus provinciaux. « Appelez-les, les gens au gouvernement, et dites-leur que c’est ce que vous voulez. De cette façon-là, on sait qu’ils vont avoir un peu plus de pression pour implémenter les changements qu’on recommande. »
Un autre point apporté par l’AFO cible les impacts du projet de loi 7. La loi sur les soins de longue durée qui rapatrie les patients, contre leur gré, dans des centres de soins de longue durée, CSLD décidés par la province, pour libérer les centres hospitaliers. Selon le président, les impacts de cette loi détériorent la qualité des services à la clientèle francophone.
Un exemple cité dans l’un des mémoires de l’AFO rapporte que la population francophone du Grand Toronto, soit 127 000 individus, n’a accès qu’à 37 lits des soins de longue durée au foyer Bendales Acres. « Je pense que ces 37 lits désignés pour les francophones c’est les seuls 37 lits désignés dans la région de Toronto, qui se retrouvent avec 40 % d’occupation de personnes anglophones. C’est un exemple et ça se passe à la grandeur de la province, là où il y a des lits où que les ressources attribuées pour les personnes francophones ne sont plus disponibles à cause justement de ce projet de loi là. »
Selon le président de l’AFO, des investissements supplémentaires devraient être accordés pour hausser le nombre de places dans les CSLD. Il reconnait l’initiative du gouvernement qui allouait une somme d’argent si des projets de construction étaient entamés avant septembre prochain, mais il reste que d’ici là, ce problème ne se règlera pas. « Il n’y a pas de solution à court terme. La première chose qu’il faut faire, c’est avoir une structure. Si on veut avoir des systèmes qui fonctionnent, ça prend une structure. »
Fabien Hébert espère que les recommandations faites au gouvernement permettront d’établir une telle structure pour que les responsables puissent bien planifier et apporter les changements nécessaires au système de santé.
Mieux vaut tard que jamais ! Après plus d’un an de délais à cause de la pandémie, la Ville de Hearst se prépare à célébrer la Semaine des retrouvailles. L’évènement phare des célébrations du 100e anniversaire de la communauté est prévu du 3 au 9 aout 2023. La date du 3 aout n’a pas été décidée sans réflexion : il s’agit de la date de fête de Hearst, jour où la ville fut officiellement incorporée. « C’est confirmé, c’est définitif ! La Semaine des retrouvailles aura lieu à partir du jeudi 3 aout », indique Mélissa Larose, directrice du service de développement économique de la Ville de Hearst. « Je trouvais que c’était une belle date à souligner, puis la Semaine des retrouvailles ça va être une semaine de fou. »
Sans dévoiler la programmation complète, qui sera partagée publiquement le 5 mai prochain, la responsable de l’organisation laisse quand même couler quelques informations afin de promouvoir l’évènement. Le 4 aout, Hearst sera l’hôte du chanteur country Matt Lang, avec Mitch Jean en première partie, au centre récréatif Claude-Larose. Pour l’occasion, l’aréna sera divisé en deux sections, la glace étant réservée pour les gens de 19 ans et plus et les estrades pour le public général. « On s’attend à avoir une grande participation », se croise les doigts Mélissa Larose. « [L’aréna], c’est là où l’on veut rassembler le plus de gens possible, évidemment c’est la salle qui était le plus convenable. » D’ici là, les amateurs de musique country pourront se procurer leurs billets en ligne, sur le site Web de la Ville ou en personne au Conseil des Arts. Des responsables de l’évènement seront aussi disponibles lors du prochain Springfest pour aider les gens à obtenir un laissez-passer. Pour continuer dans l’ambiance musicale, la Semaine des retrouvailles aura à son horaire une compétition de chant intergénérationnelle, Chantons Hearst, le 5 aout. Quatre interprètes de quatre générations différentes, soit boomers, X, Y et Z, performeront au micro pour démontrer leurs capacités en chant, tout en étant accompagnés par une House Band composée d’artistes locaux.
La compétition se veut aussi la première partie du groupe de musique franco-ontarien, les Rats d’Swompe. « On avait les Rats d’Swompe qui étaient déjà dans la programmation, donc c’est là qu’on a dit qu’il fallait faire de quoi de communautaire », déclare Mme Larose. « On s’attend que les deux soirées musicales soient quand même assez longues, mais on est sur le party, on sera ensemble, on veut que ça soit long. »
Pour choisir les chanteurs et chanteuses qui prendront part à la compétition intergénérationnelle, la Ville de Hearst avait demandé à la communauté de sélectionner des gens. Le public a répondu avec une quarantaine de nominations distinctes. Les élus ont été contactés et invités à prendre part à une audition afin de déterminer lesquels d’entre eux se tailleront une place dans la compétition. Pour terminer son partage d’annonces, la directrice du service de développement économique de la Ville de Hearst lance un appel à la communauté pour prendre part à la Parade du centenaire qui se tiendra le dimanche 6 aout à 10 h. « On a besoin de l’engagement de la communauté », indique-t-elle. « Il y en a déjà qui m’ont confirmé qu’ils étaient pour être dans la parade, donc je m’attends quand même à avoir des participants. » Elle laisse entendre qu’aucuns frais ne sont reliés à l’inscription et que le trajet de la parade sera annoncé prochainement. Une publication Facebook a été mise sur la page de Hearst 2023 pour les organismes qui souhaitent s’inscrire à la parade. La date limite est le 30 juin.
Les déchets des uns font les vélos des autres. C’est bien la vision de Marc Forcier, un citoyen de la ville de Hearst qui a comme passetemps la remise en état de bicyclettes abandonnées. Voilà depuis un an maintenant que Marc répare, entretien et ajuste des vélos désuets. Les bécanes lui sont soit apportées par des gens de la communauté, ou bien récupérées au dépotoir. « Quand j’ai commencé l’année passée, c’est beaucoup de gens qui m’ont apporté leurs vélos », dit-il. « J’ai aussi des amis au dépotoir qui me glissent parfois un mot que des polices se débarrassaient de vélos, alors j’allais les récupérer. » Depuis son enfance, Marc a toujours eu un intérêt pour l’entretien de bicyclettes.
C’est avec son père, qui l’emmenait au dépotoir pour y ramasser des vélos abandonnés, que sa passion s’est solidifiée. « J’ai commencé à réparer des vélos quand j’étais jeune », se remémore-t-il. « Mon père m’emmenait au dépotoir puis on ramassait les vélos. Tous mes vélos que j’ai eus, ils venaient tous du dépotoir. » Si Marc a décidé de renouer avec ce loisir, c’est pour venir en aide à sa communauté. Après avoir effectué des recherches, il s’est rendu compte qu’il n’y a aucune entreprise locale qui offre ce genre de service pour la réparation de bicyclettes. Il espère aussi pouvoir donner un moyen de transport à ceux qui en ont besoin, car les vélos qui sont recyclés, du dépotoir, Marc les redonne. « Si je vois que ce sont des gens à faible revenu, je les donne », explique le bon samaritain. « Parfois, il y a des gens qui m’offrent de l’argent. Il y en a certains que je refuse de prendre l’argent, mais certains insistent à me payer. » Cette occupation n’est pas sans couts pour Marc. Depuis qu’il a commencé ce hobby, il a déboursé, en un an, plus de 4000 $ en pièces de rechange et en équipement. En retour, il déclare avoir reçu la grosse somme de 80 $. Un déficit qui ne semble pas le déranger. « Il n’y a pas grand profit qui est fait », dit-il. « C’est vraiment juste pour empêcher les vélos de se retrouver au dépotoir. »
À ce jour, il raconte avoir remis en état 52 vélos. Des travaux allant d’un simple entretien à des réparations majeures. Au printemps, il s’attend à recevoir une douzaine de bicyclettes qui nécessiteront son attention et c’est sans compter celles qui sont déjà en sa possession.
Il n’y a pas que le hockey qui puisse faire vivre des sensations fortes. Pour Noémie Ringuette, la piqure du sport se retrouve à son apogée lorsqu’elle se prépare sur un bloc de départ tout en fixant son couloir de natation. C’est à un jeune âge que la sportive a découvert le plaisir de la nage compétitive, grâce au groupe de natation Phoenix de Hearst. Une équipe qu’elle décrit comme étant un bon club ayant toujours eu des nageurs qui se démarquaient. Étant une ancienne Phoenix, elle se désole de voir que l’organisation a arrêté ses activités, faute de lieu d’entrainement. « C’est triste, mais j’espère que ça va revenir et s’agrandir », espère Noémie. « Pour moi, le groupe m’a aidée et j’espère que les jeunes pourront aussi en profiter. » Présentement, elle compétitionne pour l’équipe de natation de l’université Brock à St. Catharines, dans le sud de l’Ontario. Elle se spécialise dans les courses de 50 ou 100 mètres, avec son style de prédilection, le crawl. Ce qui l’anime toujours, c’est l’aspect individuel dans le sport. « J’aime que ce soit un sport en individuel, mais que tu fais quand même partie d’une équipe », explique la nageuse. « C’est un sport personnel, mais c’est le fun de battre tes propres temps. » Depuis ses dernières compétitions, son temps à battre est de 28,03 secondes au 50 mètres. Un chronomètre que Noémie souhaiterait toujours améliorer. Étudiante-athlète L’athlète entame également des études en criminologie et comme si un horaire universitaire n’était pas déjà assez chargé, elle doit aussi agencer son horaire de nageuse compétitive qui demande beaucoup de discipline et de volonté. « En moyenne, on a huit sessions d’entrainement à la piscine, par semaine », raconte-t-elle. « Puis on en a trois au gym. Souvent, c’est le matin. Il y a des journées où il y a deux sessions, une le matin et une le soir. » Le degré d’entrainement varie selon la saison de natation. Aux débuts, explique Noémie, elle se concentre davantage à rebâtir son endurance, à la suite des vacances d’été, et plus l’année avance plus elle travaille sur des aspects techniques de ses nages. Au travers de ses temps de pratique se retrouvent des petites compétitions à raison d’une ou deux fois par mois. Puis, vers la fin de l’année ont lieu les championnats universitaires. Pour se préparer à ces grandes rencontres, l’entrainement est modifié. « Avant une grosse compétition, on va faire ce qui s’appelle le taper. Environ deux à trois semaines avant la grosse compétition, on fait plus de recovery, on mange mieux, on s’hydrate plus », dit-elle. « On se prépare mentalement, on se donne plus de temps de repos. On s’entraine autant, c’est juste que l’intensité des sessions est réduite. » Quand le calendrier de compétitions finit, ce qui coïncide avec la saison estivale, Noémie s’en remet à la course et à la bicyclette. Son objectif : maintenir un bon cardio sans avoir à trop nager. Pour Noémie, son but personnel en ce qui concerne la natation, serait de prendre part aux compétitions de natation U Sports. Elle souhaite pouvoir y parvenir l’année prochaine, mais pour cela, elle devra abaisser son temps de course sous la barre des 27 secondes.
Le Conseil scolaire public du Nord-Est a tendu la main au Conseil scolaire catholique de district des Grandes Rivières pour, entre autres, le partage du système d’autobus, mais il semble que le catholique ne veut rien savoir de travailler avec le public.
Depuis quelques années, les différents conseils scolaires de la province sont aux prises avec une pénurie de conducteurs d’autobus. Il en va de même pour les conseils du nord-est qui peinent toujours à effectuer leurs trajets d’autobus.
« C’est une réalité, il ne faut pas s’en cacher, les autobus à Hearst, surtout l’année dernière, paraissent très mal », avoue Denis Labelle, président du Conseil scolaire public du Nord-Est (CSPNE). « Il y avait une pénurie de conducteurs d’autobus, c’est moins la situation en ce moment. »
La question que plusieurs se posent, c’est à savoir si les différents conseils scolaires œuvrant dans une région distincte ne pourraient pas combiner leurs routes d’autobus, ce qui réduirait à la fois le nombre de conducteurs nécessaires et le nombre d’autobus en circulation dans les quartiers.
À cela, le haut placé du CSPNE raconte que son conseil se retrouve à l’intérieur d’un consortium de transport qui regroupe trois des quatre conseils scolaires de la région. Le CSPNE, conseil francophone, ainsi que les deux conseils anglophones : District School Board Ontario North East et le Northeastern Catholic District School Board. Le grand manquant dans cette affaire est le Conseil scolaire catholique de district des Grandes Rivières (CSCDGR).
« L’objectif, c’est toujours de maximiser les services disponibles et travailler ensemble », raconte M. Labelle. « Nous travaillons étroitement avec nos fournisseurs de transports afin de minimiser la pénurie de chauffeurs. »
Si le but est bel et bien ce que prétend le président du CSPNE, pourquoi ne pas intégrer le CSCDGR dans le consortium ? Une question à laquelle M. Labelle détient déjà une réponse. « Nous avons fait la démarche avec le Conseil des Grandes Rivières à ce sujet-là », déclare-t-il. « Il n’y a aucun intérêt à ce moment [de la part du CSCDGR] de rentrer dans le groupe du consortium, ce qui pallierait, quant à moi, la pénurie de chauffeurs et en même temps, il y aurait une meilleure coordination. »
Selon le patron du CSPNE, c’est redondant de devoir faire l’usage de deux autobus francophones sur une même rue alors qu’un seul transport pourrait combler la demande. Il ajoute aussi les couts rattachés à la division des tâches.
D’après lui, si un partenariat venait à exister, il y aurait une possibilité d’économiser de l’argent pour chaque conseil.
Partage d’établissement
Un autre partenariat que le CSPNE a mis de l’avant dans ce projet était la possibilité d’un partage d’établissements scolaires avec le CSCDGR pour sa population étudiante du secondaire. Ce ne serait pas la première expérience de ce genre d’exercice entre les deux conseils. À Iroquois Falls, l’École secondaire Alliance accueille à la fois des étudiants du conseil catholique et du public dans des classes séparées.
« On aurait espéré avoir ce genre de collaboration avec Grandes Rivières, pour Hearst, mais malheureusement ils ne sont pas parés à ce moment », raconte Denis Labelle.
Ils disent qu’il y a un moratoire en 1997, qui aurait été approuvé, qui précise qu’on ne pouvait pas fermer d’école. Donc le moment n’était pas propice pour envisager cette collaboration. »
Le président s’explique mal ce raisonnement, car selon lui, aucune école du CSCDGR ne serait obligée de fermer ses portes. Ayant déjà une collaboration fonctionnelle à Iroquois Falls, il ne voit pas pourquoi le même système ne serait pas utilisé à Hearst.
« Pour nous autres, c’est une étape de franchie et nous allons maintenant passer à la prochaine », explique-t-il. « Nous allons voir le ministère de l’Éducation de l’Ontario pour leur dire qu’on a démontré un effort d’essayer de travailler en collaboration et que maintenant, nous avons besoin d’argent pour répondre aux besoins de nos élèves. »
Expropriation, entente et poursuite
Le CSPNE finalise un projet d’expropriation pour répondre aux attentes et besoins de la communauté scolaire de l’école Passeport Jeunesse. L’école ajoute à sa propriété le terrain adjacent à sa cour de récréation.
« Maintenant, ce terrain est intégré à la cour d’école des élèves et l’usage de l’édifice [des scouts] demeure à être déterminé, selon les besoins de l’école », informe le président du CSPNE.
Concernant l’entente de cohabitation avec la Place des Arts et le Conseil des Arts, celle-ci présente des incertitudes du côté des deux camps.
« Quant à moi, il est tout à fait normal que l’entente soit interprétée de façon différente de part et d’autre », indique M. Labelle.
« Il est évident pour nous autres que les deux entités doivent s’entendre, et il faut clarifier et confirmer certains éléments du bail pour entretenir un partenariat positif et bienveillant pour la communauté scolaire et aussi élargir celle de Passeport Jeunesse. »
Et puis, le CSPNE prévoit avoir recours à des mesures judiciaires pour faire valoir les droits de sa population étudiante, précisément les droits à un lieu propice à l’apprentissage. Dans plusieurs de ces cas, les « écoles » du conseil sont considérées comme des établissements de seconde classe, comme à Parry Sound où les classes se retrouvent à l’intérieur d’un centre commercial. « On a le droit de revendiquer le droit des francophones, on n’en veut pas plus que les anglophones », déplore Denis Labelle. « On veut justes êtres égaux, avoir des services pour la francophonie. »
Le 24 février dernier était le triste premier anniversaire de l’invasion de l’Ukraine par la Russie sans indice de résolutions au conflit. Ils sont plusieurs Ukrainiens à avoir fui leur pays pour échapper aux atrocités de la guerre, et depuis maintenant près de trois semaines, Hearst est l’hôte d’un couple de réfugiés, Vitaly et Sofia Neborachko. C’est grâce à un contact du couple, déjà établi dans la région, que les Neborachko ont eu envie de venir s’installer à Hearst. « La famille que nous avons accueillie l’année passée, ils viennent de la même région », explique Lina Caron, agente d’établissement des Services d’établissement du nord-est de l’Ontario. « C’est de là où est germée pour eux l’intérêt de s’en venir ici. »
La communauté nord-ontarienne n’était pas nécessairement le premier choix de Vitaly et Sofia. Le couple a envoyé une centaine de courriels et de lettres aux différents organismes du Canada afin de trouver un endroit pour s’installer. « J’ai contacté plusieurs provinces au Canada, sans avoir de succès », raconte l’Ukrainien. « J’ai écrit environ une centaine de lettres et la seule réponse que j’ai eue venait de Hearst. »Pour Anthony Miron, gestionnaire de programme du service d’établissement, il ne suffit qu’une personne prenne le temps de répondre à un courriel de ce genre pour changer une vie. Aussitôt que les Services d’établissement ont reçu la confirmation que Vitali et Sofia se préparaient à déménager dans la région, l’organisme régional a lancé les procédures. « On a commencé à faire de la recherche pour un logement et puis on a trouvé un emploi, pour lui [Vitali] », indique Lina Caron. « Ça s’est fait rapidement puis avant même qu’ils arrivent ils avaient eu une entrevue, les deux, avec un employeur à Hearst. » Pour Vitali, le groupe d’intégration est venu enlever un fardeau déjà bien lourd sur ses épaules et de sa femme.
« Même si je savais que Hearst nous accueillerait, je ne savais pas comment obtenir un emploi ni un logement. Ils nous ont beaucoup aidés, à tel point que lorsqu’on est arrivé, notre appartement était prêt et on avait déjà une épicerie. » Maintenant chez eux depuis deux semaines, les nouveaux Hearstéens souhaitent prendre un temps de repos pour s’adapter à leur nouvelle vie. Vitali, déjà employé de la scierie Columbia, compte prendre son emploi dans les prochains jours. « J’espère que l’on pourra s’établir et grandir ici », dit-il. « Par après, j’espère pouvoir venir en aide à nos familles qui sont encore chez nous, en Ukraine, mais pour ça il faut de l’argent. En Ukraine, j’étais en médecine, j’espère pouvoir le redevenir ici. »
Déstabilisés et désorientés, ce sont souvent deux sentiments qui habitent les nouveaux arrivants et les réfugiées lorsqu’ils doivent s’établir loin de leur terre natale. Dans le but de faciliter cette transition, les Services d’établissement du nord-est de l’Ontario œuvrent de Hearst à Smooth Rock Falls. L’organisme Services d’établissement du nord-est de l’Ontario est une initiative du groupe InnovaNor de l’Université de Hearst élaboré en 2019 à la suite d’une demande des communautés de la route 11. On notait un besoin criant de ressources pour les nouveaux arrivants. « Au début, il y avait le développement économique de Hearst, de ValRita, Kapuskasing et d’autres », explique Anthony Miron. « Ils se sont mis ensemble pour venir en aide aux nouveaux arrivants de chez nous, parce qu’ils arrivent et puis ils étaient laissés à eux-mêmes. »
L’aide offerte peut servir à, entre autres, trouver un logement, une école, une garderie en plus de montrer où se situent les principaux commerces comme l’épicerie, la pharmacie et le bureau de poste.
Le fonctionnement des Services d’établissement du nord-est de l’Ontario est assuré par trois employés : un gestionnaire de programme, Anthony Miron, et deux agentes d’établissement, soit Lina Caron à Hearst et Marie Rose Kane à Kapuskasing. « On sait qu’il y a déjà plusieurs partenaires dans la communauté qui offre des services d’employabilité », raconte Anthony Miron. « Alors, on réfère, on guide, on est le one stop shop pour commencer. » Depuis 1er avril 2020, le groupe est financé par le ministère fédéral de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté Canada. Ce projet est initialement prévu pour une durée de cinq ans, mais les gestionnaires du programme ont confiance de pouvoir obtenir des fonds après la période prévue puisque, selon eux, le gouvernement canadien continue à investir dans le domaine de l’immigration. Depuis le début de ses fonctions, l’organisme a déjà facilité l’intégration d’immigrants venus de 13 différents pays, tels que le Maroc, le Congo, la France et plus récemment, l’équipe joue un rôle important pour venir en aide à des réfugiés ukrainiens, comme à Kapuskasing, où près d’une dizaine de familles ont été accueillies. Comme l’indique Lina Caron, coordonnatrice basée à Hearst, le travail du groupe commence avant même que les nouveaux arrivants arrivent en ville. « Quand on a un contact avec une famille qui veut s’établir ici, on fait un genre de petite évaluation des besoins et par la suite on les met en contact avec les services », dit-elle.
« Ensuite, c’est de leur trouver un logement, le meubler. Dans la mesure du possible, on essaie d’avoir le plus d’effets personnels pour qu’ils n’aient pas besoin d’acheter dès qu’ils arrivent ici. » Pour le cas d’un couple ukrainien arrivé à Hearst récemment, un loyer a été payé pendant quatre mois malgré l’absence d’un locataire, dans le but d’assurer un logement aux réfugiés.
L’équipe des Services d’établissement s’est assurée de la coordination de la location et des paiements du loyer. « Quand ils arrivent, on va chercher la carte santé, le numéro d’assurance sociale, on va à l’épicerie, on fait le tour de la ville pour montrer où se situent les différents attraits », raconte Lina Caron. « On offre aussi des services d’adaptation pour ceux des pays qui n’ont pas de neige. » L’organisme ne dispose pas de fonds pour l’achat d’équipement ou pour la location de logements. Soit que les nouveaux arrivants fournissent les montants d’argent nécessaires ou des dons sont recueillis. Les familles de l’Ukraine reçoivent du gouvernement canadien un montant de 3000 $ par adulte et 1500 $ par enfant et par la suite, ils doivent s’organiser. Bien souvent, ces montants sont utilisés pour l’achat des billets d’avion. Plusieurs activités seront organisées tout au long de l’année pour les nouveaux arrivants, mais la population est invitée à les rencontrer et peut-être créer des liens d’amitié. Le 11 mars prochain, une activité d’initiation au ski fond et à la raquette sera au menu en collaboration avec l’Université de Hearst.
Les statistiques démontrent que la consommation d’alcool a augmenté de manière significative lors de la pandémie. Puisque la consommation d’alcool peut affecter beaucoup de monde, autant les proches que la personne avec le problème, l’organisme Alcooliques anonymes (AA) de la région tiendra, du 21 au 23 avril prochain, sa 31e conférence. L’évènement ouvre ses portes à tous les membres du public qui auraient des questions par rapport au programme des AA.
Cette conférence permettra à des conférenciers et des membres de l’organisation de raconter leur vécu et promouvoir les bienfaits des AA. La formule de ce genre d’évènement met en lumière le parcours des membres avant d’avoir rejoint l’organisation.
Ceux-ci expliquent ce qui les a convaincus de se joindre aux AA, et où ils sont rendus aujourd’hui. « C’est le parcours qui les a menés à la sobriété et l’implication des Alcooliques anonymes dans leur cheminement », résume Vicky, membre des Alcooliques anonymes. « Ça me tient vraiment à cœur, j’ai rencontré toute sorte de monde puis ça montre comment on n’est plus jamais seul. »
De son expérience, elle confie que l’étape la plus difficile dans un parcours vers la sobriété, c’est admettre qu’en tant qu’alcoolique, on est impuissant devant l’alcool et qu’on ne maitrise plus sa vie.
« C’est dur comme alcoolique d’admettre qu’on n’a plus le contrôle sur notre vie et c’est dur juste en général d’aller chercher de l’aide », raconte Vicky. « Le premier pas, c’est de demander de l’aide. » Pour les gens qui ont un membre de la famille qui est aux prises avec un problème d’alcool, des gens de l’organisme Al-Anon seront sur place pour parler de leurs expériences. « L’alcoolisme, c’est une maladie familiale », indique Vicky. « Quand quelqu’un devient membre des Alcooliques anonymes, souvent leur conjoint va rejoindre un groupe Al-Anon parce que quelqu’un qui devient membre des AA, ça le change et donc il est important que les autres membres de la famille aient un soutien, car ça peut changer toute la dynamique de la famille. »
Pourquoi « anonyme » ?
L’objectif derrière l’utilisation du terme « anonyme » dans le nom des Alcooliques anonymes est primordial au développement de ses membres autres que le plan personnel, où l’anonymat permet aux membres de ne pas être reconnus comme alcooliques, ce qui constitue souvent une garantie particulièrement importante pour les nouveaux. Le programme se veut ainsi, car quand quelqu’un rejoint les AA toute hiérarchie est écartée. « Quand tu arrives aux AA, il n’y a pas de statut », explique Vicky. « Il n’y a pas de différence, c’est qui ta famille, où tu travailles. Nous sommes tous membres des Alcooliques anonymes et on est tous à la même place pour le même but, qui est de surmonter ce problème qu’est la dépendance à l’alcool. »
Le Nord de l’Ontario devra se préparer à un éventuel redécoupage de ses districts fédéraux ainsi qu’à l’abolition du comté Algoma-Manitoulin-Kapuskasing. La Commission de délimitation des circonscriptions électorales fédérales pour l’Ontario publiait un rapport plus tôt ce mois-ci à cet effet.
Le rapport démontre que le Nord de l’Ontario se retrouverait avec neuf circonscriptions. Le comté Algoma-Manitoulin-Kapuskasing sera alors effacé de la carte électorale. Une décision qui vient choquer la députée néodémocrate, Carol Hughes.
« On est très déçus, mais ce n’est pas au sujet de perdre la circonscription Algoma-Manitoulin-Kapuskasing », explique-t-elle. « C’est plutôt de perdre un autre représentant dans le Nord de l’Ontario. »
Ce que la députée d’Algoma- Manitoulin-Kapuskasing déplore, c’est le manque de représentativité et de services qui en découlerait.
La députée déclare ne pas être contre l’apport de changements à une carte électorale, si les besoins se présentaient, mais l’idée de se débarrasser d’un représentant de nord de la province reste difficile à avaler.
« On n’était pas contre des changements s’il y avait un besoin, mais pas de se débarrasser d’un représentant du Nord de l’Ontario », s’exprime la néodémocrate. « C’est une voix de moins dans des régions plutôt rurales où l’on n’a pas accès à l’infrastructure, que ce soit le transport, l’Internet abordable ou des organisations tels qu’ils ont dans le sud pour desservir les gens. On va s’opposer au rapport et on va essayer de changer ça. »
La circonscription d’Algoma- Manitoulin-Kapuskasing se verrait éparpiller dans trois autres comtés. La région de Hearst, elle se verrait regroupée avec dans le comté Timmins-Baie James qui deviendrait Kapuskasing- Timmins-Mushkegowuk.
Question de population
Un raisonnement derrière ce redécoupage se trouve au sein de la population de chaque région. La Commission rapporte « qu’au cours de la dernière décennie, le Nord de l’Ontario a connu une croissance modérée, comparativement au reste de la province. » La représentativité des députés au parlement a donc été jugée superflue.
« Ça fait deux fois qu’on nous dit qu’on devrait perdre deux voix dans le Nord de l’Ontario », raconte Carol Hughes, députée néodémocrate d’Algoma-Manitoulin-Kapuskasing. « Nous, on n’est pas d’accord avec ça. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas une population qui augmente.
Notre population augmente, mais pas aussi vite que celle dans le sud et on ne peut jamais faire compétition avec ça. »
Elle se plaint aussi d’une possible surreprésentation pour les circonscriptions du sud de la province où des régions, comme la ville de Brampton, qui compte 265 kilomètres carrés, se retrouvent avec cinq circonscriptions et si le découpage rentre en vigueur, une sixième circonscription s’ajoutera dans la région. En comparaison, la circonscription d’Algoma- Manitoulin-Kapuskasing actuelle recouvre une superficie de 93 463 kilomètres carrés. Un territoire 352 fois plus grand que la ville de Brampton, mais qui compte sept fois moins d’habitants.
La députée d’Algoma-Manitoulin-Kapuskasing compte défendre son poste et la survie de son district. Les modifications aux circons-criptions n’entreront pas en vigueur avant le 1er avril 2024, au plus tôt, selon le rapport de la Commission.